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Le conciliabule de Syrte
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 12 - 10 - 2010

Le Sommet arabe extraordinaire s'est tenu à la ville libyenne de Syrte en Libye du 9 au 10 octobre. Mis à part la fanfaronnade du faste des lieux et des festivités, rien de plus sérieux n'est à retenir. Ils se sont vus, embrassés et posés mains dans les mains et c'est tout.
Les dirigeants arabes se sont penchés sur des points particuliers inscrits à l'ordre du jour de cette session. Il s'agit entre autres de l'évaluation de l'action arabe commune et la réforme du système de la Ligue arabe, ainsi que la politique de voisinage avec les régions limitrophes. Toutes les têtes à vrai dire se trouvaient ailleurs que dans la profondeur de l'ordre du jour. L'idéal n'est plus donc dans le regroupement conjoncturel que ne l'est l'accord pour la nouvelle vision de cogérer la chose arabe. Néanmoins il etait attendu de ce sommet un moindre effort pour une refondation de ce qui devra dorénavant lier les membres de la ligue. Le sommet des chefs d'Etat arabes s'annonçait dans l'actualité nationale arabe comme étant un menu vitaminé pour la sortie du long coma que vivent les arabes.
Pour ce monde arabe, il semble ne revêtir qu'un autre aspect d'un quelconque et énième regroupement de dirigeants. Mais en réalité il en est autrement.
La conjoncture internationale démontre bien l'utilité d'un sérieux et d'une profonde conviction en l'unité inter-arabe. L'hégémonie anglo-saxonne, l'Europe et son rapprochement avec l'oncle Sam, exigent des entités arabes nonobstant la zizanie qui mine leurs liens du fait d'un alignement donné, apprécié différemment ; à plus d'écoute et d'attention de l'un vers l'autre.
Au plan interne notre politique générale reste suspendue jusqu'après le succès potentiel de l'effort présidentiel d'avoir fait réunir les divergences et les convergences inter-arabes forts contraignantes en un monde où rien ne semble apte à les réunir. Trop de non-dits. Trop de haine silencieuse accumulée. Trop de sentiments d'abandon, les pays arabes souffrent de leurs liens qualifiés de fraternels. Il y aura là un autre défi. Cependant le charisme de Bouteflika peine déjà à agir, non sans se faire atteindre par des pics de jalousie. Le brio de l'homme, son expérience des forums et sa hardiesse de l'inextricable feront certainement de l'Algérie et de son sommet une date dans un pays à retenir. Loin de vouloir fédérer définitivement les arabes, le sommet d'Alger avait pu au moins les réunir, ensuite les faire sentir la lourdeur de la géopolitique qui se pend au-dessus de chaque tête. Du terrorisme au droits de l'homme à la démocratie jusqu'au statut de la femme, la menace d'un revirement populaire demeure dans son entièreté face à tous les systèmes actuels de gestions des affaires publique dans ces pays.
Les régimes politiques des provinces arabes, tellement distincts dans leur anatomie constitutionnelle, ne surviennent plus à tracer une distance commune, ne serait ce qu'en vertu d'une défense collective de la question palestinienne. Les royaumes considèrent avec acuité, l'intérêt de survie du trône, les républiques le font d'une manière à garder une telle apparence, les autres s'essayent à la continuité d'une vie tranquille et paisible.
L'histoire des arabes est assez riche en événements douloureux. Elle ne fut en réalité qu'une kyrielle de guerres, de combats et d'éloges post mortem à l'honneur des grandes victoires d'une ère enterrée. Celui qui a dit « dans le corps de chaque arabe repose l'âme d'un prince » voulait en fait suggérer qu'il fallait comprendre par « prince » le sens réel de « pouvoir » « force » et « puissance ». Ainsi les présidents, les chefs, les guides, les combattants suprêmes, les moulouk, les émirs, les mawlay, les ouali el ahd, ne font plus la différence avec les mollahs, les ayat, et les shahs. La commune mesure est une convergence, pour eux, dans l'otique de la destinée de leur peuple. Ils se croient tous investis de l'oracle divin.
Déjà qu'au plan de la communication collective, l'incohérence fait office de maître. Le manque justement de cette cohésion dans la stratégie médiatique que tente d'entreprendre la ligue arabe n'est pas de nature à faire avancer les choses dans le sens où l'autorité palestinienne le voudrait. Les potentiels ennemis l'auraient bien compris. Dire avec toute l'aisance de ne point se tromper, que le seul ennemi de l'arabe reste son comparse. Le heurt qui se dresse avant la tenue de ce sommet, un peu différent des précédents ; semble se situer au sein même de certaines tendances dures tant à la négociation qu'au souci de sauvegarde, soit disant, de la ligne de conduite intérieure de leur politique à l'égard du dossier proche orient. La Syrie ne ménage nul effort pour clamer d'une façon ou d'une autre, son équivoque en face d'une éventuelle reconnaissance globale de l'état d'Israël. Déjà que le dossier libanais, la résolution 1559 du Conseil de sécurité le tout couronné par « le meurtre » de Rafik Hariri, venaient greffer davantage la suspicion moribonde nourrie par les uns et savamment entretenue par les Etats Unis. Le soudan et son Darfour, avait pu par faveur du guide libyen, président des deux sommets, décrocher le lot mensuel d'une paye ç payer rubis sur ongle. Comme bien d'autres membres laissent penser de la manière la plus diplomatique possible, qu'une normalisation hypothétique les liant à l'entité hébraïque ; ne pouvait s'effectuer que dans un cadre individuel, d'ailleurs ce que préconisent les traditions protocolaires en la matière. L'action dans la relation diplomatique tendant à la reconnaissance d'Israël, est une adhésion qui ne peut émaner que de l'expression de la pleine souveraineté nationale. L'influence de la corporation arabe ne pourrait être le cas échéant, qu'un facteur dynamique d'entraînement, voire d'influence et d'encouragement.
A la limite, les Etats y trouveront une source de justification et un motif assez valable à l'acte d'approbation. L'on ne peut concevoir et encore moins d'accepter que l'ami de mon ami reste toujours mon ennemi. La construction progressive de la paix entre palestiniens et israéliens n'est plus en bonne voie depuis l'intronisation de Mahmoud Abbas. Même Obama a failli à tous ses engagements. Mais l'entêtement « arabe » chez certains à ne vouloir point aller vers la reconnaissance en droit de l'entité israélienne tout en persévérant dans la condamnation du sionisme, ne travaille apparemment nulle cause. Ni la leur, ni celle d'autrui ; palestinien en premier. Le dégel ne proviendra qu'avec un léger réchauffement de combustible. La diplomatie noire étant l'unique combustible dans le dégel des blocs. Ce fut le cas pour la fin de la guerre froide. L'adage (la neige se fond et voilà qu'apparaît…) se veut très significatif à l'égard des politiques de façades que l'on s'évertue contre vents et marées à vouloir rendre réelles et plus touchables que les faux-fuyants qui les meuvent.
Le verglas encollé aux grandes artères de la nation arabe n'est en aucun cas apte à être confronté ou comparé aux pistes des slaloms ou aux espaces gelés des danses artistiques. Dans le monde du réel et en dehors de tout acte eurythmique et mélodieux, la chute est dramatique et périlleuse. Quant l'art n'est pas une politique de nuances, la politique devient hélas un art rapiécé, vicieux et tonitruant. La religion peut faire office d'un baume chauffant les cœurs et reliant les adeptes de tous les prophètes. Le cri des cors aux réformes sempiternelles, les clairons des programmes de relance économique, l'incohérence gouvernementale et autres carillons finiront tous par avoir une voix inaudible, rauque et aphone. Les femmes devront un jour se faire candidates et pouvoir voter en Arabie saoudite. L'héritage du trône ou de la présidence des républiques deviendra tout aussi une affaire de suffrage universel secret et direct. Trop de discours redondant engendrera l'excitation sonore qui va s'estomper finalement au bout de l'effort du cornemuseur, les enfants en Palestine, comme en Irak. , en Afghanistan et un peu arabiquement ailleurs, continuent de mourir, par balles, déni de justice ou négation de droits. .Le souffle que poussent les poumons altérées du système local de tout régime arabe, à son tour s'atténuera et s'amenuisera au fur et à mesure des revendications persistantes telle une toux craquante et crachante. L'octroi de droits à ses citoyens n'est plus une atteinte à l'ordre public, ni a la sûreté de l'Etat. L'Algérie en ce registre est quelque part un peu à envier. Tout de même.
Moins le blanc-seing auto-octroyé produit l'éclair et abasourdit les rétines, c'est à dire l'aveuglement superficiel, et plus le travail de sape, de compromission et de fausses amours populaires est supplanté par celui, si ce n'est des catastrophes humaines, de ceux qui sourient sous cape, font le clin d'œil ou froncent les sourcils. En l'état ; la nature des régimes arabes malgré les promotions technologiques, le développement rapide des droits de l'homme et le recouvrement de l'indépendance « philosophique » ou les scanners religieux ; restera toujours ; indomptable et capricieuse. Car la vie n'est qu'un tourbillon et un simple bulletin de climat le plus souvent versatile et paradoxal. Une politique, pas plus qu'un discours ne se relie aux vérités sociales par un ordinaire affichage de bonnes intentions.
L'affaire palestinienne ou la guerre contre l'Irak ont bien démontré le fossé qui sépare la rue et le peuple des palais royaux ou des cabinets présidentiels. Les uns s'essayent à manœuvrer de la manière la plus mesquine tentant de ne pas lorgner sur le mal que font les nouveaux libérateurs des peuples, les autres s'échinent à la démonstration du contraire par l'indéfectible soutien nonobstant la matraque ou l'interdiction de marcher. L'intention étant par essence d'ordre religieux, n'est pas un acte de gestion ou de gouvernement. Il n'y aurait pas de mensonge si le discours n'était pas, en quelque manière empreint de brouille et de vaines promesses. Tous les jours, la réalité et la quotidienneté battent une à une les cartes du jeu, biaisé à la mise. Ce ne sera pas, la pratique le prouve, l'énième pinacle des chefs d'Etat arabes, qui osera rompre les diversités originelles plantées dans le parcours ardu qui de différentes voies tend à mener l'unité arabe vers le sommet de la gloire et de la communauté idéale. L'idéal n'est plus donc dans le regroupement conjoncturel que n'est l'accord pour la nouvelle vision de cogérer la chose arabe. Ce sommet auquel se joint les dirigeants africains, est de la seule nature à fortifier encore la position du guide de la révolution à se maintenir dans une position au service de l'on ne sait de quelle entité. La réunion de syrte n'a rien apporté de concret. Le monde arabe restera tel qu'il est, au moment où l'autre monde s'articule et bouge à grands pas.


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