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Mokri, Liebrmane et le sandwich «Palestine»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 18 - 11 - 2010

F aut-il en parler ? Oui, car c'est un devoir moral et de témoignage devant l'Histoire. Le sujet: les déclarations du député MSP abderrazak Mokri, sur les ondes de la chaîne III, la semaine dernière à propos de ce qui se passe au Sahara Occidental. Interrogé sur la tiédeur sinon le silence des islamistes sur les évènements d'El Ayoune, le député a eu la réponse la plus tragique et la plus lourde de sens: il n'a pas dit que c'est un problème de décolonisation, ni une crise qui concerne le Maroc et le Polisario, ni qu'il faut faire passer les intérêts de l'Algérie avant tout engagement. Il a seulement dit, avec colère contre le journaliste qui insiste sur l'implication des islamistes pour la Palestine et pas pour la RASD, que «Il ne faut pas mettre la question sahraouie et le problème palestinien sur un pied d'égalité, parce qu'il s'agit de deux choses différentes. Il y a lieu de signaler que le conflit palestinien est d'abord religieux. Ce que les nations arabo-musulmanes ne peuvent ignorer. Elles doivent défendre et soutenir le peuple palestinien». Rarement, faut-il noter, les islamistes n'ont autant assumé et avoué l'usage qu'ils font de la question palestinienne: un usage religieux et de commerce de propagande. La cause palestinienne, autant qu'elle a été une cause pour les régimes nationalistes arabes des années 70, est aujourd'hui prise au piège des propagandistes islamistes de tout bord, sunnites ou chiites: Ahmedinejad promet de libérer El Qods, autant que l'a promis Saddam ou que le fait Zawahiri ou Ben Laden.
Le reste des colonisations dans le monde ne les concerne pas. Ils savent que la question palestinienne est porteuse, émotionnelle, passionnelle. Cet usage concomitant entre l'offre «religieuse» et la Palestine est cependant rarement admis, et il y faut de l'emportement et la perte de contrôle pour qu'un islamiste vous avoue que ce n'est pas l'humain, le Palestinien, ou le colonisé ou l'injustice qui lui importe mais seulement la «cause palestinienne». C'est-à-dire pas les Palestiniens ou la Palestine car la différence est celle qui existe entre le vivant et l'idée, la marchandise et le drame. Du coup, la conclusion qui s'impose : il n'y a aucune différence entre islamiste «arabe» ou algérien et Avigdor Lieberman et les ambitions messianiques du parti raciste de Yisrael Beitenu: l'un veut la Palestine au nom d'Allah, l'autre au nom de Jéhovah. Les deux insistent sur «le sens religieux» du conflit, investissent «la cause» du point de vue de l'émotion religieuse et «travaillent» à développer cette dimension de «guerre sainte» qui escamote l'évidence d'une cause de colonisation et de décolonisation évidente. Si vous enlevez aux deux ce commerce, ils n'auront plus rien à vendre et plus rien à offrir. Les islamistes algériens, autant que leurs tuteurs dans le reste du monde musulman, ont compris que c'est une de leur cause majeure de survie et ils ont réussi à y imposer un monopole et à en faire une marque déposée: d'où la colère du député Mokri: c'est celle d'un commerçant à qui on demande de laisser tomber son principal produit de vente. Gênés, coincés dans des postures de compromis permanent et renouvelable, les régimes arabes ont fini par déléguer ce fonds de commerce aux islamistes qui, aujourd'hui, en investissent le créneau avec bruits, médias, martyrs, produits dérivés et logos de partis. Que le reste de l'Afrique retombe dans la colonisation, que le monde brûle, que Mandela soit remis en prison ou que les derniers Indiens soient exterminés, cela importe peu aux islamistes: leurs causes c'est la cause palestinienne pas l'humanité. L'humanisme n'a jamais été un islamisme et l'inverse est aussi vrai. La réaction de Mokri est importante: c'est celle d'une époque et d'une industrie et d'un négationnisme encore plus sournois qui s'est mis en place. Il fallait la signaler et la rappeler sans cesse aux consciences et au reste du monde qui confond déjà la Palestine et la guerre contre les Mollahs. La Palestine a été desservie par son titre «cause des Arabes», elle l'est encore plus par sa transformation en «une cause religieuse». Les deux ne veulent pas qu'elle soit une cause humaine.

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