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ENTENDEZ-VOUS CETTE IMMENSE CLAMEUR QUI VIENT DE L'EST…
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 16 - 01 - 2011

Les gouvernants algériens entendentils cette immense clameur qui vient de l'Est ? A voir l'absence de couverture de la télévision algérienne qui rate volontairement un événement historique considérable, la réponse est indubitablement «oui». Mais quelle lecture en font-ils ? Se contentent-ils d'un simpliste «l'Algérie n'est pas la Tunisie ?». Si tel est le cas, il faudra peut-être leur dire de tendre l'oreille à ces très nombreux Algériens qui disent leur grande admiration pour les Tunisiens.
Oui, des milliers d'Algériens ont suivi sur les chaînes de télévision étrangères, Al-Jazira en premier, ce mouvement irrépressible vers la liberté et la démocratie des Tunisiens. Même ceux parmi les Algériens qui avaient, on ne sait d'ailleurs pourquoi, une certaine condescendance à l'égard des Tunisiens sont admiratifs. Les Tunisiens sont en train de réussir à forcer le passage interdit vers la démocratie et ils sont en train de nous faire rêver. De nous donner envie. «Nous sommes tous des Tunisiens» : c'était, après le discours de la défaite de Ben Ali, le message sms, envoyé à chaud par Mostefa Bouchachi, le président de la LADDH. C'est tout sauf une formule creuse.
On se sent Tunisiens car nous ne voulons pas rester en rade du progrès politique et on ne veut pas rater un autre tournant. On se sent Tunisiens car nous avons le sentiment fort qu'ils viennent, dans la douleur et malgré les tentatives en cours des sbires du régime de semer le chaos, de faire un grand pas en avant. Qu'ils viennent de mettre leur pays dans l'histoire et qu'ils se donnent le bon accélérateur. Oui, les Tunisiens sont admirables. Ils nous donnent une grande leçon de maturité politique et ils doivent encore en avoir pour éviter les pièges que leur tend un régime acculé au changement.
Mais les gouvernants d'Alger entendent-ils cette clameur ? Sentent-ils que nous voulons, en cet instant et pour les jours qui viennent, être comme les Tunisiens ? S'ils le sentent - et on a toutes les raisons de croire que c'est le cas -, quelle conclusion en tirent-ils ? On n'est pas dans le secret de leurs pensées et d'ailleurs on attend qu'ils s'expriment sur le sujet sans recourir à la peu crédible assertion de «non-ingérence». On peut néanmoins constater sans faire d'erreur que si la Tunisie est pour de nombreux Algériens un rêve, une espérance, elle est pour le pouvoir algérien un avertissement lourd. Le premier des avertissements est qu'il ne faut jamais croire qu'une gestion autoritaire est capable d'apporter de la tranquillité. Beaucoup croyaient que la Tunisie était définitivement tenue, soumise, contrôlée, que rien ne pouvait ébranler un régime qui avait de surcroît la bénédiction de Paris et des capitales occidentales. Ben Ali et ses courtisans le croyaient sans doute encore plus. Et c'est pour cela qu'ils n'ont rien vu venir du tsunami déclenché par le jeune Bouazizi.
Oui, la démocratie est énervante, fatigante, exigeante, ardue, difficile, mais elle est plus sûre que l'autoritarisme. En démocratie, une crise peut se résoudre par des élections, par une alternance, en autoritarisme cela ne peut se faire que par la violence ou par la révolution. Oui, nous regardons la Tunisie en espérant que nos gouvernants perçoivent la clameur encore inexprimée de très nombreux Algériens qui veulent en ces instants être Tunisiens. Qu'ils comprennent qu'ils ont encore la possibilité d'impulser le mouvement vers la démocratie, l'Etat de droit avant qu'ils ne le subissent. Le régime de Ben Ali a raté ce tournant. Le régime algérien a encore l'opportunité d'agir, de discuter avec ceux qui ne partagent pas ses vues et d'épargner à cette société, trop violentée, une rupture brutale qui peut venir n'importe quand. Oui, espérons que nos gouvernants entendent cette immense clameur qui vient de l'Est.


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