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REVOLUTIONS
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 02 - 02 - 2011

Le peuple d'Egypte est descendu dans la rue. Son message est d'une extraordinaire force et d'une implacable limpidité. Il veut la fin d'un régime qui a institué le mépris de la population comme mode de gouvernement. Il veut le départ d'une figure qui s'impose à lui depuis trente ans avec l'aide et le soutien des Américains. L'objectif est déjà atteint, même si Moubarak et Omar Souleymane tentent de jouer des prolongations aux conséquences graves.
Les Egyptiens ont déjà gagné. En attendant d'organiser le nouveau cours, ils ont déjà rétabli la souveraineté du peuple en tant que seule source de légitimité des gouvernants. Ils en finissent ainsi avec une situation humiliante où les Occidentaux, Américains en tête, étaient devenus la source de légitimité de leurs dirigeants. Ils mènent une révolution d'une portée historique. Les événements produiront nécessairement d'autres dirigeants qui tiendront forcément compte de l'environnement extérieur et des intérêts de l'Egypte. Mais ce seront des dirigeants qui auront des comptes à rendre à la population et qui seront comptables des succès comme des échecs.
C'est, dans la continuité de la révolution de Tunisie, en plus ample, un formidable big-bang de la démocratisation du monde arabe. La notion de peuple a été trop galvaudée par les régimes autoritaires qui bâillonnent les citoyens pour parler en leur nom. Mais les peuples, écrasés depuis trop longtemps, existent et se mettent en mouvement. Ils prennent la parole dans des moments exceptionnels, historiques… Et cela donne des transformations radicales.
Ce qui se passe en Egypte est une révolution dans le plein sens du terme. Des hommes et des femmes qui reprennent possession de leur pays et de sa destinée et qui sont décidés à ne plus permettre le retour à l'autoritarisme. Les lendemains des révolutions nationales ont déchanté dans nos pays car ils se sont traduits par une confiscation de la souveraineté par des régimes autocratiques. Ce qui s'accomplit en Tunisie et en Egypte est une reprise de la marche de l'Histoire, jusqu'alors paralysée par les autoritarismes. Et on peut être certain que les lendemains seront différents, car ce sont des sociétés qui ont décidé qu'il fallait remettre le pays en marche en instituant des règles de fonctionnement démocratiques.
Tous les problèmes ne seront pas réglés par la liberté. Les choses sont évidentes pour un pays comme l'Egypte où la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Mais la démocratie – car elle implique la reddition des comptes – permettra de mieux gérer les ressources et d'éviter les gestions captives qui ont déstructuré les économies. Et plus fondamentalement, elle rétablit une citoyenneté interdite.
Des Tunisiens et des Egyptiens qui se sentent enfin « fiers », cela n'est pas seulement un état d'esprit. C'est une évolution essentielle que les autres peuples observent et envient. Ceux qui persistent à faire la politique de l'autruche, à s'aveugler, à faire mine de croire que leur population ne réclame pas des droits politiques, commettent une lourde erreur d'appréciation. L'impact des révolutions pour la démocratie en Tunisie et en Egypte ne finira pas de se faire sentir. Le mouvement touchera irrésistiblement les autres pays figés dans l'apparence de la stabilité.
Dans toute l'aire arabe, les sociétés sont dans un état psychologique de disponibilité à la révolution. La seule vraie question est de savoir comment cela se fera et à quel coût.


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