Dans une lettre adressée, sous le sceau de l'urgence, au Premier ministre, Ahmed Ouyahia et dont une copie a été remise au bureau du «Quotidien d'Oran» à Tiaret, les députés de la wilaya de Tiaret, appuyés par leurs pairs des wilayas de Tissemsilt, Saïda et Djelfa font état de leur profonde inquiétude, après la décision prise par le ministre de l'Energie et des Mines, d'annuler le projet de construction d'une raffinerie de pétrole, à Tiaret. En effet, interpellé par une question écrite des députés de Tiaret, le ministre de l'Energie et des Mines, M Youcef Yousfi, dans sa réponse transmise par le bais du ministre chargé des relations avec le parlement, (et dont nous détenons une copie), fait état de la nouvelle stratégie du secteur qui s'articule autour de la «( ) construction de nouvelles raffineries mais pas forcément dans les régions où le choix avait été précédemment effectué (..)» lit-on dans la lettre du ministre. Tout en confirmant le «choix stratégique» du gouvernement qui a décidé de construire de nouvelles raffineries de pétrole, au vu de la demande grandissante en produits pétroliers qui connaît une croissance de 6% par an, le ministre de l'Energie et des Mines se dit «accorder la priorité d'abord à la rénovation des raffineries existantes à Alger, Arzew, Skikda et Hassi Messaoud, à l'augmentation de leurs capacités de production et à l'amélioration des spécialisations techniques des produits pétroliers, avant de penser à construire de nouvelles». Une lettre interprétée par les députés de Tiaret comme une «annulation pure et simple» du projet de construction d'une raffinerie de pétrole, doublée d'un complexe pétrochimique dans la région de Sid El Abed, dans la wilaya de Tiaret. Dans sa lettre adressée aux élus de Tiaret, Youcef Yousfi parle également du nouveau plan de développement du secteur énergétique, à l'horizon 2030, avec le lancement de nouvelles études techniques et économiques visant à choisir les terrains d'assiette des futures raffineries de pétrole. Selon le ministre, le choix de l'implantation des futures raffineries doit respecter certains critères comme le volume de consommation en produits pétroliers pour chaque région, l'exploitation optimale des installations fixes (pipelines, ports, installations de stockage, etc.) Le ministre insiste surtout sur la reconsidération du choix du nombre de nouvelles raffineries de pétrole à construire mais aussi sur leurs lieux d'implantation. Ce qui a provoqué une vive inquiétude des députés de Tiaret qui en réfèrent au Premier ministre et au président de la République, sachant que le choix définitif des futures raffineries sera décidé en conseil de gouvernement, puis avalisé en conseil des ministres, selon la lettre de Youcef Yousfi. Qualifiée de «projet de tous les espoirs, au vu des retombées économiques et sociales pour une région comme Tiaret», l'annulation ou la délocalisation du projet serait «une véritable catastrophe, pas seulement pour Tiaret mais pour toute la région/ouest», estime Merzoug M'barek, député de la circonscription de T iaret et l'un des rédacteurs de la lettre adressée à Ahmed Ouyahia. A noter qu'une centaine d'agricultures, implantés dans la région de sidi El Abed avaient été expropriés en plus de 800 autres hectares relevant du domaine public et privé de l'Etat, soit 1.400 ha au total, pour servir de terrain d'assiette à ce qui devait être la future raffinerie de pétrole de Tiaret. Selon un député de Tiaret que nous avons joint hier samedi par téléphone, une délégation composée d'élus nationaux (APN et Sénat) sera prochainement reçue en audience à la chefferie du gouvernement pour débattre en détail, du problème qui sape le moral de la population de toute la région de Tiaret.
