La facture des achats de céréales sur le marché international a littéralement explosé à 1,51 milliard de dollars au 1er semestre 2011, selon un bilan des Douanes algériennes. Une année auparavant, la facture algérienne des céréales n'était que de 664,85 millions de dollars pour l'achat de 1,03 million de tonnes. Le Printemps arabe et les émeutes de janvier étant passés par là, les pouvoirs publics avaient donné leur feu vert, en mars dernier, pour des achats massifs de blés et produits céréaliers dérivés auprès des traditionnels fournisseurs de l'Algérie, notamment les céréaliers français. A l'arrivée, la facture des importations gonfle, avec une ardoise globale de 2,04 milliards de dollars durant la même période. Ainsi, l'Algérie a importé, au 1er semestre, 3,97 millions de tonnes contre 2,93 millions de T à la même période en 2010, en hausse de 1,03 million de tonnes. A lui seul, le blé tendre, qui sert surtout pour la fabrication de pain, a mobilisé une enveloppe astronomique de 1,10 milliard de dollars pour 3,06 millions de tonnes contre 395,34 millions de dollars pour la fourniture de 1,93 million de tonnes en 2010, une hausse de 179,8%. Pour le blé dur, l'ardoise a été de 410,63 millions de dollars pour l'achat de 904.800 tonnes contre 269,50 millions de dollars pour la livraison de 996.300 tonnes à la même période en 2010. Les importations de blés de l'Algérie (5,213 millions de T) s'étaient établies à 1,251 milliard de dollars contre 1,832 milliard de dollars en 2009, une baisse de 27%. Ces achats groupés de produits céréaliers, dont les blés dur et tendre, sont intervenus dans le sillage de l'annonce d'une baisse de la récolte en 2011, ou du moins une récolte équivalente à celle de 2010, soit environ 45 millions de quintaux (450.000T). «Les dernières estimations que nous avons faites portent sur une production d'environ 45 millions de quintaux», a indiqué un responsable de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). En 2009-2010, la production céréalière avait atteint 45,5 millions de q contre 61,2 millions de q en 2008/2009. En 2011, l'OAIC, principal importateur public, devrait acheter pour 700 millions à 800 millions de dollars en produits céréaliers, hors importations, des opérateurs privés, selon le ministère de l'Agriculture. A la fin du 1er semestre 2011, l'Algérie a importé pour une valeur de 4,83 milliards de dollars en produits alimentaires contre seulement 3,02 milliards de dollars durant la même période en 2010, en hausse de 59,87 %. Les produits alimentaires représentent 20,76% des importations de l'Algérie durant cette période, selon les chiffres des Douanes algériennes. En 2008, l'Algérie avait importé 6,48 millions de tonnes de céréales pour un montant de 3,19 milliards de dollars en raison de la mauvaise récolte, qui avait coïncidé avec la crise mondiale et la hausse des prix sur le marché international. Au ministère de l'Agriculture, on affirme enfin que toutes les dispositions ont été prises pour que les produits céréaliers soient disponibles sur le marché, particulièrement durant ce mois de ramadhan.
