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Alger sur la voie de la reconnaissance du CNT
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 03 - 09 - 2011

A Paris, à la réunion des «amis de la Libye» il y avait clairement les vainqueurs de la guerre, ceux qui sont en course pour le butin et à qui l'on promet des récompenses fossiles. Il y avait aussi des Etats qui se rallient aux rebelles pour préserver leurs intérêts. Il y avait aussi l'Algérie dans un extrême inconfort pour n'utiliser qu'un euphémisme.
Alger et Pretoria avaient - et auraient toujours - la même position sur les évènements en Libye. L'Afrique du Sud a choisi de manière cohérente de ne pas être présente à la Conférence de Paris sur la Libye. Et le président Jacob Zuma dit clairement pourquoi : « Nous sommes mécontents de la façon dont la résolution 1973 de l'ONU a été interprétée pour mener des frappes aériennes en Libye». L'Algérie était par contre, présente à Paris où son ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a passé beaucoup de temps à essayer de prouver que l'Algérie n'avait pas de position «ambiguë» sur la Libye. Certes, la Libye est un voisin avec lequel l'Algérie partage près de 1.000 km de frontières et l'Afrique du Sud est loin, il n'empêche que la mollesse avec laquelle le ministre algérien des Affaires étrangères réagit aux remontrances style «big boss» de M. Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères, passe déjà très mal dans une opinion algérienne très partagée sur la situation en Libye. Il manque manifestement à l'Algérie la cohérence sud-africaine. La diplomatie algérienne a géré de manière défensive la crise en Libye. En s'interdisant, dès le début, de prendre position contre la répression menée par Kadhafi, elle s'est enferrée dans un coin, celui de l'inaction.
Les Algériens ont pu, dès lors, assister à un retour de l'armada de l'Otan en Afrique du Nord avec une Algérie qui s'est auto-paralysée par la fiction de la non-ingérence. Aujourd'hui, elle se trouve dans une position défensive. « Si on considère aujourd'hui que la position de l'Algérie est ambiguë, c'est très bien. Parce qu'il y a quelques semaines, on considérait tout simplement que l'Algérie était du côté de Kadhafi. Je crois qu'il y a une avancée ».
Juppé condescendant, réponse molle de Medelci
Alors qu'on attendait une réaction plus vigoureuse du chef de la diplomatie algérienne vis-à-vis du ton condescendant de M. Juppé, on a eu, hier, via une déclaration à l'APS, une réponse étonnamment plate où l'on apprend même que les positions d'Alger et de Paris étaient proches ! « J'ai eu un certain nombre de contacts dont un à l'Elysée avec mon homologue français, Alain Juppé, avec qui j'ai échangé un certain nombre de propos sur les positions exprimées par M. Juppé et par moi-même, à travers des médias français, le jour même. Et, il a concédé que nos positions se rapprochaient, à la lumière de ces échanges médiatiques». On ne sait pas vraiment comment décoder cette molle déclaration alors que M. Juppé s'est permis des propos peu diplomatiques sur «l'ambiguïté » de la position de l'Algérie à l'égard de Kadhafi. « Je suis allé moi-même en parler au Président Bouteflika qui m'avait assuré que l'Algérie ne donnait à la Libye qu'une aide humanitaire… J'espère que cela se vérifiera ». Ces propos sont évidemment excessifs et même outranciers. Mais le plus remarquable est bien la manière dont la diplomatie algérienne y répond. Cela traduit très clairement une position de faiblesse. En tout cas l'embarras du chef de la diplomatie algérienne est patent. D'abord par le fait qu'il essaie de justifier la présence de l'Algérie à cette conférence des « amis de la Libye » par le format « plus grand » de la conférence où l'on trouve aussi bien des pays qui ont reconnu le CNT que ceux qui ne l'ont pas fait… En réalité, la diplomatie algérienne a navigué à vue et se retrouve devant des situations de fait accompli, sans capacité d'action. M. Medelci a rencontré une seconde fois, le « Premier ministre du CNT » Mahmoud Djibril et il a échangé des « amabilités » avec le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, qui a été, a dit M. Medelci, «extrêmement chaleureux à l'endroit de l'Algérie, y compris lors de la conférence de presse». Le bilan est bien maigre alors que les pays occidentaux sont engagés dans la course au butin pétrolier et gazier.
Tout ça pour ça?
Finalement, pourquoi la diplomatie algérienne a-t-elle accepté toutes ces tensions avec la rébellion pour aboutir, déjà, à une quasi-reconnaissance du CNT ? Mourad Medelci affirme que l'Algérie a exprimé «clairement» sa position et sa solidarité vis-à-vis du peuple libyen, au niveau de la Ligue arabe, plus récemment avec l'introduction du CNT, et au niveau de l'Union africaine. «L'Algérie est engagée par les conclusions du Conseil de paix et de sécurité du 26 août qui prévoient l'admission du CNT à l'Union africaine, après son admission déjà acquise à la Ligue arabe, après constitution d'un gouvernement représentatif de la majorité des tendances libyennes», a-t-il indiqué, soulignant que ce «point de vue est évidement celui de l'Algérie». Bref, c'est une diplomatie nationale noyée dans les organisations régionales que sont la Ligue arabe et l'Union africaine qui a été mise en œuvre. Or, la Libye, c'est à côté, ce n'est pas en Afrique australe… et cela aurait une démarche autrement plus active. La diplomatie algérienne - et ce n'est pas qu'une impression- est en train de ramer pour rattraper son attentisme qui a suivi l'énorme ratage initial qui s'est manifesté par une absence de prise de position nette et franche contre la répression menée par Kadhafi. La suite, y compris l'incapacité à critiquer franchement le détournement flagrant de la résolution 1973, a été la conséquence de ce ratage initial, une grande erreur politique faite au nom du principe de « non-ingérence ». Désormais, M. Medelci ne peut que suivre et se féliciter des résultats du sommet de Paris… Si lui et Juppé se comprennent, il y a beaucoup d'Algériens qui ne comprennent pas du tout. Et qui se demandent si l'Algérie a une politique… ?


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