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PENSER SA SOCIETE PAR SOI-MEME
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 09 - 11 - 2011

Moncef Marzouki, après avoir été un opposant constant et intraitable de la dictature, se retrouve aujourd'hui à la tête de la deuxième formation politique tunisienne, le CPR. Ce qui fait la force de cet homme de gauche et laïc est qu'il ne reproduit pas le pense-bête des «spécialistes de plateaux» de Paris qui semblent avoir décidé qu'ils connaissent la Tunisie mieux que les Tunisiens.
Dans un entretien publié par Mediapart, il se dit «accablé» par l'aveuglement des élites françaises sur la réalité du monde arabe. Et c'est bien parce qu'il pense par lui-même et non par mimétisme que son parti, le CPR, s'est retrouvé en deuxième position derrière Ennahda.
Il n'était pas en guerre contre les islamistes tunisiens qu'il considère comme un «mouvement conservateur de droite avec une connotation religieuse». C'est parce qu'elles sont allées sur ce terrain que certaines autres formations de gauche ont essuyé un rude échec. A trop vouloir faire peur aux gens en agitant l'idée de menace, on finit par insulter les intelligences. Au lieu de se positionner vis-à-vis d'Ennhdha, le parti de Moncef Marzouki a défendu ses idées et son projet. Il le dit clairement et justement. Si le Parti démocrate progressiste ou le Pôle démocratique ont échoué, c'est parce qu'ils se sont placés sur un terrain où ils n'avaient que des positions «contre» et n'avaient pas de «propositions». «Nous nous sommes adressés à la population laïque, un peu de gauche, en disant : +Nous sommes capables de défendre les libertés publiques, les droits de l'homme, les droits de la femme, sans entrer en guerre idéologique avec la partie conservatrice de la société +». explique-t-il.
Pour lui, les autres partis ont échoué car ils «étaient dans l'école française et n'ont pas pu en sortir» ; ils «étaient dans cette dichotomie franco-française qui consiste à croire et à dire qu'il y a les bons et les mauvais, les laïcs et les obscurantistes». En d'autres termes, le pire pour un parti politique tunisien et cela vaudra aussi pour les Algériens le jour où cela se remettra en marche serait de plaquer des débats et des bagarres qui se déroulent en France et d'en faire une ligne de fracture politique. Cela ne suscite que l'incompréhension et, au final, des déconvenues électorales. Penser par des œillères françaises la réalité des sociétés arabes n'est en effet pas la meilleure approche.
Moncef Marzouki est d'ailleurs d'une férocité totale à l'égard des Français, qui «sont en train de passer tout à fait à côté de ce qui arrive dans le monde arabe…». Il a bien entendu à l'esprit le torrent de présumées analyses catastrophes qui n'étaient pas loin de présenter la Tunisie comme un nouvel Afghanistan. Il rappelle que 60% des Tunisiens n'ont pas voté Ennahda et surtout qu'il n'est pas dans une position de défaitisme. Il ne se lamente pas, il entend militer pour l'Etat civil, les droits de l'homme, les droits de la femme. «Nous serons des sentinelles absolument intraitables sur ces questions».
Un discours de gauche qui ne cherche pas à éradiquer mais qui entend défendre des valeurs positives, cela mérite d'être souligné. La gauche dans les pays arabes gagnerait à faire attention à ce que dit Marzouki. C'est une voix lucide qui invite à sortir de l'ornière de l'éradication et de l'impasse.


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