Hier matin à 9 heures, les habitants de la cité Souayah Mohamed (242 lots), située dans le quartier de Zouaghi, ont fermé la route conduisant à l'aéroport international Mohamed Boudiaf et à la ville de Constantine, à hauteur de la mosquée du quartier. Durant pratiquement une heure et demie, la circulation automobile a été interrompue sur cette voie rapide. Par cette méthode devenue désormais classique, les citoyens de ce lotissement ont voulu protester contre les conditions de vie dans lesquelles a été confinée leur cité. «Nous pataugeons dans la boue jusqu'aux chevilles, la route principale conduisant à nos habitations est devenue impraticable et des responsables de la direction de l'urbanisme et de la construction (DUC), que nous avons interrogés à propos du programme d'aménagement urbain, nous ont informés, il y a quelques jours de cela, qu'il n'y a plus d'argent pour lancer les travaux dans notre quartier et que ceux-ci n'interviendront probablement qu'au courant de l'année 2012, alors que dans le même temps, dans les quartiers qui nous entourent, les chantiers d'aménagement urbain viennent d'être lancés», nous a déclaré, hier, le président du comité de quartier, M. Bouden Lamine. Sentant «une hogra évidente les visant tout particulièrement», ont-ils dit, les habitants de ce lotissement sont entrés dans une grande colère et ont donc décidé d'utiliser ce moyen pour s'exprimer et demander que justice leur soit rendue. Devant cette situation, les représentants du comité de quartier se sont présentés, la veille, à la brigade de gendarmerie pour les informer qu'ils n'arrivent plus à maitriser la situation qui risquait de déboucher sur l'émeute. Et c'est ainsi que le lendemain matin, les gendarmes se sont trouvés face au mouvement de protestation. Demandant une délégation de trois personnes représentant les protestataires, le chef de brigade s'est déplacé avec ces dernières au cabinet du wali où ils ont été reçus par le chef de cabinet. Aussitôt, une réunion a eu lieu en présence du président de l'APC de Constantine, du DUC et du commandant de la brigade. Les membres du comité de quartier ont expliqué la situation et il s'est avéré par la suite que les informations qu'ont reçues les citoyens, à propos des travaux à mener dans leur quartier, étaient totalement fausses. Ainsi, afin d'avoir une information correcte sur le dossier de la cité Souayah, il a été décidé qu'une séance de travail réunissant les représentants du comité de quartier et le DUC soit programmée, mercredi prochain, pour mettre au clair les points soulevés par les citoyens et répondre à leurs revendications. «Car, a dit le président du comité de quartier, le DUC a affirmé catégoriquement qu'il n'était pas informé du dossier». A la suite de cela, la route a été libérée et rendue à la circulation automobile le jour même, vers 10 heures 30.
