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C'est ça la télévision qu'on aime !
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 08 - 03 - 2012

Quel régal ! En cette soirée du lundi 5 mars 2012 dans l'émission « Question d'actu » que la chaîne de télévision Canal-Algérie avait osé passer en direct avec des acteurs qui apparaissaient au début choisis et triés sur le volet.
Passé les présentations, ces jeunes sont directement passés à l'attaque contre tous les responsables à quel niveau que ce soit sans épargner personne. Ils n'étaient pas là pour encenser les autorités mais ils leur ont passé un véritable savon.
A part quelques uns qui ont été retenus par les réflexes inculqués depuis longtemps, les autres conviés se sont relâchés pour dire beaucoup de vérités. Pour la première fois, on a entendu des jeunes exprimer énergiquement leurs avis en argumentant très simplement le pourquoi du blocage. C'est la raison pour laquelle les algériens et en particulier ses jeunes se sont complètement détournés de la télévision publique que tout le monde lui a donnée le nom de l'orpheline. Orpheline de ses enfants et des réalités du pays.
De plus et c'est une nouveauté, ils ont proclamé clairement qu'ils n'iraient pas voter le jour du scrutin car rien ne va changer dans leur quotidien. Ils sont rassasiés, ils ne veulent plus voir les têtes éternelles que l'on voit souvent à la télévision. Ils veulent faire leur révolution en douceur. C'est du jamais vu dans la télévision publique, pourvu que ça continue.
C'est une inquiétude que de voir ces jeunes en pleine déprime alors qu'ils représentent l'avenir du pays. Ils se sont éclatés et encore ce n'est qu'un début si on ouvre grandement larges les portes. Pratiquement, c'est la première fois qu'on ait invité ce type de jeunes. Ces jeunes, dans leurs interventions, ne demandent pas la lune mais juste le partage équitable des ressources du pays. Ils veulent des emplois, des logements, des loisirs et de la justice pour tous pour faire leur vie. Ils ne veulent plus être considérés comme un troupeau que l'on guide à souhait. Ils revendiquent leur part de gouvernance car la majorité a dépassé l'âge de nos gouvernants lorsqu'ils avaient fait la révolution et occupant depuis toujours des postes qu'il y a 50 ans. Ils veulent qu'on leur fasse confiance pour guider ce pays dans un futur qui s'échappe de l'horizon.
Ces jeunes s'exercent depuis longtemps sur Facebook et Youtube en discutant ouvertement entre eux de tous les problèmes qu'ils éprouvent. Ils parlent absolument de tout sans aucune barrière ni psychologique ni étatique. Ils échangent leurs points de vue avec tous les jeunes de la planète. Ils sont conscients et ils savent faire la différence entre le bien et le mal.
A défaut d'espaces publics, ils ont créé leur propre univers à eux, l'Algérie à eux dont ils rêvent tous les jours. Ils ont toujours la Harga en ligne de mire lorsque toutes les issues sont complètement fermées devant eux mais beaucoup préfèrent se battre contre l'injustice qu'il leur est destinée. Ils représentent 75% de la population mais l'espace médiatique publique qu'ils occupent est très réduit vis-à-vis de leur masse.
Il n'y a qu'à regarder les salles où se tiennent les meetings des virtuels grands partis, on ne voit que très rarement des jeunes dans ces endroits. L'avenir de ces partis est voué à l'échec mais ils font semblant de ne rien comprendre ni de rien voir. Ils n'ont que les postes de députés à conquérir par le système des quotas. Ah ! Si les antécédentes élections avaient eu lieu dans la transparence, jamais on ne verrait ces formations nous envenimer la vie pendant longtemps.
Ce qu'on voit sur Internet avec ces échanges extraordinaires vous donne un extraordinaire aperçu des profondes aspirations de ce formidable réservoir de cette jeunesse que beaucoup de pays européens nous envient. Ils nous ont fait vraiment plaisir à les écouter. Ils n'avaient rien à perdre, tout à espérer. Ils ont appelé clairement qu'il y a urgence à renouveler les têtes que l'on ne voit passer à longueurs d'années qu'à la télévision publique. Ce sont de signaux rouges très forts qu'ils ont délivrés. On voit bien qu'ils bougent pour ne pas sombrer leur avenir.
On a lu sur la presse numérique que des jeunes militants ont refusé que d'anciens apparatchiks d'un parti se portent encore une fois candidats en exigeant que soient mis des jeunes sur les listes à concocter. Pourquoi n'avoir pas confiance en ces jeunes qui sous peu seront aux portes des responsabilités à moins qu'on ait préparé d'autres qui étudient sous d'autres cieux et viendraient le jour J occuper les places laissées vacantes par leurs devanciers.
Pour la première fois depuis longtemps, les téléspectateurs ont éprouvé une certaine fierté. Les images fortes de cette émission n'arrêtent pas de tourner en boucle sur la toile dont Facebook en est un terrible relais. Selon le site socialbakers.com, Les algériens sont actuellement autour de 3 millions 300 utilisateurs de Facebook. Ils étaient à peine un peu plus d'un million au début des révolutions arabes. L'Algérie se classe en ce moment à la 44ème place en dépassant la Tunisie (47ème) qui nous précédait au commencement de leur révolution. Et pourtant la technologie 3G n'est pas encore introduite dans le pays. Il serait intéressant de savoir combien de téléspectateurs a perdu (ou gagné) la télévision publique pendant la même période.
Les autorités ont semble-t-il minimiser l'influence de Facebook qui s'avère un redoutable média. Car avec ce réseau social, on peut intervenir sur n'importe quel sujet qui vous passe par la tête. De plus, il existe une différence de taille par rapport aux précédentes élections où les outils d'Internet n'étaient pas introduits fortement avec les téléphones portables qui sont maintenant tous équipés de caméras. Attention, Youtube risque d'être prochainement submergé.
Le seul salut viendrait de l'ouverture des médias publics à toutes les sensibilités réelles et à toutes les opinions. Voilà la télévision que les algériens aiment, celle qui exprime sans tabous ce que le peuple sent dans son quotidien et ce qu'il attend de cette Algérie dont il a ras-le-bol de ses gouvernants.


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