Le chantier du tramway d'Oran vient d'entamer l'une des ses phases les plus sensibles, en s'attaquant aux travaux de la Place du 1er Novembre (ex-Place d'Armes). Un site qui, outre son caractère névralgique pour la circulation automobile, constitue un véritable défi pour l'entreprise chargée de la réalisation des travaux d'excavation notamment, vu la sensibilité de son tissu urbain composé d'édifices à hautes valeurs architecturale et historique, tel le théâtre Abdelkader Alloula ou encore l'hôtel de ville. S'agissant de la circulation automobile, elle n'est, pour l'heure, que partiellement fermée où des travaux d'excavation sont menés depuis mercredi, du côté où se trouvent les kiosques sur une distance de quelques mètres de largeur. Concernant les dispositions prises par le maître de l'œuvre pour faire face à ce défi, des sources proches du chantier soulignent que «notre crédo pour ce site qui reste un site très sensible, se base sur la sécurité». Un impératif qui exige, quand cela s'impose, de commander des études géotechniques ponctuelles. En effet, ajoute la même source, «pour la Place d'Armes, qui devra connaître des travaux d'aménagement assez importants, le souci majeur du groupement espagnol sera la sauvegarde et la mise en valeur du cachet architectural de ce site, et ce, en concertation avec le client (Entreprise du Métro d'Alger) mais aussi avec les autorités locales.» S'agissant des travaux d'aménagement de la Place d'Armes, il est à rappeler qu'une étude avait été lancée en 2009, en concertation avec les directions de l'Urbanisme, de l'Environnement et des services de l'APC d'Oran. Deux principes avaient été retenus. Primo, la nécessité de mettre le paquet en matière d'espaces verts et de plantations d'arbres et de plantes ornementales. Secundo, l'étude avait comme principale mission, de concilier entre l'objectif de moderniser le site grâce aux nouveaux équipements (tramway) et l'obligation sacrée d'en préserver le cachet architectural si unique. En d'autres termes, le défi de cette étude était d'intégrer de nouveaux équipements modernes dans un site qui contient des infrastructures à architecture ancienne comme l'Hôtel de ville et carrément des édifices classés comme le Théâtre régional «Abdelkader Alloula». Bien entendu, la Place du 1er Novembre accueillera le terminus du tramway et, dans ce cadre, nombre de structures sont prévues, notamment des restaurants, des cafétérias, entre autres. D'autre part, la récupération par les autorités civiles du Centre territorial d'information de l'ANP a ouvert plus de perspectives à cette réflexion. En effet, le vieux rêve, longtemps refoulé par les différents maires qui se sont succédé à la tête de la ville d'Oran, celui d'avoir accès à une vue sur la mer, à partir de la Place du 1er Novembre, pourrait devenir réalité. Concrètement, la récupération par les autorités civiles du Centre d'information de l'ANP, une infrastructure qui, rappelle-t-on, s'étend sur près de 1.000 m², permettra de doubler carrément la superficie de la Place du 1er Novembre. Un gain d'espace qui représente une véritable aubaine pour les aménageurs tant il apporte des solutions idoines à plusieurs problèmes, à la fois. Tout d'abord, il permet de relier directement le siège de l'Hôtel de ville à la carcasse de Chateauneuf, destiné à abriter les services de l'APC, sans avoir recours à des solutions techniquement difficiles à réaliser et financièrement coûteuses comme dresser des ponts par exemple. Cette solution permettra au passage de donner un accès vers le Palais du Bey où une voie sera ouverte sur le fossé des fortifications (lieu communément appelé l'Oranaise). Mais, par-dessus tout, la libération de l'espace permettra de désenclaver l'un des plus beaux jardins de la région, le jardin «Promenade de Letang» vers lequel il sera possible d'accéder en plein centre à partir de la Place du 1er Novembre.
