Le secteur des assurances a réalisé un chiffre d'affaires de 24,8 milliards de dinars au 1er trimestre 2012 contre 24,1 milliards durant la même période de 2011, en petite hausse de 2,7%. Selon le bilan trimestriel établi par le Conseil national des assurances (CNA), cette progression du chiffre d'affaires du secteur provient des assurances dommages qui représentent 95,9% de la structure globale du marché et dont le chiffre d'affaires est passé à 23,8 milliards de DA au 1er trimestre 2012 contre 22 milliards DA une année auparavant, en hausse de 8%. C'est la branche automobile qui se taille la part du lion dans le secteur, avec une croissance de 9% du chiffre d'affaires, qui atteint 14,2 milliards DA à fin mars dernier contre 13,1 milliards à la même période de 2011. A elle seule, la filière assurance voiture représente 60,1% du marché des assurances en Algérie. Mais c'est également la filière qui fait passer des «nuits blanches» aux assureurs, avec la hausse dramatique des accidents de la route et des sinistres sur la voie publique. Et, de fait, «la hausse de la prime d'assurance est toujours d'actualité», a indiqué au QO une source proche du Conseil national des assurances (CNA). Le tarif actuel de l'assurance automobile obligatoire devrait doubler pour que les compagnies d'assurance puissent équilibrer leurs recettes et dépenses, avait estimé il y a deux ans le président de l'Union algérienne des assureurs et réassureurs (UAR), M. Amara Latrous, qui a relevé que «pour un rééquilibrage technique entre les recettes et les dépenses (...) cette assurance obligatoire devrait être augmentée au minimum de 100% pour passer de 1.500 DA actuellement à 3.000 DA». Cette assurance reste déficitaire en raison du grand nombre d'accidents et des dépenses qu'ils engendrent, en dépit d'une augmentation de 20% échelonnée sur deux ans (2008-2009), selon ce responsable. En 2009, les compagnies d'assurance ont versé 33 milliards de DA à leurs assurés au titre d'indemnités, dont 80% ont servi à indemniser les sinistres matériels et corporels des accidents de la route. Dès lors, le souci premier des assureurs nationaux est de réajuster les tarifs, c'est-à-dire des primes d'assurances automobiles obligatoires responsabilité civile (RC). Pour 100 DA de prime d'assurance récoltée, les assureurs déboursent en moyenne 270 DA pour l'indemnisation en cas de sinistres automobiles, indique t-on de sources proches du CNA. Globalement, la prime d'assurance est toujours de 1.500 DA. En outre, l'indemnisation des accidents corporels se fait sur la base du salaire national minimum garanti (SNMG). Avec un SNMG à 18.000 dinars et la hausse du coût financier des sinistres, ce sont autant de motifs valables qui ont conduit les professionnels du secteur à demander une augmentation des primes d'assurance. «Les propositions faites à l'autorité de régulation sont toujours sur la table», avait récemment avoué le président de l'Union des assureurs et réassureurs (UAR), M. Lamara Latrous. Selon le président de l'Association nationale des agents assureurs, Mahmoud Belkadi, l'augmentation du SNMG aurait induit une hausse de 25% du montant d'indemnisation des accidents corporels de la circulation depuis janvier 2010. Côté bilan, par ailleurs, la branche incendie et risques divers (IRD) a réalisé une hausse de 8% de son chiffre d'affaires qui est passé à 8 milliards DA, alors que le CA des assurances contre les catastrophes naturelles (CATNAT) a chuté de 10%. S'agissant, en outre, des assurances personnes, leur chiffre d'affaires a chuté de moitié, passant à un (1) milliard DA durant les trois premiers mois de 2012 contre 2 milliards à la même période de l'année passée à cause de la contre-performance des garanties groupe, vie-décès-retraite, assistance en cours de déplacement et accident maladie. Les sociétés publiques d'assurance continuent de dominer le marché avec une part de 70,2% (17,39 mds DA). Néanmoins, la part des sociétés privées a connu une hausse de 4% à fin mars dernier pour occuper 29,8% de la structure du marché avec un chiffre d'affaires de 7,4 milliards DA, selon les chiffres du CNA. En 2011, les compagnies d'assurance ont réalisé un chiffre d'affaires de 86,1 milliards de dollars, dont 50% proviennent des risques et des couvertures de la branche automobile. En 2010, le chiffre d'affaires du secteur a été de 80,7 milliards de dinars, en hausse de 4% par rapport à 2009. Autre constat: la moyenne de la valeur des primes d'assurance payées par habitant ne dépasse pas 35 dollars (2.600 DA) annuellement en Algérie, soit 1% de la dépense individuelle d'assurance dans les pays industrialisés, selon un assureur national. En Algérie, où le SNMG a été récemment revu à la hausse pour atteindre 18.000 DA (240 dollars), la dépense pour l'assurance, tirée par l'assurance automobile, obligatoire, «est estimée à 35 dollars (usd) par an et par habitant dont 30 usd pour l'assurance dommages et 5 usd seulement pour l'assurance de personnes», selon le Directeur général de Caarama assurance, nouvelle filiale de la CAAR spécialisée dans l'assurance de personnes. «C'est très très faible... nous avons beaucoup à faire et c'est pour cette raison que nous voulons intensifier nos efforts de communication et développer nos produits pour conquérir ce marché (assurance de personnes) encore vierge», a-t-il précisé lors d'un séminaire sur les assurances de personnes fin 2011.
