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Publié dans Le Quotidien d'Oran le 09 - 10 - 2012

Trop d'histoire tue le présent, vide le passé et arrache à l'avenir son goût de surprise et son cri d'accouchement. C'est ainsi que les présidents, faiseurs, décideurs, haut gradés meurent et s'en vont. Sans rien dire ou écrire. Ou presque. Ou juste «ce qui s'est passé avant 62». La prochaine bio de Chadli est déjà déclarée une bio qui ne heurte pas les «sensibilités». C'est-à-dire les amis, survivants, parents et proches, associés et faiseurs et décideurs du pays. Une histoire sans vertèbres ni dents ni révélations. Comme l'histoire nationale mère stérile de toutes les histoires des faiseurs de l'Algérie. Tout se passe entre «adultes» pour peuple non consentant. Entre tuteurs. Et nous ? Visage écrasé contre les vitres du spectacle. Essayant de décoder, comprendre, surprendre et de lire sur les lèvres.
La doctrine du tutorat veut que la réalité et la vérité soient une affaire entre décideurs du pays et qu'au peuple immature on ne doit servir que les débris de fées et le conte sans jambes de la propagande. Conclusion ? On n'assume pas, on ne sait pas et on refait. Dans un siècle on va encore tuer par strangulation des Abane, tirer dans des dos de quelques Boudiaf, et tuer des colonels Chaabani ou cacher des cadavres d'Amirouche ou se tirer dans les jambes comme au congrès de la Soummam ou déclarer des Boudiaf mort alors qu'ils sont au Maroc ou tirer sur le peuple et dire que ce n'est pas moi mais l'autre. Les mêmes erreurs, avec les mêmes grades et les mêmes âges. Quand on ne raconte pas l'histoire, elle insiste, revient et se répète. C'est ce que disent les philosophes.
Les vieux villages parlent quand à eux de « malédiction » qui peut aller de père en fils sur des générations. Tant que quelqu'un ne tranche pas le cycle et demande ou accepte le pardon. Un peuple tourne en rond quand l'histoire tourne en boucle. C'est ce que dit le bouton replay de la vie des idées chez certaines nations. Donc Chadli est mort et Benbella et les autres et personne d'entre eux n'a eu le courage ou la force de prendre la parole alors que tous disent avoir pris les armes.
Pourquoi ces gens-là ne disent rien, écrivent peu ? Un : ils le font mais entre eux et pensent que le peuple n'a pas à savoir ou à comprendre ou à être associé. Deux : ils ont peur. Quand on écrit, on accuse, révèle et affirme ou corrige un mensonge. Et dans un univers où personne n'est un ange retraité, la manivelle risque un effet de retour dévastateur.
Trois: le régime tient à avoir une belle image et de mauvaise pratique. Du coup, il impose l'omerta à ses retraités au nom du devoir de réserve. Quatre: Cela ne sert à rien de jouer les martyrs pour un peuple que l'on sait manipulable et volatile. Cinq: on ne sait pas écrire. Six: il ne sert à rien de refaire la révolution, surtout pas avec des livres. Sept: on peut être puni, tué, emprisonné et maltraité. Huit: vaut finir bien ses vieux jours. Neuf : la fatigue.
Du coup, pas de livres. Que des enterrements. Et des cimetières de chuchotements.
«Dites avant de mourir et vous mourrez totalement. Dites avec courage car de toute façon on meurt tous. N'entamez pas le grand silence avant la dernière respiration. Seulement après.»


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