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LE MOULIN A PAROLES DU MAKHZEN
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 29 - 10 - 2012

Christopher Ross est revenu, à qui demanderons-nous des comptes ?». L'excellent journal électronique marocain Lakome soulève sous un mode légèrement persifleur la seule bonne question après la bérézina diplomatique provoquée par la décision de Rabat de désavouer l'envoyé spécial de Ban Ki-moon pour le Sahara Occidental. Jeudi, un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères annonçant une visite au Maroc de Christopher Ross passe totalement sous silence le long épisode du «retrait de confiance». Il n'évoque pas non plus pourquoi Rabat a renoncé à une décision qualifiée de définitive par certains responsables.
Cette timidité est compréhensible. Rabat essuie un échec sur toute la ligne qu'aucun de ses amis en Occident, et notamment Paris, n'a été en mesure d'atténuer. Les réactions énergiques de Ban Ki-moon et des Etats-Unis constituaient dès le début un indicateur clair que le Maroc a fait une grosse erreur d'évaluation. La cause était entendue. Et si Rabat a mis plus de cinq mois pour en prendre acte, cela tient probablement au fait que la décision du «retrait de confiance» ayant été prise par le roi Mohammed VI, il n'était pas possible au gouvernement de revenir dessus sans avis royal. Il a fallu attendre cinq mois pour cela… Comme si le roi et ses conseillers avaient espéré un retournement de situation qu'aucune analyse rationnelle ne pouvait accréditer. Ce qui en reste est, en définitive, une grande incapacité du pouvoir marocain à être réactif et à réparer rapidement l'erreur. Attendre cinq mois pour admettre l'échec ne rend pas ce dernier moins cuisant, bien au contraire.
Il y a eu quand même une certaine nouveauté dans cette affaire. Le ministre marocain des Affaires étrangères, M. Saad-Eddine Al-Othmani, dérogeant aux usages qui veulent que le gouvernement assume les échecs, a déclaré récemment que des «décisions comme le retrait de confiance du médiateur onusien ou le retrait d'un ambassadeur ou son rétablissement ne peuvent, dans aucun Etat du monde, être prises au niveau des Affaires. C'est une décision d'Etat qui se prend au niveau du chef de l'Etat». Le constat est juste. Quand c'est un analyste ou un politologue que le dit, cela ne pose aucun problème. Quand c'est un ministre de sa majesté qui tient à apporter la précision, la chose devient fort différente. On peut, à tout le moins, y voir une volonté du gouvernement du PJD de ne pas essuyer les plâtres d'une décision qui était politiquement intenable. Mais, constate avec une pointe d'ironie le site Lakome, puisque la Constitution marocaine ne permet pas de demander des comptes au roi ou de l'interpeller alors qu'il exerce des prérogatives de chef d'Etat, qui est comptable de la «décision du retrait de confiance en Ross» ? Les fonctionnaires, les conseillers, les ministres ou le Premier ministre ?
Même si ces questions paraissent superflues, le fait de les poser permet en réalité de mettre en exergue le caractère fictif de la dernière révision constitutionnelle au Maroc qui a été présentée presque comme un saut prodigieux vers la démocratie. En réalité, le cas Ross ne fait que confirmer que le monarque au Maroc dirige et exerce des prérogatives exécutives sans être responsable devant quiconque. Il ne reste au gouvernement et aux hommes politiques du Makhzen - c'est en cours - qu'à faire preuve d'imagination pour essayer de faire accroire que «l'échec Ross» n'est en définitive pas… un échec. Le moulin à paroles du Makhzen va se mettre à fonctionner… pour éviter les bonnes questions. Il a fort à faire.


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