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Prise d'otages à In Amenas : L'onde de choc
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 19 - 01 - 2013

Outre le grand préjudice porté au secteur énergétique algérien, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou la France, dont des ressortissants travaillaient dans le site gazier de Tiguentourine, qui exporte 18% du gaz algérien vers l'Europe, ont réagi différemment, jeudi et vendredi, à l'assaut des forces armées algériennes contre les positions des terroristes qui prenaient en otages les travailleurs du site.
Et se sont, pour le moment, abstenus de critiquer la décison des autorités algériennes de mener un assaut pour libérer les otages et mettre hors d'état de nuire le groupe terroriste. Ce groupe qui serait entré en Algérie via les frontières libyennes, avait attaqué mercredi le site gazier et sa base de vie, où travaillaient et résidaient plusieurs centaines de personnes, dont des Algériens et des étrangers, Français, Américains, Japonais, Anglais, Irlandais, Norvégiens et autres Autrichiens. Le site est un complexe gazier d'importance stratégique et exploité en association entre Sonatrach, BP et le Norvégien Statoil.
L'assaut mené par les forces de sécurité algériennes pour libérer les otages, et le dénouement de cette opération ont été, cependant, dans certains cas, violemment critiqués. Le Japon, qui compte des ressortissants parmi les otages, a réagi ainsi violemment à l'annonce de l'assaut des forces algériennes.
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe, en visite à Bangkok, avait appelé M. Abdelmalek Sellal et lui a demandé avec véhémence de ‘'considérer la vie des personnes comme la plus haute priorité'', avant d'exprimer sa ‘'profonde préoccupation'' sur le déroulement de l'assaut. Il a demandé au Premier ministre Sellal, ‘'l'arrêt immédiat'' de cette action. Le Premier ministre nippon, en raison de cette prise d'otages dont sont concernés 14 ressortissants japonais, avait décidé vendredi d'abréger sa tournée en Asie et de rentrer, samedi matin, à Tokyo au lieu de samedi soir, comme prévu initialement. Il va annuler une partie de son programme en Indonésie, dont un discours politique et un dîner avec le Président Susilo Bambang Yudhoyono, pour être à Tokyo samedi à l'aube, a déclaré un responsable. En outre, l'ambassadeur d'Algérie à Tokyo, M. Sid Ali Ketrandji, a été convoqué vendredi, au ministère japonais des Affaires étrangères, a annoncé un responsable de la diplomatie nippone. M. Ketrandji devait être reçu par un vice-ministre, a indiqué un responsable du ministère.
Même ambiance à Londres où le Premier ministre David Cameron, a annulé un discours sur l'Europe, pour se consacrer à cette crise des otages. Jeudi soir, il a fait part de ses regrets de ne pas avoir été informé, plus tôt, de ce qu'envisageaient de faire les autorités algériennes. Depuis le début de la prise d'otages, le cabinet de David Cameron a tenu cinq réunions ‘'Cobra'', des réunions d'urgence destinées surtout à communiquer avec les différents gouvernements impliqués et notamment le gouvernement algérien. Mercredi, le gouvernement britannique avait proposé d'apporter son soutien pour dénouer la crise. Les autorités britanniques avaient également souhaité que des négociations puissent être maintenues aussi longtemps que possible. Le PM britannique avait appelé M. Sellal pour manifester, selon la presse britannique, sa colère de ne pas avoir été informé de l'assaut des forces armées algériennes contre les terroristes, et a fait savoir qu'il aurait préféré être prévenu à l'avance.
DISCRETION A WASHINGTON ET PARIS
De leur côté, les Etats-Unis, actifs en sourdine, restent très discrets officiellement, comparativement à Londres ou Tokyo. Jeudi, l'administration américaine a fait montre d'« une grande retenue, expliquant que celle-ci restait très fluide et que Washington ne voulait pas compliquer les choses, en parlant trop. Pour autant, le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a déclaré que les Etats-Unis condamnaient avec force l'attentat terroriste contre le personnel et les installations du site gazier de Tiguentourine, qu'ils s'inquiétaient du sort des otages, et qu'ils essayaient d'obtenir de l'Algérie des ‘'éclaircissements ‘' sur le raid contre l'usine de gaz. Le département d'Etat n'a guère été également expansif, indiquant seulement qu'Hillary Clinton continuait d'être en contact avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal. Selon le chargé de la communication au Premier ministère, Kader Berdja, Hillary Clinton a appelé M. Abdelmalek Sellal pour «assurer l'Algérie de sa solidarité» dans cette épreuve. Un drone de surveillance américain aurait survolé le complexe gazier, mais il est arrivé une fois l'assaut terminé. Moins diplomatique a été cependant la réaction du secrétaire à la Défense Leon Panettan qui a relevé que ‘'les terroristes doivent savoir qu'ils ne trouveront ni sanctuaire, ni refuge en Algérie, en Afrique du Nord ou ailleurs. Ceux qui s'attaquent gratuitement à notre pays et à nos ressortissants, n'auront nulle part où se cacher''. Le président français François Hollande, lui également sur la brèche depuis l'annonce de la prise d'otages, multipliait les interventions. Jeudi soir, il avait déclaré que la crise ‘'semblait se dénouer dans des conditions dramatiques''. Quant au ministère français des Affaires étrangères, il a seulement invoqué une situation «particulièrement complexe, compte tenu de l'ampleur de la prise d'otages». «Les autorités algériennes ont estimé qu'elles n'avaient pas d'autres choix que de donner l'assaut», a déclaré, lors d'un point-presse, le porte-parole du ministère Philippe Lalliot. Tout comme les Etats-Unis, la France, qui mène une opération militaire d'envergure au Mali contre les groupes terroristes, est, elle également, restée très réservée sur les évenements de Tiguentourine, s'abstenant de condamner le raid pour libérer les otages, dont des Français.
La Norvège, qui compte huit ressortissants sur le site gazier d'In Amenas, aurait souhaité être informée par avance de l'opération militaire algérienne contre les ravisseurs, a déclaré vendredi le chef de sa diplomatie, qui s'est toutefois abstenu de critiquer l'Algérie. «Nous avons indiqué que l'on aurait voulu être informés par avance» du lancement d'une opération, a déclaré Espen Barth Eide, à la chaîne norvégienne «TV2 Nyhetskanalen».
MENACE SUR LE SECTEUR ENERGETIQUE ALGERIEN
Fatalement, les évènements de Tiguentourine ont vite fait d'éclabousser les salles de marché et d'inquiéter le marché énergétique mondial. Jeudi en clôture, le baril de «light sweet crude» (WTI), pour livraison en février, a progressé de 1,25 dollar à 95,49 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), son plus haut niveau, depuis le 17 septembre. Mais les cours du baril reculaient vendredi en cours d'échanges européens, pâtissant de prises de bénéfices après la hausse de la veille, mais ce repli restait limité par les craintes liées à la prise d'otages en Algérie et des chiffres meilleurs qu'attendus sur la croissance chinoise. Le marché gazier ne devrait pas trop souffrir quant à lui de ce qui se passe à In-Amenas, selon des analystes. La production de gaz du complexe d'In-Amenas «représente environ 9 milliards de m3/an, ce qui correspond à 12 % de la production algérienne de gaz mais à 18 % des exportations de gaz du pays», rappelle dans une note Thierry Bros, analyste de la Société générale. Selon lui, la valeur marchande de cette production annuelle peut être estimée à quelque 3,9 milliards de dollars, au cours actuel. Mais, l'approvisionnement du marché européen n'est pas directement menacé, précisent d'autres analystes de marché. Par contre, l'Agence internationale de l'Energie (AIE), voit les choses autrement, comme toujours lorsqu'il s'agit d'un pays Opep. Selon l'AIE, qui a relevé ses prévisions mondiales de demande de pétrole en 2013, a mis en garde que la prise d'otages assombrissait les perspectives du secteur algérien de l'Energie, dans son rapport mensuel sur le marché pétrolier.
Pour elle, cette prise d'otages dans un site gazier en Algérie «fait peser un nuage noir sur les perspectives du secteur de l'énergie du pays».


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