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Le désastre des défaiseurs de la ville
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 02 - 09 - 2013

Il est sûr que la promotion immobilière privée accélère la dégénérescence de la ville algérienne, en affichant son mépris pour toute forme urbaine existante.
Il faut dire aussi que ce sont quasiment les mêmes acteurs qui ont contribué à l'avilissement des formes d'habitat publiques qui sont devenus les acteurs privilégiés de l'habitat collectif privé. Les normes, les règles et les documents d'urbanisme ne font plus écho chez les maîtres d'ouvrage puissants, qu'ils soient architectes ou pas. Des immeubles médiocres surplombent des routes fortement fréquentées et rendent compte au jour d'aujourd'hui, sans vergogne, de l'inopérationnalité de l'appareil politico administratif en termes d'urbanisme et d'architecture. Tout le monde défie la loi et tout le monde ignore le besoin vital de chacun de vivre dans un environnement sain, d'où notre attachement à cette idée de l'urbanisme qui consiste à dire qu'il s'agit en premier lieu de fabriquer pour l'homme un cadre de vie respectable, et pourquoi pas créatif, non pas en termes de formes, mais plutôt en termes de commodités créées avec beaucoup d'esprit.
En ces termes en question, l'urbanisme algérien continue à être fortement défaillant, au point où l'on remarque dans une ville comme la notre : Oran, des aberrations accablantes. L'importance des ressources budgétaires n'a pas amélioré les choses, elle a, au contraire, multiplié les faiblesses de gestion.
AUX ORIGINES DES DEFAILLANCES URBAINES
L'enseignement de l'urbanisme insiste beaucoup sur le profil des «faiseurs de villes» (expression que nous reprenons de Thierry Paquot, philosophe de l'urbain) impliqués directement dans la production de la ville. Ils sont d'abord des architectes qui ont démontré à travers leurs œuvres exceptionnelles et la force de leurs idées, un sens d'engagement extraordinaire. Ceux-là, tout comme nous, ils n'arrivent pas dans de nombreux cas à tracer une frontière entre l'architecture et l'urbanisme. L'urbanisme étant pour nous de l'architecture à l'échelle de la ville, une question d'esthétique d'un ensemble (voire même d'une agglomération comme Oran), quelque chose comme la recherche de «l'expression intrinsèque de la nature» (propos que nous reprenons de Frank Lloyd Wright (architecte)). Ces architectes de renom, et d'autres beaucoup plus nombreux qui ne sont pas connus, voient bien que la réalité est la conséquence directe d'une œuvre globale qui part du premier tracé déterminant la position d'un objet architectural à sa réalisation effective. Certes, dans le cas de l'Algérie, dès l'indépendance, d'autres profils ont repris le relai décisionnel, c'est-à-dire des ingénieurs, des sociologues, des géographes, etc., ils ont utilisé les rouages de la sphère politique pour s'imposer, ils ont tissé et consolidé des réseaux d'intervenants élargis à l'échelle nationale, au point où ils ont provoqué une réelle rupture entre l'urbanisme et l'architecture, et ils ont même réussi à fabriquer des architectes qui versent dans la plénitude de leurs confusions multiples. Ces «défaiseurs de la ville» n'ont épargné aucun lieu, ils ont implanté leurs dérives aussi bien dans des villes comme Oran que dans des ksour comme Boussebghoun. Ils ont réduit l'urbanisme à un discours creux autour de lois qu'ils ont prétendument inventées, de règles qui ne trouvent pas leur place dans la réalité, une réalité amère, tellement elle déborde de mal-faits et de choses certainement médiocres. Avec ces défaiseurs de la ville dont l'Etat algérien regorge, l'urbanisme se limite à une question de lois dont ils se targuent de connaitre, mais dont l'effet dans la réalité est quasiment vain, et il continue à être un simple document administratif dépourvu des contraintes objectives de la réalité. Oran devient même le théâtre de projets d'aménagement totalement insensés, qui ne sont jamais prévus à l'évidence dans une vision de devenir globale de l'agglomération. Un topographe d'Oran, nous a même affirmé, lors d'un commentaire que nous lui faisions à propos des tours qui surplombent des lieux invraisemblables à Oran que : «les décideurs publics font exprès de choisir des projets médiocres, souvent à la hâte, ce qui fait que ceux qui leurs succèdent, trouvent toujours l'argument sur mesure de refaire des aménagements quasiment aux mêmes endroits, et cela leur fait des investissements publics qui ne sont jamais contrôlés.»
DESORMAIS, LES DEFAILLANCES FONT LEGION
Il n'y a plus de quartiers résidentiels à Oran qui ne soient affectés de l'implantation de bâtiments médiocres totalement vitrés ou de tours d'habitation qui ne représentent aucun intérêt architectural. Jusqu'à peu, les organismes publics, suite à une recommandation nationale, devaient exiger des postulants aux cahiers de charge une expérience professionnelle notable. Pourtant, sont nombreux ceux qui ont constaté que des jeunes fraichement diplômés ont bénéficié de commandes publiques importantes au point d'afficher ce qu'ils appellent leurs «réussites sociales» Ces éhontés déclament au su et au vu de tout le monde qu'ils aspirent à faire beaucoup d'argent pour passer au monde des affaires. L'ingénierie et l'architecture ne les intéressent pas, ce sont juste des ponts-jetés qui leurs servent à traverser la difficulté de s'enrichir à outrance pour rejoindre le monde des puissants. Par ailleurs, ces mêmes organismes publics, distribuent des permis de construire à d'autres, pour l'élévation de bâtiments toujours plus hauts dans des quartiers qui étaient recherchés jusqu'à récemment pour leurs caractères résidentiels particuliers. «Il n'y a plus de quartiers à Oran, houspillait un ancien fonctionnaire de l'urbanisme de la ville, ils sont en train de tout démolir. Le nouvel Oran est inhumain, l'ancien Oran est abandonné aux bricolages des autorités locales, et Sid el Houari s'écroule. Bientôt, notre ville n'aura plus rien à montrer d'authentique aux générations futures. Tout est transformé, tout est déformé avec la complicité des étrangers qui viennent se faire de l'argent chez nous»
L'URBANISME DE DEMAIN
La plupart des villes algériennes connaissent des projets d'envergure importants. Seulement, il leur manque de la vision. Le tramway d'Oran a malheureusement souffert de ce manque important de vision. A de nombreux points de l'agglomération, il représente un danger éminent pour la sécurité du citoyen (piétons et conducteurs), sans oublier que la plupart des points de signalisation ne fonctionnent pas depuis des mois. Toutefois, au lieu de s'occuper de ce type de paramètre, on va plutôt focaliser sur l'achèvement de projets qui ne seront d'aucun apport «illustre» pour notre agglomération. La grande mosquée d'Oran dont on ne sait rien de précis de sa monographie, est un échec urbain et architectural flagrant. Pourtant, parmi les décideurs, elle constitue encore un enjeu sérieux. Comment se fait-il et, pour quelles raisons ? Pourquoi s'attache-t-on absolument à aller jusqu'au bout d'un projet qui ne semble pas pour autant intéresser les Oranais ? Ce qui est certain, c'est que l'urbanisme algérien au-delà du caractère inopérant des POS et des PDAU, des sous-entendus qu'il implique, il est resté limité à des projets d'architecture insatisfaisants, dont on ne sait rien de leurs maîtres d'ouvrages et de leurs maîtres d'œuvres. Et comme ça a été toujours le cas dans notre cher pays, nous concluons sur le fait que l'urbanisme algérien n'a jamais été démocrate.
* Architecte, docteur-urbaniste, enseignant-maître de conférences


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