L'un des points inscrits à l'ordre du jour de la visite du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales à Oran, annoncée pour la semaine prochaine, le marché de la rue des Aurès, ex-la Bastille. Le projet de réhabilitation et de requalification de la grande rue commerçante des Aurès, toujours remis aux calendes grecques faute d'avoir pu trouver un site de transfert adéquat pour les marchands aux étals, sera, en effet, au menu de la visite de travail de Daho Ould Kablia, chargé par le Premier ministre de mettre en œuvre, avec le concours des autorités locales, un plan spécifique à la ville d'Oran consistant en trois chantiers : l'assainissement du marché de la Bastille, le réaménagement urbain de M'dina Jdida et la réalisation d'un souk «pilote» sur le site des anciennes halles centrales de fruits et légumes de Cité Petit. Dans ce cadre, le wali a instruit, avant-hier lundi, les responsables concernés de préparer un dossier, détaillé et actualisé, sur l'état des lieux de la Bastille. Les pouvoirs publics veulent en fait connaître avec la plus grande exactitude possible la situation du site ciblé avant de mettre au point une solution au problème, ainsi qu'un plan d'action. Pour gagner du temps et prendre une longueur d'avance, le chef de l'exécutif a chargé les instances concernées, notamment l'APC d'Oran et la direction du Commerce, de jeter, dès maintenant, les ponts de communication et de dialogue avec les commerçants dudit marché, en «n'excluant personne». «Commencez, sans plus tarder, à convoquer les marchands qui y activent. Tenez des réunions avec eux et expliquez-leur qu'il est indispensable d'évacuer l'endroit, en délocalisant l'activité vers un site provisoire, pour lancer les travaux de réhabilitation de cette artère. Il faut leur clarifier les choses, les sensibiliser. Nous ne sommes pas venus leur déclarer la guerre mais, bien au contraire, demander leur accompagnement dans le règlement de cette situation», a lancé comme message le chef de l'exécutif local, Abdelmalek Boudiaf. Il faut dire que tous les walis qui sont passés par Oran n'ont rien pu faire (Sellal et Ould Kablia qui ont tous les deux été walis d'Oran sont dans le lot !) pour éradiquer ce «point noir», qui a décidément la peau dure. Cela fait plusieurs années que l'APC d'Oran, en charge de cette artère et de la gestion des emplacements des commerces, notamment ceux des étals de fruits et légumes, annonce le lancement de travaux de réfection et de réhabilitation, sans pour autant concrétiser ces effets d'annonce. Il faut dire qu'à chaque fois, le projet butait sur le refus et la crispation desdits commerçants, exigeant des emplacements de substitution avant tout délogement, mais également un lieu qui ne pénalise pas leurs activités. Cela sans compter tous les revendeurs de l'informel qui ont pignon sur rue faisant partie du décor de la Bastille. Aujourd'hui, la question de la restauration et de la réhabilitation des immeubles de la rue des Aurès est impérative. Ainsi, le projet de délocalisation du marché des Aurès revient une fois de plus au-devant de la scène locale. Inévitable sortie des tiroirs pour ce projet qui fait « la une » à chaque installation d'un nouveau wali. La rue des Aurès sera piétonnière avec des magasins de vente de produits artisanaux. Rien de nouveau, mis à part l'idée de la vente de produits artisanaux et le transfert du marché. Il est vrai qu'il est urgent de procéder à un réaménagement total du marché, à commencer par le sol, les travaux concerneront la pose de pavés mais également le ravalement des façades des immeubles et des commerces de cette artère, la réhabilitation des réseaux d'assainissement, l'éclairage, la réalisation de bouches d'évacuation des eaux pluviales... En suspens depuis plusieurs années, le projet de réaménagement de la rue des Aurès en voie piétonne avait été confronté au problème de transfert des marchands, en l'absence d'une structure pouvant accueillir plus d'une centaine d'étals. Des propositions avaient été avancées pour l'entame des travaux par tranches en procédant à des transferts momentanés des étals vers des ruelles adjacentes, mais les propositions avaient été rejetées par les marchands. Ce marché, qui date de plusieurs décennies et qui est surtout très bien situé et accessible, est une référence pour tout visiteur d'Oran. Les Oranais souhaiteraient plutôt sa réhabilitation, sa réorganisation, sa sécurisation.
