Le processus de lancement de la 3G a été à peine engagé que les opérateurs ont commencé à exploiter le logo «3G» dans leurs différentes offres promotionnelles. Ce qui a entraîné la confusion, chez les usagers, entre les terminaux supportant cette technologie et le réseau 3G qui n'est pas encore opérationnel, et le courroux de l'association nationale de protection des consommateurs. Depuis l'attribution provisoire des licences de téléphonie mobile de 3e génération par l'ARPT (Autorité de régulation de la poste et des télécommunications), les trois opérateurs se sont lancés dans des batailles marketing et publicitaires à annonçant l'arrivée de la 3G en Algérie. Chacun des trois opérateurs (Nedjma, Mobilis et Djezzy) se réclame leader du marché donnant souvent lieu à des commentaires plutôt cocasses sur les réseaux sociaux. L'utilisation du sigle 3G a bien commencé avant même le lancement de l'exploitation commerciale du réseau en cours de déploiement dans les wilayas attribuées à chacun des opérateurs. Sur des placards publicitaires le logo 3G est placé au milieu des offres promotionnelles pour des forfaits ou des équipements mobiles, semant la confusion dans l'esprit des Algériens impatients de s'approprier cette technologie tant attendue. Cette confusion est telle que des articles de presse exploitant ces messages publicitaires, annoncent le début des offres promotionnelles des forfaits 3G. Pour Mustapha Zebdi, Président de l'Association de protection et d'orientation des consommateurs (APOC), cette utilisation «abusive» du logo 3G a créé une sorte de «paranoïa» chez les consommateurs. «Nous avons été alertés par de nombreux citoyens qui considèrent que c'est de la publicité mensongère et trompeuse», nous a affirmé M Zebdi. Selon lui ce n'est pas la première fois que les opérateurs s'adonnent à ce genre de pratiques «trompeuses». «Nous avons déjà saisi l'ARPT à ce sujet précis au début de l'année à l'occasion du lancement de plusieurs promotions sur les équipements 3G. Mais, nous n'avons pas eu de réponses», nous a-t-il déclaré. Le président de l'APOC reconnait toutefois la difficulté de tracer la limite entre l'offre promotionnelle et la publicité trompeuse. Il faut rappeler que l'ARPT intervient en amont pour la conformité des offres promotionnelles, selon la réglementation en vigueur. Elle n'a pas le pouvoir de sanction mais juste de veiller au respect des exigences de la réglementation en matières d'offres promotionnelles. Pour l'ARPT l'usage de la 3G dans les publicités concerne les équipements et non pas les offres promotionnelles. Selon une source interne, l'ARPT veille à ce que les équipements, objet des réclames, soient en conformité avec la réglementation, rappelant que «tout terminal mobile doit avoir l'agreement de l'ARPT avant sa commercialisation». Le rôle pédagogique de l'ARPT Bien qu'elles créent la confusion, les offres promotionnelles ne concernent que les équipements 3G adossés à différents abonnements à l'Internet mobile 2G, en attendant le lancement effectif de la 3G, prévue officiellement pour le début du mois de décembre prochain. Il faut savoir que la navigation Internet mobile est déjà possible sur le réseau GSM, grâce aux évolutions technologiques de ce réseau de type GPRS (2.5 G) et EDGE (2.75 G). Ses évolutions logicielles opérées sur le réseau GSM sont considérées comme étant des technologies 2G bien qu'elles offrent un accès à Internet. Les plateformes développées avec la technologie EDGE offrent un débit théorique de 384 Kbps pratique pour lire et envoyer des e-mail et naviguer sur les réseaux sociaux. Pour Mustapha Zebdi, l'ARPT et les opérateurs devraient jouer le rôle de pédagogique concernant le lancement de la 3G. «L'ARPT aurait dû lancer des compagnes de sensibilisation sur la 3G dans les médias, pour expliquer cette technologie, les dates et les modalités prévues pour son lancement pour chaque opérateur», a-t-il précisé. Rappelons que les trois opérateurs de la téléphonie mobile se disent prêts à proposer des forfaits 3G dès le premier jour du lancement de l'exploitation commerciale du réseau. Les abonnements ne sont pas encore dévoilés, mais les opérateurs affirment que les prix seront «abordables» pour démocratiser la 3G. Des offres destinées aux professionnels et au grand public seront proposées.
