J-0. La campagne électorale pour l'élection présidentielle du 17 avril prochain a débuté ce dimanche et s'étalera sur trois semaines, soit jusqu'au 13 avril, trois jours avant la date du scrutin. En piste depuis les premières heures de la journée, les six candidats sont dorénavant lancés. Ils sont entrés en scène aujourd'hui dimanche pour une campagne électorale qui s'annonce épique entre les deux principaux prétendants de ce scrutin, le président sortant Abdelaziz Bouteflika et son outsider, il faut bien le présenter comme cela, Ali Benflis, ancien chef de gouvernement et seul candidat indépendant. Bien sûr, ni Louisa Hanoune (Parti des travailleurs), encore moins Faouzi Rebaïne (AHD54), Moussa Touati (FNA) ne l'entendent de cette oreille et comptent bien grappiller dans la corbeille de l'électorat, traditionnellement en faveur du Front de libération nationale, un des soutiens du candidat Bouteflika. Seul Abdelaziz Belaïd, du Front El Moustakbal fait figure de «Petit Poucet» dans cette présidentielle. Pour autant, il ne veut pas, lui, également, rester en marge de cette campagne électorale et qu'il a abordé à partir de la ville de Djelfa, capitale des Ouled Naïl. Avec en bandoulière son thème de campagne «L'Avenir, c'est maintenant», il va sillonner, selon ses moyens, 21 wilayas pour convaincre, pour parler aux jeunes. Le président sortant va, quant à lui, entamer cette campagne électorale à partir de la ville de Tamanrasset, capitale du Hoggar et fief des Touaregs. «Ensemble pour l'Algérie de demain, pour un avenir meilleur pour tous» sera la devise et le slogan de campagne du candidat Bouteflika. Un important dispositif de campagne est mis en place, autant à l'intérieur du pays que dans des pays d'Europe et du Maghreb, pour soutenir le candidat Bouteflika qui compte envoyer à l'étranger, principalement en France et au Maroc, pour cette campagne électorale les «cadres» de sa permanence, Il n'en est pas de même pour Ali Benflis, qui débutera, lui, sa longue course vers la présidence par un meeting de campagne à Mascara. «Oui, pour une société des libertés» est son slogan de campagne avec lequel il compte aller au-devant de l'électorat algérien pour le convaincre d'adhérer à son programme. Un programme d'ailleurs où le volet de la justice tient une place prépondérante. Selon lui, «l'indépendance de la justice n'existe que dans les textes en Algérie». Le credo de cet ancien ministre de la Justice et chef de gouvernement est décliné: réformer la justice et la mettre au service des «libertés», après qu'elle est redevenue vraiment «indépendante». Louisa Hanoune, elle, débutera sa campagne électorale de la ville de Annaba. Berceau autant de l'industrie sidérurgique, des «gueules noires», d'une importante classe de syndicalistes, que de tous les espoirs déçus d'Algériens qui partent de cette ville tenter leur chance ailleurs en Europe en s'embarquant dans de faméliques embarcations, Annaba a été en fait le creuset de l'éducation de Hanoune. La candidate pour la troisième fois à l'élection présidentielle y a fait ses études secondaires et universitaires. Avec son thème de campagne «L'édification de la deuxième république», elle compte démarrer sa campagne électorale avec le soutien des «métallos» de Annaba. Le leader de AHD54, Ali Faouzi Rebaïne, compte de son côté lancer sa campagne à partir de la ville de Biskra, devenue un vaste potager pour les grandes villes du centre du pays avec ses milliers d'hectares de primeurs. Il va se lancer dans la bataille électorale sous le triptyque «Développement-excellence-égalité» et sillonnera l'ensemble des wilayas pour cette campagne électorale. Moussa Touati, président du Font national algérien (FNA), débutera sa campagne électorale à El-Bayadh, d'où il compte lancer son thème de campagne fétiche, «L'Algérie pour tous les Algériens». Une manière symbolique d'entamer sa campagne électorale à partir de cette ville témoin d'âpres batailles contre la colonisation.
