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La fascination Shekau
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 12 - 05 - 2014

Pourquoi Boko Haram existe ? A cause de la colonisation ? La décolonisation ? L'Arabie Saoudite ? Les mauvais livres ? Le désert qui avance pendant que l'humain recule ? Ou à cause de l'oisiveté ? Boko Haram est fascinant comme monstruosité. Encore plus lorsque son chef parle. Expliquant aimer tuer quand Dieu le lui dit. Kidnappant des lycéennes pour les revendre. Tout en expliquant qu'il va en garder quelques-unes pour les épouser. Poussant à l'extrême l'obscurité dans l'obscurité jusqu'à incarner le pire dans le flanc de la terre. Tout ce qui est féodal dans cette vision du monde, dépassé, démodé, vaincu il y a des siècles, païen s'il en fut et qui réapparaît. Oui, mais pourquoi cela réapparaît maintenant ? D'où vient que ce Koraïchite a pu se réincarner, prendre la parole et les armes et rééditer une Arabie au cœur de l'Afrique ? Parce que l'Arabie existe. Le pétrole la cache et la rend invisible, mais dès qu'on lui ôte le pétrole et son faste, il en reste sous les yeux l'essence : Boko Haram. Dans toute sa hideur. Son absurdité et son crime. «J'ai enlevé vos filles. Je vais les vendre sur le marché au nom d'Allah» expliquera dans son clip le Abubakar Shekau. Avec la même esthétique kitch du crime : les cris d'Allah Oukabar, des chants larmoyants, un sigle avec deux AK47, un coran et un drapeau noir. Puis le Numéro Un qui explique que le monde, trace la frontière et s'agite dans la pure tradition Bollywoodienne.
Masi l'essentiel n'est pas ce qu'il dit, mais d'où il vient. Qui fabrique ce genre ? Est la bonne question selon le chroniqueur. La faim, la misère, le manque de sens, l'école et la matrice saoudienne et sa galaxie de Cheikh, fatwas, séances de fouets et mains coupées. L'Occident complice du baril. Cela fait irruption un peu partout dans le monde comme de la rouille peut s'étendre, ravager les fondations ou s'exprimer par la ruse de la modération ou la caricature de Boko Haram. Cela peut naître en vous, dans la chair de vos enfants ou dans les yeux du voisin et des amis d'enfance. Cela prend les gens que vous connaissez brusquement, les convertit, les dévore et en fait des zombies et il ne vous reste alors que le souvenir de vos rires d'autrefois et de vos convictions désormais solitaires. Boko Haram est une maladie de la peau du monde et de la chair de l'humanité et du sens. C'est une monstruosité qui vient du fin fond des âges. Regardez les vidéos de Shekau, vous en saisirez l'abomination et le trouble que cela provoque en vous en ouvrant un puits sous les pieds. On ne cesse d'y revenir, réécouter cet homme expliquer comment il va vendre des esclaves ou épouser des écolières. Puis encore et encore retomber dans l'interrogation : comment se fait-il que cela existe ? Que cela soit ce genre de vision du monde qui renaît ? Ces idées justement et pas ceux des Grecs ou des épicuriens ? Que cela remonte à la surface malgré tout ce que l'humanité peut faire et creuser entre elle et la préhistoire ? Comment l'Islam peut-il prendre ce visage posé comme un masque ricanant sur sa grande tradition d'autrefois ? Pourquoi y a-t-on retenu Ibn Taymiya et pas Ibn Arabi et Ibn Rochd ? Pourquoi cette hideur qui nous regarde dans les yeux ? Fascinations. La grande question n'est pas d'où viennent les Djihadistes et comment les repousser mais celle de «comment viennent-ils au monde et qui les enfante ?».

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