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OTANRUSSIE : La rupture
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 31 - 12 - 2014

L'Otan et la Russie ont rompu un dialogue et une coopération construits depuis 20 ans. Face aux appétits «voraces» des occidentaux, Moscou change de stratégie et identifie l'Otan comme «ennemi potentiel». Un nouvel épisode de guerre froide s'ouvre sur le monde.
Conséquences de la crise ukrainienne, plus de 20 années de dialogue, de coopération et d'accords stratégiques entre l'Otan et la Russie sont remis en cause, abrogés, voire niés dans leurs fondements. Une nouvelle confrontation qui ravive le spectre de la «guerre froide» est inévitable pour longtemps et risque de compliquer non seulement les efforts de la Communauté internationale, notamment l'Onu, dans la recherche de solutions aux crises violentes qui secouent certaines parties du monde, mais fait aussi peser des risques réels sur la paix par la résurgence d'autres conflits armés dans d'autres lieux où se croisent les intérêts stratégiques Russes et occidentaux. Nouvelle guerre froide parce qu'il n'est plus question de guerre ou d'influence idéologique au sens politique du concept, mais plutôt une question de positionnement géostratégique qui sous-tend le partage d'un marché économique mondial entre occidentaux et russes. Cela veut dire que la Russie va réviser (et restructurer) l'ensemble du redéploiement de son système de défense armé aux frontières européennes, notamment son complexe de missiles à Kaliningrad, enclave russe au sein même de l'Union européenne et ses bases du Kazakhstan qui abritent un système de surveillance et de défense qui couvre autant l'Europe, l'Asie, le Proche et Moyen-Orient. En clair, cernée à ses frontières par «l'offensive» occidentale par Otan interposée, la Russie se replie et rebaptise sa conception des relations avec l'Occident, notamment les USA, sous l'aspect d'une nouvelle «guerre froide». Nouvelle guerre froide parce qu'il n'est plus question de guerre ou d'influence idéologique au sens politique du concept, mais plutôt une question de positionnement géostratégique qui sous-tend le partage d'un marché économique mondial entre occidentaux et russes. Durant 20 ans, de 1994 à 2014, Russes, Européens et Américains ont tenté de construire un consensus pour une coopération mutuellement avantageuse qui préviendrait les crises, conflits et guerres qui menacent le monde. La chute du Mur de Berlin, l'éclatement dans la violence de l'ex- Yougoslavie, la guerre en Tchétchénie, l'apparition du terrorisme international, notamment islamiste ont quelques peu forcé russes et occidentaux à reconstruire une nouvelle architecture de coopération militaire qui réponde à ces risques.
C'est ainsi que dès 1994, la Russie rejoint le Partenariat pour la paix (PPP) initié par l'Otan. En 2002, un Conseil OtanRussie (COR) est mis en place officiellement. La Russie a un ambassadeur permanent à Bruxelles, siège de l'Otan. Mais cette coopération qui semble marquer de réelles perspectives de détente et de paix entre les anciens «belligérants» de la guerre froide, est court-circuitée par une série d'événements majeurs mal calculés par l'Otan et mèneront les Usa ( et avec eux les Européens) dans une surenchère militaire qui va redessiner la carte géostratégique mondiale : guerre en Afghanistan, envahissement de l'Irak, Crise en Géorgie et en Ukraine en 2004 et 2008, deuxième Intifada en Palestine en 2000, arrivée au pouvoir du conservateur Iranien Ahmadinejad et amplification de la crise du nucléaire iranien, etc. Si face à la question afghane et la lutte antiterroriste le consensus est complet avec les Russes et que sur les problèmes du nucléaire iranien, la question palestinienne ou celle de l'Irak les canaux de dialogues étaient maintenus, il en a été tout autrement au moment des crises de l'Ossétie du Sud, de l'Abkhazie et celle de l'Ukraine : l'Otan et les occidentaux se sont opposés fermement aux Russes. La méfiance et les calculs des deux camps se sont accentués. Prétextant un péril imminent sur Israël (et le reste de l'Europe), les Usa vont réactiver en 2004 leur projet de «Bouclier anti- missile» en Tchéquie et Pologne. Dans le même temps, l'Otan va réviser son «Concept stratégique» lors du Sommet des chefs d'Etat et de gouvernements de Lisbonne en novembre 2010. Le point 35 du nouveau «Concept stratégique» de l'Organisation transatlantique ne laisse pas indifférent la Russie. Il stipule qu'il engage l'Otan à «poursuivre et à développer des partenariats avec l'Ukraine et la Géorgie au sein des Commissions Otan-Ukraine et OtanGéorgie...
En tenant compte de l'orientation ou de l'aspiration euro atlantique de ces deux pays.» Puis, ajoute dans l'alinéa 3 : «faciliter l'intégration euro atlantique des Balkans occidentaux» et enfin dans l'alinéa 5 : «Développer un partenariat de sécurité plus approfondi avec nos partenaires du Golfe.» Moscou constate qu'elle perd en intérêt et zones d'influence, mais aussi que «l'arc atlantiste» se resserre autour de son propre territoire. Moscou en déduit que sa coopération avec l'Otan depuis 20 ans ne lui assure pas la moindre marge de manœuvre pour la défense de ses anciennes zones d'influence (et marchés économiques). La crise Ukrainienne sonne la fin d'une coopération engagée depuis 20 ans avec l'Otan. La Russie passe à son tour à une politique offensive : elle occupe (récupère ?) la Crimée, renouvelle son assistance technique au programme iranien (nucléaire) et coupe tout dialogue avec l'Otan. Cette dernière suspend le Conseil Otan Russie (COR) dès le 1er avril 2014. Dans la foulée, les occidentaux décrètent une série de sanctions commerciales et financières contre la Russie. Qu'à cela ne tienne, la Russie va hâter dès mai 2014 la conclusion d'accords énergétiques (gaz) avec sa voisine la Chine pour un montant de 400 milliards de dollars. L'affrontement entre l'Otan et la Russie révèle l'autre vraie guerre : le marché mondial, notamment celui de l'énergie.
Par ailleurs, la Russie jusque-là en retrait sur le terrain des opérations dans la guerre en Syrie, vient de lancer une invitation à une conférence pour la paix entre l'opposition (les oppositions) syrienne et le régime de Damas. Une façon pour Moscou de se repositionner au plan stratégique face aux occidentaux dans la région.
Cependant, sait très bien qu'il faille chercher d'autres alliances, en dehors de «l'arc» construit par l'Otan à ses frontières. Va-t-il imiter la tactique occidentale en allant les «chercher» sur leurs terrains de jeux ? En Afrique et en Amérique centrale ou latine ? Les Usa projettent de lever l'embargo sur Cuba et Moscou garde quelques attaches politiques avec le régime castriste. Rien n'exclut une «riposte» russe. Et puis Moscou fait partie d'un autre ensemble qui pèse sur l'économie mondiale : les pays dits «BRIC» c'est-à-dire Brésil, Russie, Inde et Chine. Vladimir Poutine ne ménagera pas ses efforts pour constituer avec les BRIC une alternative concurrentielle sur le marché économique mondial. Enfin, la Russie va intensifier et hâter son projet d'Union économique eurasienne (UEEA) lancé en 2011 et qui regroupe la Biélorussie, la Kazakhstan, l'Arménie, le Kirghizstan, le Tadjikistan, voire même élargi vers d'anciens pays d'Est européen ( Hongrie, Roumanie, etc.). Au plan de la sécurité, Moscou dispose de l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) signé en mai 1992 et qui regroupe Moscou et se anciennes républiques socialiste (ex URSS). Mis en veilleuse durant, justement, le dialogue ouvert avec l'Otan, l'OTSC revient à l'actualité et rappelle, différemment, mais curieusement, l'ex Pacte de Varsovie enterré après la chute du Mur de Berlin en novembre 1989. Dans ce retour à la «guerre froide», Otan et Russie se renvoient la responsabilité. Si l'on peut faire crédit aux occidentaux de l'argument de défense de liberté, de droits de l'homme et de démocratie, ils ne peuvent être dédouanés de leur responsabilité dans la violence et la destruction de pays, maillons faibles dans l'équation de leurs intérêts énergétiques notamment (Irak, Libye, Syrie) ou se trouvant sur le chemin de ces intérêts (Afghanistan, Yémen, etc.) quant aux Russes, si on peut leur concéder leur droit à défendre leurs zones d'influence traditionnelle et à desserrer l'étau de l'Otan qui les étrangle, une sorte de légitime défense, ils ne peuvent s'en vouloir qu'à eux-mêmes, tant ils étaient absents comme acteur actif dans la prévention et la solution des crises surgit au lendemain de la chute du Mur de Berlin. Excepté leur droit de veto au Conseil de sécurité de l'Onu, ils ont laissé le traitement des questions arabes par exemple (Palestine, Syrie, Libye, Irak) du seul ressort de l'Otan et des occidentaux. La nature a horreur du vide. L'Otan l'a compris, les Russes tardivement. Le reste du monde écoute et attend.


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