Neuf familles SDF (sans domicile fixe), logées au centre d'accueil transitoire de Diar Errahma'', ont bénéficié de logements sociaux après des enquêtes d'éligibilité menées par les services de la daïra et ayant prouvé leur droit absolu de bénéficier d'un logement social. Cela a permis de regrouper des familles naguère entièrement disloquées entre des orphelinats (pour les enfants) et le centre d'accueil (pour les parents), a-t-on appris hier de M. Doubari Ferhat, chef de service de la Famille et de la Solidarité sociale. Au niveau du centre de Diar Errahma'', le SDF pourra bénéficier en sus du suivi médical, d'une assistance psychologique et suite à laquelle certains d'entre eux seront transférés à l'hôpital des maladies mentales de Djebel El-Ouahche, d'autres y restent le temps de régler des problèmes familiaux. Beaucoup de filles ayant fait une fugue ont en effet rejoint à travers ce centre leurs familles et beaucoup de femmes sont rentrées accompagnées de leurs maris une fois le conflit conjugal réglé, mais certains y restent depuis des années, «le centre est certes provisoire, mais on ne chasse pas les SDF qui n'ont pas d'autre toit que celui-ci», précise notre interlocuteur. En outre, l'intégration sociale et professionnelle du SDF se fait en collaboration avec d'autres partenaires telle l'ANGEM qui accorde des microcrédits en direction de toute personne nécessiteuse affichant une volonté réelle de vouloir gagner sa vie dignement. Et d'ajouter que le programme annuel tracé par la DAS, entre campagnes de sensibilisation le jour et les sorties nocturnes, a enregistré le ramassage de plus de 700 SDF en 2014, en collaboration étroite avec les services de la Protection civile, de la Police et du Croissant-Rouge Algérien, sans pour autant oublier le rôle du mouvement associatif et des citoyens dans le signalement de la présence de SDF dans des endroits bien précis vers lesquels des visites hors planning de service seront tout de suite dirigées, avec un renforcement particulier du mois de novembre au mois de mai, les conditions climatiques vigoureuses de l'hiver obligent. «L'opération, qui est en cours, a permis de recueillir 56 SDF durant ce mois de février. On note quand même que leur nombre diminue de plus en plus au niveau de la wilaya de Constantine», nous indique notre interlocuteur qui précise que le problème réside dans le fait que «nos éléments ont besoin du consentement total du SDF et qu'ils n'ont en aucun cas le droit de prendre de force un SDF dans la rue et le diriger vers le centre d'accueil, parce que certains refusent catégoriquement notre aide». S'attendant à un afflux de SDF et à l'amplification du phénomène de la mendicité, dès l'avènement des festivités de Constantine, capitale de la culture arabe, les mêmes services ont renforcé leur opération de ramassage et d'information, une opération qui ne donnera pas tous ses fruits sans que le citoyen constantinois n'y prenne part comme partenaire à part entière, en signalant les SDF et en s'abstenant d'aider les faux mendiants, ces énergumènes qui ont fait de ce fléau une profession, allant jusqu'à imiter les malheureux Syriens dans leur accent afin de gagner la sympathie des passants. «Les citoyens doivent savoir que ces actions sont interdites par la loi et les aider revient à les encourager à enfreindre la loi», rappelle notre interlocuteur qui ajoute à ce sujet que l'Etat a mis à leur disposition plusieurs formules d'aide pour éradiquer ce phénomène. D'autre part, la chargée de la communication au niveau de la DAS nous a appris qu'un projet de construction d'un SAMU social au niveau de la nouvelle ville Ali Mendjelli est en cours d'étude et qui sera chapeauté par la commission de wilaya des SDF, présidée par le wali en collaboration avec la DAS, les services de la Protection civile, de la Santé, de la Police, du Croissant-Rouge Algérien. Ce SAMU, qui se chargera de l'accueil des SDF et du suivi des traumatismes, sera composé de deux pavillons d'une capacité d'accueil allant de 50 à 60 lits chacun, un chiffre établi par rapport au nombre 60 de SDF ramassés par mois, précise de son côté M. Doubari. Ce dernier ajoute qu'une proposition a été faite pour exploiter provisoirement le centre de l'enfance assistée de Ziadia, afin d'entamer dans les plus brefs délais les activités du SAMU, en attendant sa réelle concrétisation.
