Le cancer fait des ravages. Près de 50.000 nouveaux cas de cancer sont enregistrés chaque année dont sept types de cancer très dangereux, à savoir le cancer du sein (10.000 nouveaux cas/an) et du col de l'utérus chez la femme, le cancer des poumons et de la prostate chez l'homme, le cancer de l'appareil digestif, du côlon et du rectum chez les deux sexes. Chaque année le nombre de nouveaux cas augmente. A Oran, 16.300 cas de cancer ont été recensés en 2014. Durant la même période, 56.382 diagnostics ont été effectués. Les malades pris en charge sont issus de toutes les wilayas de l'ouest du pays. Pour les femmes, le cancer du sein vient en première position. C'est la première cause de décès chez la femme et principal motif de consultation en oncologie en Algérie. Selon les statistiques, deux femmes sur dix ayant effectué un test de dépistage ont découvert des symptômes de début de la maladie, alors qu'elles ne ressentaient rien. Le taux d'incidence, c'est-à-dire le nombre de nouveaux cas, de cette maladie à Oran est de 20 cas pour 100.000 femmes. Pathologie lourde, le cancer du sein est vécu par beaucoup de femmes, surtout jeunes, comme une maladie handicapante et honteuse. A côté des dysfonctions physiologiques, cellulaires, génétiques, les troubles mammaires portent atteinte à la psychologie de la personne. C'est toute une image du corps qui est altérée. Il y a dissymétrie apparente, et cela touche l'intégrité du corps. Chaque semaine au moins trois opérations d'ablation du sein sont pratiquées par l'équipe médicale du service de gynécologie de l'EHU 1er Novembre. Pour l'homme, le cancer du poumon avec près de 100 cas chaque année à Oran détient la 1er place. Pour lutter contre cette maladie qui fait ravage, un plan national a été mis en place. Le plan quinquennal national de lutte contre le cancer (2015-2019) porte également sur l'appui de la formation continue de tous les employés dans ce domaine. Dans ce cadre, un cycle de formation de 240 médecins généralistes sur les maladies cancéreuses a été lancé le mois dernier à Oran. La formation qui a pour cadre l'Institut national supérieur des paramédicaux, s'étalera jusqu'à à la fin de l'année. Les 240 médecins seront répartis sur 8 groupes. Chaque groupe bénéficiera d'un cycle de formation de 10 jours. Les médecins bénéficieront aussi de cours pratiques au niveau du centre anti-cancer de Misserghine. La mission de formation des professionnels de la santé dont le pays a besoin a un double objectif, assurer une prise en charge totale, permanente et qualitative de la santé des citoyens malades et protéger les citoyens sains de la maladie. Rappelons que dans le cadre de l'appui au Plan national algérien de lutte contre les maladies cancéreuses, une délégation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a effectué une visite le mois de mars au Centre hospitalo-universitaire d'Oran (CHUO).
