Bien tristes et désemparés étaient, hier, les commerçants sinistrés du souterrain de la place de la Brèche de constater les cendres de leurs marchandises détruites par l'incendie de la veille. Et alors que certains de leurs camarades, au cœur solide, s'activaient, aux côtés des agents de la mairie, à dégager les cendres et les restes calcinés, d'autres versaient de chaudes larmes en regardant la scène. Et les consolations, les mots d'encouragement des passants et les curieux qui étaient fort nombreux à venir constater les dégâts n'ont pu calmer leur peine. Le président de leur association, M. Kaddour, que nous avons rencontré devant une bouche d'entrée de la galerie de ce souterrain s'est montré tout d'abord réticent à nous fournir la moindre information sur le développement de la situation les concernant. Il se contentera d'observer que la commune a tenu sa promesse faite la veille d'envoyer des ouvriers pour nettoyer les galeries du tunnel jonchées des restes des marchandises réduites en cendre, en fournissant les moyens logistiques (camions, pelles, sacs, etc ). «Nous attendons le bureau d'étude qui devra élaborer le programme de remise en état du souterrain et l'entreprise de rénovation qui entrera en action le même jour. Et demain, nous vous donnerons toutes les informations que vous voudrez », a-t-il promis. D'autres sources nous ont indiqué que les services de la Sonelgaz sont également en action sur les lieux pour épauler les services de la police scientifique qui s'activaient à déterminer les causes réelles de ce sinistre qui a mis au chômage plus de 140 commerçants qui étaient établis depuis plusieurs années. L'incendie intervenu vendredi matin dans ce souterrain, le second en l'espace de trois ans, continue à faire l'actualité pratiquement au niveau de tous les quartiers de la ville des ponts. Et le citoyen lambda a vite fait de rapprocher ce sinistre de celui qui est intervenu dans la nuit du 25 au 26 mars dernier au niveau du marché des Frères Bettou, en détruisant une partie de celui-ci. « C'est la même main qui a frappé dans ces deux lieux dans le but de chasser les commerçants », soutient-on. Et pour les partisans de cette thèse, c'est la méthode trouvée pour déloger les commerçants informels du centre ville et les réimplanter dans la périphérie à l'occasion de l'année de la culture arabe. Et pour appuyer leurs arguments, ils citent les opérations de délogement similaires qui ont touché les commerçants informels de Zouaghi et vont bientôt atteindre ceux des quartiers de Ziadia et de Djebel Ouahch. Mais ceux-là où vont-ils les mettre ? Avons-nous demandé. « Pardi ! Au Polygone et à la Cité des Martyrs », a affirmé avec certitude notre interlocuteur. Les commerçants du souterrain sinistré, qui craignent cette solution comme la peste sont accrochés aux promesses qui leur ont été faites conjointement par le wali et le maire, vendredi, quand ils les ont reçus au cabinet du wali. Et ces promesses disent que le site sera restauré dans les plus brefs délais pour les accueillir de nouveau. « Pour le moment, nous n'avons pas d'autre choix que d'attendre la concrétisation de cette promesse. Dans le cas contraire, nos déciderons de la position à prendre», nous a dit un autre commerçant parmi ceux qui ont perdu beaucoup dans cet incendie. « On verra demain ! » conclut-il.
