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Utilisation rationnelle de l'énergie ou la maîtrise énergétique en Algérie : quels efforts à faire et comment y parvenir ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 06 - 06 - 2015


1ère partie
Avec une population estimée à 39,5 millions d'habitants au 1er janvier 2015, selon l'Office National des Statistiques (ONS), la consommation de l'Algérie en énergie a atteint 56 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) en 2014, pour une valeur avoisinant les 41 milliards de dollars US. En 2030, la demande énergétique risque de doubler dans les quinze (15) années à venir, et donc d'atteindre probablement près de 80 milliards de dollars US, d'autant plus que la consommation en gaz et en électricité connaît un rythme de croissance annuel de 14% à 18%. A noter que la forte hausse des besoins énergétiques, au niveau national, se traduira forcément par une diminution des exportations algériennes, et donc par une diminution des recettes financières si, parallèlement, aucun effort allant dans le sens de l'économie de l'énergie ne serait entrepris.
La notion de transition énergétique est un volet essentiel de la transition écologique, elle désigne le passage du système énergétique actuel utilisant des ressources non renouvelables vers un bouquet énergétique basé principalement sur des ressources renouvelables ; ce qui implique le développement de solutions de remplacement aux combustibles fossiles, qui sont des ressources limitées et non renouvelables. La transition énergétique prévoit le remplacement progressif des combustibles fossiles par des sources d'énergies renouvelables pour toutes les activités soit celles liées au transport, à l'industrie, à l'éclairage, au chauffage, etc. Il s'agit aussi d'éviter la surproduction et les consommations superflues pour mieux économiser l'énergie, et bénéficier d'une meilleure efficacité énergétique. Cette approche tend à s'imposer de plus en plus dans les politiques énergétiques mondiales.
Dans un autre registre, les hydrocarbures conventionnels et non conventionnels font partie intégrante du capital naturel du pays et ne doivent pas être perçus comme un "satisfecit" qui pourrait compromettre la transition vers des énergies plus durables, car ces ressources demeurent incontestablement un capital fragile et non durable. Ces ressources doivent plutôt servir comme un support lié au soutien de cette transition tout en tenant compte des impératifs environnementaux d'autant plus que la productivité des différents systèmes d'énergies renouvelables (solaire, éolien, valorisation énergétique des déchets) fait appel à d'importantes sommes, ce qui impose la nécessité de s'appuyer sur les revenus générés par les ressources conventionnelles.
Le bilan énergétique national de l'année 2013, publié par l'Autorité de Régulation des Hydrocarbures (ARH) relevant du ministère de l'Energie, confirme la tendance baissière en volume physique de la production d'énergie primaire de l'Algérie et fait ressortir que l'énergie disponible, somme de la production nationale, des importations et des stocks, a atteint 154,6 millions de Tonnes équivalent pétrole (TEP) en 2013, en baisse de 3,8% par rapport à 2012. La production commerciale d'énergie primaire a atteint 148,8 millions de Tonnes équivalent pétrole (TEP) soit en baisse de 3,9%, tirée par celle du gaz naturel et du pétrole brut. Ce déclin a concerné l'ensemble des produits énergétiques, à l'exception du gaz de pétrole liquéfié (GPL) qui est resté stable à 7,3 millions de Tonnes équivalent pétrole (TEP).
L'intégration massive du renouvelable dans le mix énergétique constitue, en ce sens, un enjeu majeur en vue de préserver les ressources fossiles, de diversifier les filières de production de l'électricité et de contribuer au développement durable. Toutes ces considérations justifient la forte intégration, dès aujourd'hui, des énergies renouvelables dans la stratégie d'offre énergétique à long terme, tout en accordant un rôle important aux économies d'énergie et à l'efficacité énergétique. Ce dernier volet permet, à travers une bonne maîtrise du rythme de croissance de la demande, une meilleure planification des investissements nécessaires à la satisfaction des besoins énergétiques.
Il est utile de préciser que le renouvelable (notamment l'éolien, le solaire et l'hydraulique) dans le mix énergétique mondial ne représente que 10% environ, alors que le pétrole représente aujourd'hui 32%, puis vient le charbon avec 27%, malgré son caractère polluant, suivi par le gaz qui approche les 25%, mais, lorsque l'on regarde les projections à long terme, le renouvelable va compter pour près de 20% en 2030.
Au niveau national, la consommation domestique de gaz est produite en grande partie par le thermique gaz (97% de l'électricité est produite à partir du gaz) ; en vue de réduire cette consommation, il faut impérativement développer de nouvelles technologies, instituer une nouvelle culture de consommation et réduire les coûts afin de pouvoir utiliser et exploiter cette ressource. Ceci devra également être accompagné par les économies d'énergie qui s'obtiennent par ce qui suit, notamment :
- La sobriété énergétique qui consiste à réduire sa consommation énergétique sans toucher essentiellement à l'existant soit, d'une manière plus simple, consommer moins pour le même confort ;
- L'efficacité énergétique ou l'efficience énergétique qui désigne l'état de fonctionnement d'un système pour lequel la consommation d'énergie est minimisée pour un service rendu identique ;
- L'amélioration des processus de production industriels.
Par ailleurs, et comme suggéré par ces promoteurs, les économies d'énergie doivent se faire dans les secteurs ci-dessous indiqués, notamment :
- Le secteur industriel : les mesures d'efficacité et de sobriété énergétique, indispensables dans le cadre de la transition énergétique, assurent d'importants potentiels de réduction de la consommation énergétique. Cependant, et afin de mener une transition énergétique globale, il faut également envisager des transformations et une modernisation profondes de l'ensemble de nos infrastructures.
- Le secteur du bâtiment : l'efficacité énergétique est rapidement devenue l'un des grands enjeux de notre époque et les bâtiments en sont une des composantes majeures. Ils consomment plus d'énergie que tout autre secteur. Sans mesures immédiates, des milliers de nouveaux bâtiments seront construits sans aucune considération pour l'efficacité énergétique et des millions de bâtiments existants consommant plus d'énergie que nécessaire seront toujours présents.
- Le secteur du Transport: il est l'un des plus grands potentiels d'action après les bâtiments. Les innovations technologiques permettront une évolution des comportements, engendrant de fait des gains en termes d'efficacité énergétique dans les transports. C'est un domaine qui connaît l'une des augmentations les plus rapides de la consommation d'énergie.
Le développement des énergies renouvelables en Algérie, qui revêt un intérêt particulier, devra inciter les pouvoirs publics à donner un nouvel essor à ce secteur en vue de les substituer aux énergies fossiles dont les ressources se font de plus en plus rares. Il est utile d'indiquer que pour la mise en œuvre et la concrétisation des plans et des objectifs arrêtés dans ce domaine, les pouvoirs publics ont procédé à l'adoption d'un cadre juridique favorable à leur promotion et à la réalisation d'infrastructures y afférentes, la création d'une multitude d'organismes œuvrant dans ce secteur ainsi que le lancement d'importants projets.
Constatant que le programme national de développement des énergies renouvelables n'avançait pas au rythme souhaité malgré le fait que l'Algérie considère ce programme comme étant un levier de développement économique et social, une version actualisée par les services du ministère de l'Energie a été élaborée et vient d'être adoptée en ce début d'année par le Gouvernement. En effet, l'intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique national constitue un enjeu majeur dans la perspective de préservation des ressources fossiles, de diversification des filières de production de l'électricité et de contribution au développement durable. A la faveur du programme de développement des énergies renouvelables 2011-2030 adopté par le Gouvernement en février 2011, les énergies renouvelables se placent au cœur des politiques énergétiques et économiques menées par l'Algérie.
Cet ambitieux programme, dont le solaire, essentiellement, prévoit la production de 22 000 mégawatts à l'horizon 2030, dont 12 000 mégawatts pour le marché intérieur, soit 37% des besoins en électricité. Il a connu une première phase consacrée à la réalisation de projets pilotes et de tests des différentes technologies disponibles, durant laquelle des éléments pertinents concernant les évolutions technologiques des filières considérées sont apparus sur la scène énergétique et c'est ce qui a conduit à sa révision. Parmi ces éléments nouveaux, il convient de citer :
- Une meilleure connaissance du potentiel national en énergies renouvelables, notamment pour le solaire et l'éolien, suite aux études engagées ;
- La baisse des coûts des filières photovoltaïque et éolienne qui s'affirment de plus en plus sur le marché pour constituer des filières viables à considérer ;
- Les coûts encore élevés de la filière du solaire thermique (CSP) induisant une croissance très lente du développement de ce marché à travers le monde ;
- Le parachèvement d'une réglementation nationale cohérente et attractive en direction des investisseurs.
La révision de ce programme porte ainsi, sur le développement du photovoltaïque et de l'éolien à grande échelle, sur l'introduction des filières de la biomasse (valorisation des déchets), de la cogénération et de la géothermie, et également sur le report, à 2021, du développement du solaire thermique (CSP).
Consciente de l'intérêt grandissant des énergies renouvelables et de leurs enjeux, l'Algérie aura à intégrer encore davantage le développement des énergies renouvelables dans sa politique énergétique, ce développement qui est certes encadré par un ensemble de textes législatifs, tel qu'indiqué ci-dessous, devra être continu et soutenu.
- La loi n°99-09 du 28 juillet 1999 relative à la maîtrise de l'énergie ;
- La loi n° 04-09 du 14 août 2004 relative à la promotion des énergies renouvelables dans le cadre du développement durable.
Pour ce faire, l'Agence Nationale pour la Promotion et la Rationalisation de l'Utilisation de l'Energie (APRUE), qui est un établissement public à caractère industriel et commercial, a été créée par décret présidentiel en 1985 et placée sous la tutelle du ministère de l'Energie. Elle a pour mission principale la mise en œuvre de la politique nationale de maîtrise de l'énergie, et ce à travers la promotion de l'efficacité énergétique. Dans le cadre de la loi n° 99- 09 du 28 juillet 1999 relative à la maîtrise de l'énergie, cette agence a pour principales missions :
- La coordination et l'animation de la politique nationale de maîtrise de l'énergie ;
- La mise en œuvre et le suivi du Programme National de Maîtrise de l'Energie (PNME) ;
- La sensibilisation et la diffusion de l'information sur la maîtrise de l'énergie en direction des différentes cibles (grand public, professionnels, milieu scolaire, etc.) ;
- Le montage de programmes et de projets sectoriels en partenariat avec les secteurs concernés (Industrie, Bâtiment, Transports, etc.).
Le Fonds National pour la Maîtrise de l'Energie (FNME) est l'instrument public algérien spécifique d'incitation de la politique de maîtrise de l'énergie. Il a pour objet de contribuer à l'impulsion et au développement, à terme, d'un marché de la maîtrise de l'énergie. Les domaines éligibles au financement par ce fonds sont ci-dessous indiqués, notamment :
- L'encadrement réglementaire et institutionnel de la maîtrise de l'énergie ;
- La sensibilisation, éducation et formation en économie d'énergie ;
- La recherche et développement liés aux projets d'amélioration de l'efficacité énergétique ;
- Les études de définition et de mise en œuvre de stratégies nationales d'efficacité énergétique à long terme ;
- L'aide au financement d'opérations visant l'amélioration de l'efficacité énergétique et l'introduction de filières ou de technologies énergétiques nouvelles ;
- La prise en charge par les institutions concernées des actions d'animation et de coordination de la maîtrise de l'énergie.
A suivre...
* Expert en Management général et industriel Ancien Cadre dirigeant de Sonatrach E-mail : techconsult.energy @gmail.com


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