Hier, à l'ouverture de la Conférence nationale sur l'évaluation de la réforme de l'école au Palais des Nations, le 1re ministre Abdelmalek Sellal a mis en garde la famille de l'éducation contre toute forme de surenchère culturelle ou politique dans les écoles. Il a également recommandé avec insistance le retour aux principes fondamentaux de l'enseignement, notamment dans le cycle primaire. Pour Abdelmalek sellal, un petit enfant à l'école, a besoin d'apprendre les principes de base du savoir, que sont l'écriture, la lecture et le calcul. Il dira qu'il ne faut surtout pas bourrer la tête d'un petit élève avec des théories philosophiques ou confessionnelles qui dépassent le plus souvent son imagination. Il a recommandé des améliorations progressives des programmes qui favorisent les notions fondamentales liées à l'apprentissage au primaire, et ce pour faire entrer l'école dans l'ère de la science et la technologie, notamment numérique. Le 1er ministre a recommandé en outre plus d'efforts pour lutter contre la démobilisation des étudiants à apprendre les mathématiques : « 10 % seulement des étudiants choisissent les maths alors qu'on aurait souhaité que ce taux s'élève à au moins 15 % », dit-il en soulignant qu'on a besoin d'ingénieurs et de mathématiciens pour assurer la sécurité du pays. Tout en ironisant, il dira « faites de la poésie, mais à condition, il faut avoir parallèlement des physiciens, des chimistes, des informaticiens et mathématiciens. Il dira « cette fois ci, je ne dirai pas on ne veut pas de poésie, faisons les deux ensemble, poésie et sciences et technologie ». Abdelmalek Sellal a recommandé le recours aux arts (dessins, musique, théâtre) dans les écoles avec notamment la pratique du sport. Des disciplines si nécessaires pour développer les facultés mentales et physiques de l'enfant, et qui ont été complètement abandonnées dans nos écoles et nos universités. Enfin, le 1er ministre a annoncé dans la foulée quelques pistes émanant de son gouvernement pour améliorer la réforme et répondre à certains dysfonctionnements. Il a proposé le retour au bac professionnel et de réduire les jours d'examen « 5 jours d'examen du bac, c'est beaucoup », a-t-il souligné. Il a également proposé l'organisation des cours particuliers qui échappent à toutes sortes de contrôle « et qui échappent aux impôts ». Des cours qualifiés par le 1er ministre de l'école parallèle ou tout simplement qui se développent dans l'informel. Le ministre a appelé les participants à cette conférence à faire des propositions pour lutter contre « la triche » et le « copiage » au bac et dans l'école algérienne en général. Pour Sellal, le copiage et la triche ne riment pas avec le savoir. Il dira que la crédibilité du savoir est une ligne rouge : « nous devons lutter contre ces pratiques, sinon on versera dans la corruption culturelle et scientifique ». Le Premier ministre, a ouvert une parenthèse pour affirmer que les trois principes de la nation sont respectés et seront toujours respectés, à savoir l'Islam, l'Arabité, et l'Amazighité ». Il dira qu'il n'y a eu aucun recul sur les trois. Et d'ajouter « nous refusons toute surenchère culturelle ou politique dans nos écoles ». Il a appelé les acteurs de l'éducation à laisser l'école loin des calculs politiques et de maintenir le dialogue comme moyen de revendication, afin de concourir à la stabilité nationale. Il avertit en précisant que « les surenchères qui pourraient porter atteinte à l'école ne seront pas tolérées ». « Le recours aux grèves illimitées est inconcevable » Le Premier ministre a réitéré l'engagement de son gouvernement à répondre positivement aux revendications des enseignants et des syndicats : « Tous les engagements qui ont été exprimés par la ministre l'éducation, Nouria Benghebrit seront respectés ». Et d'appeler les acteurs du secteur à plus de compréhension et de patience vis-à-vis de la situation financière difficile que traverse le pays. Il précise que « le gouvernement est en train d'étudier toutes les possibilités pour répondre à vos préoccupations mais il ne faut pas demander des augmentations récurrentes notamment quand on sait que les recettes de l'Algérie liées aux exportations d'hydrocarbures ont baissé de 47,1% ». Il est revenu sur le problème des grèves en estimant que « le recours aux grèves illimitées est inconcevable » en raison des retombées sur les résultats des examens et sur le moral des élèves et de leurs parents. Le Premier ministre a appelé les enseignants et les syndicats à participer activement à la stabilité sociale du pays et à son développement. Il avoue qu'on est dans des conditions difficiles mais, assure-t-il, au même moment « nous avons les moyens pour affronter la situation ». Il dira « nous sommes des hommes du défi ». Il a rappelé que le secteur compte 450 000 enseignants et que l'Etat a déboursé 45 milliards de dollars dans l'éducation de 2010 à 2014. Il rassure en affirmant que cette politique de soutien et ces ressources continueront à servir l'école « sans recul ». Et d'ajouter que les portes sont grandes ouvertes pour le dialogue afin d'assurer une stabilité sociale durable pour le secteur et pour l'Algérie en général. OLYMPIADE DES MATHEMATIQUES, LES LAUREATS RECOMPENSES PAR SELLAL Les quatre lauréats algériens sur les six à participer à l'Olympiade internationale de mathématiques en Thaïlande, ont été récompensés par le 1er ministre. Il s'agit de Hamdi Yacine qui a obtenu une médaille d'argent et de Saadi Fayçal, médaille de bronze. Les deux autres, Hamdi Illyès et Sohieb Abdeljalil Allout ont eu des félicitations. La ministre de l'Education a indiqué que l'Algérie a été classée à la 62ème place sur les 104 pays participants. Elle a été classée première dans le Maghreb, deuxième parmi les pays africain et troisième dans le monde arabe. LES CARTES D'IDENTITE BIOMETRIQUES A DOMICILE DES JANVIER 2016 Abordant les entraves bureaucratiques tout en annonçant la suppression de l'extrait de naissance à chaque année pour ceux qui se sont déjà inscrits à l'école dès 6 ans, le 1er ministre a évoqué dans la foulée d'autres facilités administratives. Il a annoncé, la délivrance à domicile des cartes d'identité biométriques dès janvier 2016 pour ceux qui ont déjà eu leur passeport biométrique.
