Depuis plusieurs semaines, le fonctionnement du téléphérique de Lalla Setti à Tlemcen est perturbé par un problème pour le moins surprenant : pour des raisons financières et techniques, l'entreprise de transport urbain de Tlemcen (ETUT) ne parvient pas à assurer la maintenance et le renouvellement des câbles tracteurs linéaires et des poulies, qui relèvent à 100 % de cette régie de transport de la ville de Tlemcen, située à Abou-Tachfine. D'où une immobilisation quasi-totale des télécabines de ce téléphérique au public tlemcénien et touristes. Hier matin, lors de notre virée au niveau du grand bassin, la station de départ était fermée aux passagers. " Cela fait près de deux mois que ce bâtiment de départ du téléphérique est fermé. On se demande : combien de temps faudra-t-il encore pour qu'il soit ouvert ?! Comme il n'y a plus de navettes de cabines téléphériques, on est obligé de prendre un taxi à 200 DA pour nous rendre à Lalla Setti. Mais, ce retard mis par l'ETUT pour effectuer cette intervention commence vraiment à nous irriter ", se lamente un jeune de Tlemcen qui se rend quotidiennement vers le plateau de Lalla Setti pour travailler à l'hôtel Marriott-Renaissance. Selon un commerçant, la diminution de la mobilité en direction de ce plateau, durant cet été, a négativement influé sur l'activité commerciale et les déplacements des familles à cause de la panne du téléphérique. Interrogé sur ces désagréments du quotidien qui ternissent, il faut le souligner, l'image de la capitale des Zianides, qui reçoit depuis le début de cet été des milliers de touristes, un cadre de l'ETUT d'Abou-Tachfine a expliqué par téléphone à notre journal que : " Par mesure de sécurité aux usagers, et en raison de la dilatation et du surchauffement des câbles et des poulies, l'ETUT a pris la décision de fermer l'accès au téléphérique qui dessert le plateau de Lalla Setti. Nous avons établi une convention avec une entreprise de maintenance de Bejaïa. Une fois les travaux d'entretien des câbles et des poulies achevés, nous procéderons à la remise en service du téléphérique ". Cette installation de transport par câble à mouvement de va-et-vient, réalisée par une société suisse d'équipement ''Garaventa'', englobe 3 stations de départ, intermédiaire et de terminus (grand bassin, boulevard de l'ALN, et Lalla Setti). Elle est en outre composée de 12 pylônes, et de 17 cabines de 15 places chacune. La montée mécanique s'étend sur 1.665 mètres linéaires, pouvant transporter près de 255 personnes par rotation de 7 minutes, soit un millier de passagers par heure. Avec ses nacelles suspendues à des câbles, les tlemcéniens trouvaient un grand plaisir pour se rendre sur les hauteurs de leur ville en voguant dans les airs. Ce projet innovant est le fruit d'une question difficile à résoudre : comment désenclaver le territoire en plein développement et profondément marqué par de grandes coupures urbaines et de circulations (autoroute Est-Ouest, rocade et voies rapides automobiles, intra-muros et extra-muros, grande ceinture ferroviaire, lignes à haute tension, etc.). La construction d'un téléphérique urbain, qui a rencontré davantage de succès au sein de la population, était donc pour les pouvoirs publics la solution idoine pour favoriser davantage les mobilités vers le plateau de Lalla Setti et les localités d'Attar et El-Mafrouche et permettre ainsi à des milliers de citoyens de gagner énormément de temps de transport.
