En cette fin d'année 2015, le Groupe Lafarge Holcim affiche clairement ses ambitions en Algérie. Le leader mondial du ciment, présent sur le marché national à travers, notamment, ses deux cimenteries de Msila et de Oggaz dans la wilaya de Mascara, annonce un investissement de plus de 300 millions d'euros pour l'année 2016. Un montant qui s'ajoute aux 240 millions d'euros déjà investis depuis son entrée dans le marché algérien et qui le place désormais parmi les plus gros investisseurs hors hydrocarbures. Cet important investissement est destiné à plusieurs segments d'activités assurés par le Groupe, notamment pour la réalisation d'une nouvelle cimenterie à Biskra (Cilas), un projet réalisé en partenariat avec un groupe privé algérien. La nouvelle infrastructure devra assurer les activités d'ensachage et de broyage dès mars 2016 et la production de clinker vers le mois d'août de la même année. L'investissement 2016 de Lafarge Holcim prévoit également la réalisation de 5 nouvelles centrales de béton, l'entrée en service de la nouvelle activité Mortier dès le mois de février et l'exploitation de la carrière de Kef Azrou destinée à la production de granulat. Toujours dans le cadre de cet investissement, l'unité COLPA de Bouira, une joint-venture entre Lafarge et Cosider spécialisée dans la production de plâtre, bénéficiera de la mise en service d'un troisième four vers le mois d'août 2016 afin d'augmenter ses capacités de production, annonce par ailleurs le Groupe Lafarge Holcim. Une augmentation et une diversification de la gamme des produits qui va coïncider avec l'ouverture en cette même année 2016 d'une vingtaine de supermarchés «Batistore» sur l'ensemble du territoire destinés à la commercialisation des produits de construction. Cette année 2016, ajoute par ailleurs le Groupe, sera l'année où l'on pourra commencer à tirer parti des synergies entre deux géants mondiaux du ciment, en l'occurrence Lafarge et Holcim, dont la fusion a été, rappelle-t-on, signée en juillet dernier. Les solutions «Route» qui utilisent de nouvelles technologies basées sur l'utilisation du béton pour l'édification de routes plus résistantes et à moindre coût comparé aux routes «conventionnelles» est l'un des nouveaux segments sur lequel devra se traduire cette fusion entre Lafarge et Holcim. Cet effort d'investissement passe également par une importance grandissante aux respects des règles de l'environnement avec des objectifs divers que le Groupe s'est assigné dès son installation en Algérie, en réduisant notamment ses émissions de poussières. A cet effet, le Groupe Lafarge Holcim a favorisé l'utilisation de filtres à manches qui permettent des réduire ses émissions au-dessous des taux réglementaires. Pour ce qui est de la gestion de l'eau, le Groupe est arrivé également à 0% de rejet d'eaux usées grâce à des stations de recyclage. LA RESSOURCE HUMAINE, AU CUR DE L'INVESTISSEMENT LAFARGE Présent en cette fin de semaine lors d'une visite organisée au profit de la presse à l'usine Lafarge Ciment de Oggaz (LCO) dans la wilaya de Mascara, le directeur des affaires publiques de Lafarge Holcim Algérie, M. Serge Dubois, a qualifié cette unité de production de ciment, de l'une des plus importantes et des plus modernes du groupe dans le monde, de «fierté nationale». Une fierté qui prend toute son essence de l'engagement et de la qualité du rendement assurés par son personnel. «C'est la récompense de nos équipes algériennes. Aujourd'hui, notre objectif est de faire de la LCO, une entreprise 100% algérienne. On est passé d'un certain nombre d'expatriés, il y a quelques années, à seulement 5 aujourd'hui et on passera à deux, dès l'année prochaine, pour que d'ici deux à trois année, la ressource humaine sera à 100% algérienne», a-t-il affirmé. Nos équipes locales sont aujourd'hui les meilleurs ambassadeurs de cette exigence et cette excellence opérationnelle prônées par le Groupe Lafarge Holcim. Cette excellence opérationnelle nous a permis de gérer d'une manière efficiente nos usines. Par exemple, en Algérie, durant les quatre dernières années, on a réussi à augmenter nos capacités de production de deux millions de tonnes par an. Cela équivaut à la production d'une nouvelle cimenterie. Lafarge Ciment de Oggaz est aujourd'hui en pôle-position des usines Lafarge Holcim de par le monde. C'est un exemple édifiant de transfert de savoir-faire, une vraie fierté pour nous, un véritable success-story qui démontre sans l'ombre d'un doute qu'une entreprise algérienne, gérée par un personnel 100% algérien, est capable de réaliser des résultats aussi performants qu'une entreprise européenne ou américaine. « C'est ça le message qu'on tient à partager avec nos collaborateurs et avec l'ensemble des Algériens», a-t-il indiqué. L'USINE DE OGGAZ, LE FLEURON DE LAFARGE HOLCIM EN ALGERIE Située dans la daïra de Sig, dans la partie nord de la wilaya de Mascara, à environ 420 km à l'ouest d'Alger, la cimenterie d'Oggaz filiale du Groupe Lafarge Algérie a démarré en 2007 avec une première ligne de Ciment Blanc avant de se doter l'année suivante d'une deuxième ligne de Ciment Gris. Particularité de cette usine, elle est la seule à produire du Ciment Blanc en Algérie. Elle arrive même à en exporter. Ses marchés extérieurs sont situés sur le pourtour méditerranéen, la Grande Bretagne mais aussi en Amérique (Etats-Unis et Brésil). D'une qualité quasi unique, le Ciment Blanc de Oggaz possède une teneur en blancheur exceptionnelle, prisée par des marchés comme ceux des Etats-Unis, où il a servi, pour l'histoire, à l'édification de la «Freedom Tower» à New York qui a remplacé les deux tours jumelles de Manhattan. L'usine de Oggaz qui a une capacité initiale de production de 2,8 millions de tonnes (Gris) et de 0,5 million de tonnes/an (Blanc), assure environ 15% des besoins du marché national avec une production globale de plus de 3,6 Mt de ciments. Lafarge Ciment de Oggaz c'est aussi 1320 emplois directs sur site. L'usine LCO couvre les 48 wilayas du pays et a contribué ainsi à la réduction massive de la facture d'importation en récupérant 80% des parts à l'import. Selon Jean Louis Sibioud, directeur de LCO, le marché du Ciment Blanc est passé de 260.000 Tonnes/an en 2006 à 450.000 T/an actuellement. C'est un secteur du marché qui est appelé à se développer d'avantage car les qualités du béton fait à base de ciment blanc commencent à se faire connaître de plus en plus des constructeurs. Pour ce qui est des clés ayant permis ce succès de l'usine de Oggaz, son directeur les résume d'abord par une politique de sécurité fidèle aux valeurs du Groupe. Une politique qui s'est déployée à travers notamment une «Ecole santé & Sécurité» réalisée sur le site même de l'usine. Ce succès est aussi, selon M. Sibioud, le fruit d'une gamme de produits innovante, évolutive, source d'exportation, mise en valeur grâce à un transfert de savoir-faire et un effort de formation intensif pour faire d'Oggaz une des unités les plus performantes du Groupe, avec une présence sur site d'un centre de formation et de certification des équipes techniques aux meilleurs standards internationaux Lafarge. Ce succès, ajoute le même responsable, revient aussi au développement d'une équipe dirigeante locale à travers notamment un programme de développement ambitieux baptisé (KAFAAT), un partage de savoir-faire d'une équipe d'expatriés restreinte et des échanges avec d'autres sites du Groupe dans le cadre de jumelages. Consécration de ce succès, l'usine de LCO a été certifiée en cette année 2015 comme étant conforme au Plant Operating Model (POM 2.0) de Lafarge, affirme, par ailleurs, Jean Louis Sibioud.Et cela se ressent sur le plan commercial, avec un record des ventes de ciments gris et blanc réalisé en mai dernier. Un record qui n'a pas longtemps tenu puisqu'il a été battu de nouveau le mois d'octobre suivant avec 840.000 tonnes de ciment vendu. DE VENDEUR DE PRODUITS A VENDEUR DE SOLUTIONS Interrogé sur la politique des prix du Groupe Lafarge Holcim Algérie et les dispositions entreprises pour assurer une alimentation optimal du marché et limiter ainsi toutes les formes de tensions favorables à la spéculation, le directeur des Affaires Publiques M. Serge Dubois a tout d'abord tenu à souligner que les prix de Lafarge Holcim sont «fixes, stables à longueur d'années et sur l'ensemble du territoire national». «Nos prix sont connus aussi bien par nos clients que par les pouvoirs publics. Pour limiter les fluctuations et juguler les spéculations qui sont parfois constatées sur le marché, on prévoit de nous rapprocher d'avantage du consommateur final. On a déjà 9 centres de distribution. Les magasins Batistore sont justement prévus pour offrir au consommateur final un prix fixe, tout au long de l'année et partout en Algérie. Il a noté, par ailleurs, que les prix du ciment pratiqués en Algérie restent toutefois inférieurs de 20% à ceux pratiqués sur le Bassin méditerranéen. Par ailleurs et s'agissant des gammes de produits à développer dans l'avenir, M. Dubois dira que le Groupe Lafarge Holcim se dirige vers la proposition de solutions constructives et des solutions sociétales. «Plus que du ciment et du béton, on vendra surtout des solutions. L'exemple du projet pilote d'incinération des médicaments périmés à la cimenterie de Oggaz est à ce titre illustratif. Un contrat de co-incinération des déchets pharmaceutiques périmés a été signé par les 2 ministres de l'Environnement et de la Santé. C'est un exemple parmi tant d'autres d'une utilisation des cimenteries dans la chaîne de valeurs. Les déchets que les cimenteries préfèrent généralement sont les déchets à fort pouvoir combustible, comme les pneus usagers ou les déchets domestiques car ça leur permet faire des économies d'énergie. Autres exemples de solutions constructives, celles qui permettent aux constructeurs, aux architectes et aux différents acteurs du BTP de réaliser des projets en réduisant leurs coûts et les délais de réalisation, tout en assurant une qualité supérieure d'urbanisation et une efficacité énergétique.
