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L'école entre passé et avenir
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 08 - 12 - 2015

L'ancienne école n'a jamais appris aux mioches la violence ou la haine mais elle les avait gavé de nobles valeurs humaines. En effet, l'école de notre enfance était ce sanctuaire sacré où les mots se formaient avec amour par des bâtonnets de craie. Nous étions pauvres mais satisfaits. Nous étions heureux, braves et surtout pas peureux. Nous savions la valeur du savoir et nous étions tous pour une sortie triomphante sur le noir. Nos professeurs étaient nos guides, nos amis et nos collègues. Tandis que nos voisins étaient considérés comme des membres de notre famille. L'amour et le soleil étaient nos hôtes de tous les jours et on partageait nos goûters avec les étrangers qui venaient des autres faubourgs. Et oui, on avait appris par cœur le sens du partage et du respect. Nous étions tous pour une Algérie forte et l'hymne national était notre seul slogan. On avait appris le nombre des crimes commis par les militaires et les policiers français, mais jamais nous n'avions eu des sentiments de vengeance ou de mépris vers les autres pays.
En plus des professeurs français faisaient partie de ce décor des années soixante dix et quatre vingt. Ils étaient là et nous étions si heureux de cette présence où se dégageait une chaleur humaine qui nous bernait matin et soir. On faisait tout pour réciter les fables de la Fontaine chez Madame Menard. Et pendant les vacances on dévorait les romans des célèbres auteurs Français. A nos yeux l'Algérie était ce beau pays qui ne pouvait vivre séparer de la France, de la Tunisie et du Maroc. On aimait aussi l'Espagne et la Belgique et on rêvait follement d'un séjour en Amérique. Notre école inculquait les maths et les autres sciences, mais elle faisait tout pour qu'on gardasse les têtes sur les épaules. Notre pays venait de sortir d'une guerre et il fallait réussir le défi. En effet, notre école était aussi sacrée qu'une mosquée et on savait tous que c'était à travers elle qu'on pouvait avoir les clés de la réussite. L'école était ce lieu tant aimé où on apprenait les leçons de demain qui feraient de nous de respectueux humains. L'école était ce lieu où on dispensait les vraies valeurs sur la protection de l'environnement et de la nature.
L'école était ce laboratoire ouvert sur le monde. Certains de nos professeurs étaient nerveux, mais aucun parent n'osait porter plainte pour des insultes ou des châtiments corporels. Nous étions démunis: sans vêtement et sans cartable et jamais nos cœurs n'avaient été médiocres ou faibles. On voulait bâtir une grande nation. On voulait devenir des présidents, des ministres, des députés ou des généraux dans l'armée. Notre héros était le défunt Boumediene. On savait tout sur lui. Son passé militaire, sa conduite avec ses ministres et son amour pour cette terre. Les chinois avaient Mao Tsé-toung et on avait Boumediene. L'école était notre seule voie pour accéder au bonheur.
Les romans de Flaubert, de Stendhal semaient en nous la volonté de briller et ceux de Dib, d'Assia Djebar et de Kateb nous encourageaient à finir en apothéose notre cursus scolaire. Et oui, nos professeurs n'avaient pas besoin de toute une panoplie de lois pour instruire des mioches et ils avaient le feu vert de nous punir si on n'apprenait pas nos leçons. Nos enseignants avaient une grande responsabilité sur nous. Ils avaient réussi le défi. Beaucoup de mes amis de classe ont eu leur doctorat. Les uns sont des enseignants et chercheurs universitaires à l'étranger. D'autres sont des médecins ou de hauts responsables dans l'armée populaire nationale. Et ceux qui n'avaient pas pu terminer leur étude, ils étaient des travailleurs ou de respectueux commerçants. L'école de notre époque avait réussi car nos professeurs étaient nos proches confidents et ils avaient tout simplement l'amour de leur métier. Ils étaient faits pour ce job. Ils savaient faire preuve de patience et de respect. Nous étions leurs propres mômes. Tandis que nos jours, l'école ramasse tout sur son passage. Les instituts pédagogiques étaient le plus souvent transformés en centres universitaires et les écoles nationales des sciences de l'éducation n'arrivent plus à subvenir aux besoins. Beaucoup d'avis divergent sur l'école.
De nouveaux syndicats dictent leurs lois en prenant le plus souvent des élèves en otage. On a aussi ce long champ d'expérimentation des responsables de l'éducation. Des expériences couteuses et qui n'avaient rien ramené de nouveaux qui iront bien avec les attentes de la nation. En effet, l'école actuelle souffre des effets négatifs des cassures enregistrées depuis plus d'une vingtaine d'année. Les responsables de l'époque étaient dépassés par le grand nombre d'élèves que les infrastructures du ministère de l'éducation nationale ne pouvaient contenir. En plus, l'école algérienne venait d'assister à cette pression des parents qui voulaient tous que leurs chérubins passent à l'université. Une phase fatale pour l'école et toute l'économie du pays.
Nous payons la facture des mauvaises orientations. En effet, de nos jours, presque tous les enfants passent au lycée. Une erreur grave de la part des responsables de l'éducation nationale qui incriminent les collèges qui ne suivent pas le taux national. Et oui, l'élève qui passe au lycée ne veut plus devenir maçon, plombier ou agriculteur. Il a le niveau de terminal et il fera tout pour refaire son bac et il ira à l'université. L'Etat doit mettre fin à cette fuite en avant. L'école doit reprendre sa place d'autrefois.
L'école formera les êtres de demain. Elle doit fournir les éléments de base. Les examens devraient avoir la rigueur et le sérieux. Toute fraude ou tricherie conduit à l'exclusion. L'école fera son devoir et les directeurs et les inspecteurs auront leurs mots à dire concernant la bonne scolarisation des élèves. On ne parlera plus de quantité, mais de qualité. Les responsables de l'éducation devraient réfléchir sur la mise en place d'un dispositif qui aiderai l'école à sortir de cette impasse qui harasse. Les responsables devraient tout d'abord, revoir les salaires des enseignants du primaire. En second lieu, ces mêmes responsables devraient insister sur l'ouverture des instituts technologiques de l'éducation pour des stages de perfectionnement pour les enseignants non performants qui seraient désignés par les directeurs des établissements scolaires avec l'aval des inspecteurs qui ont l'habilité de statuer sur le sujet.
En troisième, lieu les responsables de l'éducation devraient donner plus de rigueur aux examens de passage d'un pallier à un autre. Elle doit assurer une protection aux enseignants surveillants pendant les examens. Le ministère de l'éducation nationale doit trouver en urgence des solutions pour ces enseignants et enseignantes qui peinent à rétablir l'ordre lors des examens (bac ou bef). Pour finir, nous dirons que la venue de cette dame à la tête du ministère de l'éducation vient de donner de délicieux fruits. En effet, Madame Benghebrit Nouria a réussi un pas géant en faisant signés aux partenaires du secteur de l'éducation nationale cette charte d'éthique et de stabilité du système éducatif. Une entente qui augure un bon avenir à cette école que certaines âmes malades désirent détruire. Et oui, l'école de nos jours peut rêver de beaux jours si les parents et les enseignants se mettent au service réel des enfants.


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