Globalement, « il y a une amélioration sensible » de la situation épidémiologique dans la wilaya de Constantine, a estimé M. Benkheireddine, ex- DG du CHUC et responsable du département « Santé et affaires sociales » de l'Organisation nationale de la société civile pour la promotion de la citoyenneté. Intervenant à l'occasion de la tenue d'une journée de sensibilisation et d'information autour du thème en question, le conférencier a donné un bilan de l'année 2015 des différentes maladies infectieuses enregistrées dans la wilaya de Constantine, soulignant à ce propos que si la situation demeure maîtrisable, il y a lieu de tirer la sonnette d'alarme au sujet de l'explosion du nombre de cas de tuberculose. Pas moins de 169 cas de tuberculose pulmonaire et 554 autres de tuberculose extra pulmonaire ont été enregistrés à Constantine. « Une augmentation très inquiétante des cas de tuberculose qui pousse à chercher les causes profondes du retour en force de cette maladie qu'on avait réussi à éradiquer, presque, durant ces dernières années », estimera-t-il. La tuberculose étant connue comme une maladie des pauvres, qui se déclare particulièrement dans les milieux sociaux défavorisés, on serait tenté de croire que la dégradation des conditions socioéconomiques est derrière l'augmentation des cas touchés par cette maladie, atteignant les poumons et d'autres parties du corps, dont les os et les voies urinaires. Par ailleurs, le conférencier relèvera qu'il a été enregistré, en 2015, pas moins de 148 cas de toxi-infections, dont 4 cas aux champignons sauvages, 6 cas de leishmaniose cutanée, 34 cas d'hépatite virale A, 39 autres cas d'hépatite virale B et 5 cas d'hépatite virale C, ainsi que 4 cas de rougeole et 5 cas de paludisme (importés). Quant aux examens bactériologiques de l'eau potable, on note que sur 3.099 échantillons analysés, les résultats ont révélé que 693 sont de mauvaise qualité. L'été et le ramadhan étant à nos portes, il convient de prendre toutes les dispositions pour éviter la propagation de maladies graves, estimera de son côté M. Abelhakim Lafouala, organisateur de la rencontre. D'autre part, on prévient que les chiens errants constituent une véritable préoccupation à travers la wilaya. Car, les opérations d'abattage qui doivent se dérouler durant la période allant du 21 mars jusqu'au 30 juin, n'ont pas été déclenchées par les services des communes. Interrogés au sujet de cette défaillance, les responsables ont avoué qu'il y a effectivement défaillance en la matière, car « les chasseurs refusent de s'engager dans des opérations d'abattage de chiens errants ». Pourquoi ? Parce que, nous a-t-on confié, « c'est gratuit, les chasseurs ne sont pas payés pour ce travail et ils refusent ainsi de faire ce boulot gratis ». En tout cas, les intervenants lors de cette journée de sensibilisation ont à l'unanimité souligné qu'il est indispensable d'avoir une stratégie commune de lutte contre les maladies transmissibles ou contagieuses et définir les axes de priorité. D'autant que le siècle sera celui de la résistance des germes aux antibiotiques et, donc, l'adage qui dit qu'il vaut mieux prévenir que guérir, n'a jamais été mieux apprécié.
