Les garde-côtes italiens mènent actuellement une opération de recherches au large de la Sardaigne après avoir été alertés par les autorités algériennes de la disparition d'une embarcation transportant une dizaine de harraga. 14 ou 10 passagers, les chiffres diffèrent selon la source d'information. Le bateau serait parti des côtes algériennes jeudi dernier et ne serait jamais arrivé à destination, rapporte la presse italienne. A quelque 40 kilomètres au sud-ouest des côtes de Teulada, une île de la Sardaigne, les secouristes ont trouvé une barque en bois renversée, longue d'une douzaine de mètres. Un hélicoptère des garde-côtes a survolé à plusieurs reprises la zone à la recherche d'éventuels rescapés ou les corps des naufragés sans résultats. Mais pour le moment, l'embarcation a été inspectée sans donner toutefois aucune indication sur sa provenance. S'agit-il du bateau recherché ou d'un punt abandonné par des migrants, qui ont débarqué sur les côtes de Sulcis, puis traîné par le courant quand on sait qu'au cours des derniers jours un fort mistral a soufflé sur la Sardaigne. Les recherches menées aussi bien par la marine algérienne que les Italiens couvre une très vaste zone dans le sud de la Sardaigne, impliquant deux bateaux de patrouille des garde-côtes italiens, un bateau de patrouille et un hélicoptère de la police financière, un hélicoptère des forces aériennes, un hélicoptère et un avion de Frontex, l'agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l'Union européenne. Les cargos ont également été avertis de la disparition. Si on est plus habitué à des traversées clandestines en direction de l'Espagne, la destination Italie semble être revenue à la mode. En effet, alors qu'on pensait que la filière italienne de la harga avait refroidi, l'arrestation, en 2014, de clandestins algériens en Sardaigne relançait la perspective d'un été chaud, très chaud, à partir des côtes est de l'Algérie. Au total, ce sont 18 harraga qui ont été arrêtés par les Carabiniers au large de la Sardaigne en différents points. Ainsi, selon un décompte officiel, onze migrants algériens avaient débarqué de nuit sur la plage de Calasetta et une embarcation a accosté entre Teulada (Cagliari) et Domusdemaria. Un autre groupe de 12 immigrés a été repéré sur la plage de Cap Malfatano dans la ville de Teulada par l'exploitant d'un établissement de bains publics qui a alerté immédiatement la police qui, à son tour, a alerté les garde-côtes de Gagliari qui ont identifié le petit bateau en bois de 7 mètres avec moteur hors-bord de 40 CV, à la dérive au large du Cap Malfatano. Les harraga algériens avaient été alors transférés au centre de premier accueil d'Elmas et, après leur identification par les services consulaires, ils ont été probablement expulsés vers l'Algérie. Les côtes italiennes, prises d'assaut par les harraga algériens depuis 2005, ont connu des expéditions massives de clandestins qui avaient défrayé la chronique nationale à l'époque. La multiplication des boat-people algériens à partir des plages de l'Est a décidé les autorités à réagir. Entre 2005 et 2008, 4000 harraga ont débarqué en Sardaigne, dont 1800 entre 2007 et 2008. Très peu d'entre eux ont réussi à s'évader du centre de rétention. Avant l'ouverture de celui d'Elmas, les autorités sardes retenaient les Algériens dans des structures hôtelières d'où il leur était facile de s'échapper. 36 Annabis avaient ainsi pu tromper la vigilance des agents montant la garde autour de la pension Califfo et embarquer du port de Cagliari sur un ferry pour Naples, où une forte communauté d'Algériens est présente. En 2007, la Sardaigne avait enregistré en quatre mois presque deux fois plus de débarquements qu'au cours de toute l'année 2006. En 2011, le gouvernement italien avait expulsé 85 migrants algériens internés au centre de Saint-Elmas.
