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Politicus vs philosophicus
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 04 - 08 - 2016

Le pouvoir politique, est-il une émanation des formes expressives de la volition collectiviste et en particulier des pratiques sociales dominantes ?
1. Si ; alors ! La liberté, ou rêve d'une rhapsodie d'images, se pose, ne serait-ce à nous, comme une éphéméride hallucinatoire plus traumatisante dans cette optique que l'aliénation religieuse, puisqu'elle est sciemment rhédibitrice de toute diversité. Le refus sociétal de l'hétérogénéité culturelle est une résultante du politicus sui generis. Ce dernier se déployant dans des organisations partisanes, syndicats, partis, ou autres mouvances aliénantes, espère s'aligner le même culte idolâtrique que ce que les fidèles vouent à leur Dieu.
2. La notion de roi, de mâlik, de vicaire de Dieu sur terre, a mutadis mutandis dérivé vers celle de «Excellence», «Magnificence», «Fakhamatouhou», «Naçarahou Allah». Cette forme séculaire d'adoration dessèche ipso facto son dual philosophicus, c'est-à-dire ce que les citoyens peuvent développer entre eux. La saturation de la sphère sociale par les jérémiades du politicus absout, dilue les synergies de la fusion Etat-nation dans un amorphisme bigot. Le mot magique : pouvoir, être capable de, fuse ici de façon imminente dès qu'il est question d'intérêt, voire d'enjeux ou ce qu'il y a entre nous, ce qui nous réunit ou nous sépare. C'est subséquemment un pôle ou centre nodal se structurant autour de biens et services, de fortunes, et ce quelle que soit leur nature.
3. Le furor politicus, face à son pair philosophicus, propose pour le fait social une tout autre lecture de la gouvernance sociétale. Il établit dès lors, dans son modus operandi, une différenciation d'essence entre la symptomatologie sociale, objective certes, celles des référents culturels donnés, et la portée sémantique à donner aux termes de liberté et de démocratie, générés par une glocalisation forcenée. Il institue dans le cogito collectif une insidieuse confusion entre les niveaux précédents par tout un artefact de portée dogmatique, propre aux idolâtries des anciennes sociétés fortement hiérarchisées, en classes de nobles et de roturiers conformément à la volonté des puissants de l'époque.
*À un étudiant de master qui m'interpela un jour, sur la signification de Dieu, je répondis en paraphrasant le pari de Blaise Pascal : Di, deux dis-je et Eu, bien, ou deux fois bien, aujourd'hui et demain. Dans un silence religieux, je l'entendis me rétorquer du fond de l'amphithéâtre, quelque chose comme «ce sont toujours les mêmes qui en profitent en vérité».
4. Le politique résume l'ontologique dans son sens intrinsèque, par le recoupement des comportements objectifs et la tendance humaine au communautarisme comme forme d'accomplissement collectif.
A fortiori, il ne relève dans ce cas que cette congruence de pulsions humaines et d'expressions foultidiques du vivre ensemble. C'est une déduction explicite de l'interdépendance de la satisfaction des désirs sociaux par le politiquement unioniste. À l'opposé de celui-ci, le philosophicus cherche à nuancer, à scinder l'acte expressif de l'homo natura, de l'homo cultura en les restituant dans leur fondement historique pour mieux rendre intelligible le sens manifeste de leurs constituants respectifs.
5. Trouver du sens aux structures collectives revient au couple politique/philosophique à identifier l'articulation et les contradictions qui animent l'histoire de la coexistence sociale. Chaque peuplement humain a la morphologie, les signifiants, les éléments constitutifs de son ensemble génératif, ou de son ontogenèse. Ceux-ci sont explicitement signifiés dans les rapports sociaux, ou relations gouvernants/gouvernés, traduites euphémiquement par ce qu'il est convenu d'appeler loi. Michel Foucault disait à ce propos : « Pour l'homme, voire mesure (ndlr), la loi, c'est l'appétit de la bête. » Le pouvoir politique, d'immanence narcissique, enfantine, se sustentant de fantasme, produit de sa structure morphologique univoque, se complaît ainsi dans une conscience primitive, et surtout archaïsante dans sa fonction sémantique.
6. Une scansion nécrologique en somme où les morts ont pris la tête de la procession des vivants. L'histoire sociale n'est alors qu'une sourde litanie de schizoïdes où frémissent épisodiquement quelques épiphénomènes de nature névrotique. Une longue et diffuse atonie sociale siège dans les profondeurs de notre psychisme collectif. Depuis la nuit du commencement, nous autres fano-phallocratiques avons sans cesse contribué à la consolidation des structures de l'immobilisme sociopolitique de façon unilatéralement atavique. Notre histoire tue, telle une «archéologie du silence», pensée néanmoins comme point languide, source de nostalgie et de promesses d'une résurrection salvatrice, reste indéfiniment inaccessible, car elle se dévoile dans un imaginaire mythique. Contrairement aux autres mythes, fondateurs de nations, le nôtre a cette particularité d'être vélaire, inintelligible, que rien n'amarre au temps présent, mais dénote surtout cette longue quête muette de foules aux allures de persécutées.
7. L'être, l'ontos, n'a pas subséquemment ici de rapports dynamiques aux structures dialectiques de l'histoire, et sombre ainsi dans cette pâture de paria. Le temps, une tache sombre en notre conscience humaine, a cessé d'être ce mouvement alternatif de lumière et d'ombre. Il s'est immuablement figé en l'obscurité pour charger ses cours labyrinthiques de crédulités langagières à exhaustion redondante. Ce sournois bavardage de noctambules dans une matrice autiste, redoute en fait toute friction conscientisante à même d'ébranler l'architecture de la doxa nationaliste. Celle-ci s'est constituée depuis un temps en une forme cristallisée puisant son mouvement dans un éclectisme structural fort évanescent, mais tenant ce rôle d'ersatz ou de substitut à la liberté.
8. Cet éclectisme folklorique en son genre transmue le sens de la vie en une ubiquité schizophrénique. Cette dernière est éminemment efficiente, même si elle se meut dans une réalité sociale contradictoire. C'est là un paradoxe et une gageure pour une société qui refuse de transcender son fétichisme idéologique, et tourne de la sorte le dos à cette accélération cosmique de plus en plus déstructurante. Dans tout ce grégarisme trivial, la pensée sociale n'est maintenue et garantie que par la peur de l'au-delà, ce lendemain angoissant qui miroite et altère les assises de la conscience, la privant de toute objectivité effective pour la dénouer dans la connaissance collective.
9. Par les yeux du ciel, entrouverts par les satellites, la société obscurantiste assiste médusée à cet étrange conciliabule du monde e-moderne. Par un réflexe de survie, elle conserve cette allure de troupeau aux pâturages, et éjecte son retard civilisationnel dans les rets angéliques de notre IBLIS. Elle croit que Satan dispose de toute une panoplie de stratagèmes pour abuser d'éventuelles faiblesses de l'âme. Ce regard langoureux est lié par-delà toute conjoncture ou injonction historique, à cette exégèse médiévale, devenue dogme social, le mouvement intérieur de toute philosophie sociale. Elle n'a de cesse de le reproduire et de se l'imposer comme suprême autoflagellation, s'éloignant ainsi de plus en plus de cette injonction feuerbachienne « il faut récupérer sur la terre les trésors qui ont été dépensés aux cieux ».
Le sens de la pensée humaniste de Hegel à Sartre a été une œuvre de dépassement de l'expérience sociale afin qu'elle ne reste pas une simple élucubration d'intellectuels en mal de notoriété
*Auteur libre


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