La rupture d'une canalisation d'eau serait, selon divers responsables, à l'origine de l'affaissement, vendredi soir, d'une partie de la voie rapide de l'axe autoroutier de la rocade sud, au niveau du quartier de Ben Aknoun, sur les hauteurs d'Alger. Hier dimanche, la circulation routière a repris en fin de matinée sur ce tronçon dans le sens Ben-Aknoun-Bir Mourad Rais et vers l'est du pays, à l'issue des travaux de réparation. Selon le directeur des Travaux publics au ministère, M. Boualem Chetibi, il s'agit d'un «incident, qui peut se produire n'importe où.» «Cela est peut-être dû aux fortes précipitations qui se sont abattues sur Alger durant la journée de vendredi», a-t-il indiqué à la radio nationale. Il a expliqué que «les causes (de cet incident), c'est la rupture de la canalisation, qui a entraîné le départ de matériaux», alors que «l'état de la voie n'est pas en cause», a-t-il affirmé. Interrogé sur la répétition de ce genre d'incidents sur les grandes voies de circulation, il a souligné que «ce n'est pas qu'à chaque précipitation on s'attend à un affaissement, ce n'est pas systématique: on ne s'attend pas à un affaissement» après de fortes chutes de pluie, a-t-il ajouté. Maintenant, «les gens de l'hydraulique sont en train d'établir les causes de cet incident, et chaque service peut en établir les causes à son niveau et agir en conséquence«. Samedi, au lendemain du drame, qui a fait 14 blessés, le directeur des Travaux publics de la wilaya d'Alger, Abderrahmane Rahmani, avait indiqué que cet incident a été provoqué par la rupture d'une canalisation d'évacuation des eaux pluviales. Les fortes pluies enregistrées dans la capitale durant ces derniers jours ont causé «la rupture d'une canalisation d'évacuation des eaux, provoquant un fossé d'une profondeur de 10 mètres et d'une largeur de 20 mètres sur la route nationale au niveau de Ben Aknoun.» Il a ajouté que les services des eaux concernés sont à pied d'oeuvre depuis vendredi soir pour réparer la canalisation et dévier la trajectoire des eaux, et ensuite entamer les travaux de réhabilitation de la voie. M. Rahmani a précisé que la voie sera rouverte à la circulation routière après les réparations, samedi soir ou dimanche matin au plus tard. De son côté, le ministre des Transports et des Travaux Publics, M. Boudjemaa Talai, avait également parlé lui aussi «d'une canalisation d'eau pluviale qui a rompu», ajoutant que «les travaux sont à proximité de l'endroit où ça s'est effondré. La pression de l'eau a cassé la conduite qui a accéléré l'effondrement.» Par ailleurs, M. Chetibi a évacué toute relation entre l'état de la voie, dont son vieillissement, car datant des années 1980, et l'incident. «La route n'a rien à voir avec l'incident, elle est bonne et restera bonne. Le problème est dû à une rupture de canalisation, c'est un incident qui a eu comme conséquence la destruction de la voie», a-t-il réaffirmé. M. Chetibi a, cependant, rassuré sur la livraison rapide des travaux de réfection. «La voie sera rétablie ce dimanche», a-t-il dit, avant de préciser que «le plan d'intervention s'est fait en deux phases: le premier c'est ouvrir un accès vers l'autre chaussée dans le sens Alger-Zeralda, et le second c'est d'intervenir juste après les travaux des services de l'eau avec le traitement de la rupture de la canalisation. « Ils ont entamé l'enrobé, et d'ici deux heures, vers 10h30, la route sera rouverte», a-t-il encore expliqué. Selon M. Chetibi, les routes algériennes «répondent aux normes internationales.» «Les routes sont entretenues normalement, avec les unités de surveillance des routes», ajoute-t-il, avant de relever qu'il y a 257 subdivisions territoriales pour suivre l'état des routes, et 506 maisons cantonnières «toutes opérationnelles avec 13.000 agents.» «Ce sont ces travailleurs qui surveillent les routes et les axes routiers», précise-t-il, avant de signaler que le réseau routier national compte 125.000 km, «et on a la responsabilité de surveiller et garder en service ce réseau.» M. Chetibi a également reconnu que le même incident, un affaissement de voie, s'est déjà produit il y a presque une année tout près de là, à quelques centaines de mètres seulement. Il a qualifié ce premier incident «d'affaissement anormal». Vendredi soir, un énorme cratère de 10 mètres de profondeur et de 20 mètres de large a surgi après l'affaissement subit d'une partie de la voie rapide au niveau du parc zoologique de Ben Aknoun, sur la rocade sud entre l'est et l'ouest du pays. N'ayant pu éviter le cratère, cinq voitures y sont tombées. Leurs occupants n'ont été secourus et dégagés qu'après plusieurs heures d'intervention des services de secours.
