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Erdogan traite Merkel de nazie !
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 23 - 03 - 2017

Le gros incident diplomatique germano-turc s'explique, en grande partie, par la proximité du vote de la réforme constitutionnelle du pouvoir turc
L'Allemagne a reproché, dimanche 19 mars, au Président Erdogan d'avoir « franchi une limite » en accusant personnellement, Angela Merkel, de « pratiques nazies ». A l'origine de cette altercation gravissime, une échéance électorale interne à la Turquie : le 16 avril, un référendum aura lieu pour une transformation constitutionnelle qui vise à une présidentialisation du régime avec de nouveaux pouvoirs considérables donnés à Erdogan qui pourrait, dans la conjoncture actuelle, rester au pouvoir jusqu'en 2029. Si le « oui » l'emporte, Erdogan bénéficierait de pouvoirs considérablement accrus puisqu'il pourrait nommer et démettre, à lui seul, tous les ministres, sans devoir en référer au Parlement, comme aujourd'hui.
Le rôle du Parlement serait ainsi considérablement réduit. Le poste de Premier ministre serait, également, supprimé. L'appareil judiciaire serait, quant à lui, davantage sous la coupe du pouvoir exécutif, ce qui menacerait l'Etat de droit.
L'enjeu est, donc, considérable pour Erdogan et il a envoyé ses ministres faire campagne, en Europe, auprès de l'importante communauté turque qui y existe. L'Allemagne est au centre du bras de fer du Président Erdogan avec l'Europe car elle héberge, la plus importante diaspora turque, au monde, dont 1,4 million de personnes inscrites sur les listes électorales consulaires. Le gouvernement allemand a, en début de mois, interdit l'intervention de ces ministres, dans les meetings qui pouvaient se tenir sur son territoire, arguant qu'un ministre étranger ne pouvait venir faire de la propagande sur le sol allemand, quel qu'en soit le motif. Alors que, curieusement, la France a laissé se dérouler un meeting avec un ministre turc, le gouvernement hollandais a opté pour la position de l'Allemagne et Erdogan a, immédiatement, qualifié ces deux gouvernements de « nazis » et de « fascistes ». Dimanche, il est allé, encore, plus loin, en s'en prenant, nommément, à la Chancelière allemande. « Quand on les traite de Nazis, cela ne leur plaît pas. Ils manifestent leur solidarité. En particulier Merkel », a déclaré Recep Tayyip Erdogan, dans un discours télévisé.
Jusque-là, les responsables allemands s'étaient bien gardés de répondre aux provocations d'Erdogan. L'outrance de ce dernier peut s'expliquer par le fait que le vote populaire sur son projet constitutionnel autoritaire n'est pas totalement acquis. D'où l'importance pour lui d'aller chercher des voix dans la communauté turque immigrée mais aussi son choix de vouloir se faire passer pour la victime d'une supposée « barbarie » européenne, en jouant sur les sentiments xénophobes de sa propre population. Mais s'attaquer en direct à la Chancelière Angela Merkel a peut-être été le pas de trop car nombreux sont les rapports économiques entre les deux pays. Et si Erdogan a remporté la quasi-totalité des échéances électorales, ces dernières années, c'est parce que l'économie turque était, particulièrement, dynamique. Ce n'est plus le cas ces derniers mois. C'est l'une des difficultés qui planent sur le scrutin du 16 avril. « Est-ce que Monsieur Erdogan a encore tous ses esprits ? », s'est interrogée Julia Klöckner, une proche d'Angela Merkel et vice-présidente de son parti conservateur CDU, Elle a demandé l'arrêt des subventions européennes « qui se montent en milliards d'euros », en faveur de la Turquie, prévues pour l'aider à se rapprocher de l'UE.
Les multiples dérapages du président turc
Il est, en effet, peu admissible qu'un chef d'Etat, qui plus est candidat à l'Union européenne et, dans tous les cas à la recherche d'un étroit traité commercial avec celle-ci, de surcroît membre de l'Otan, se laisse aller à ces dérives verbales. Elle donne l'impression que pour ce dernier tout est possible et qu'il n'y a plus de limites. Peut-être, Reccep Erdogan pensait « tenir » l'Allemagne grâce à l'accord réalisé l'an dernier, où il s'était engagé à contrôler plus fermement le flux des réfugiés syriens et garder ces derniers sur le sol turc. Le président turc a d'ailleurs menacé de relâcher le dispositif et permettre, à nouveau, aux réfugiés syriens de se diriger vers l'Europe…
L'autre raison de la colère d'Erdogan concerne le très curieux et mystérieux putsch manqué de juillet dernier. Erdogan avait immédiatement accusé l'un des ses anciens proches alliés, le prédicateur Fethullah Güllen d'en avoir été l'instigateur. Celui-ci exilé aux Etats-Unis dément, catégoriquement, toute implication. Mais ce putsch manqué a, surtout, permis à Erdogan de faire une purge, sans précédent, dans l'armée, la fonction publique, la justice, les médias, en liquidant systématiquement, toute opposition. Récemment, l'hebdomadaire ‘Der Spiegel' rapportait un entretien avec le patron des services de renseignement allemands, Bruno Kahl, où celui-ci déclarait n'avoir pas été du tout convaincu par Ankara de la responsabilité du prédicateur Gülen, dans ce putsch avorté. Nouveau coup de sang de la présidence turque.
En début d'année, le Président Erdogan avait obtenu la majorité requise des trois cinquièmes du Parlement, étape indispensable pour son projet de révision constitutionnelle. Mais son parti, l'AKP (Parti de la justice et du développement) avait dû s'allier avec le parti de la droite radicale, le Parti d'action nationaliste (MHP), violemment anti-kurde et opposé à toute solution politique pour la résolution du problème kurde, en Turquie.
L'opposition, le kurdiste Parti démocratique des peuples (HDP) et le kémaliste Parti républicain du peuple (CHP) sont, d'autant plus, minoritaires que 10 députés du HDP sont, actuellement, en prison. Mais outre les difficultés économiques, la quasi-disparition de toute vie démocratique qui nourrira, tôt ou tard, de violentes réactions, le gouvernement turc doit, également, gérer les guerres régionales qui lui sont frontalières.
Alors qu'il avait, discrètement, soutenu Daesh, dans un premier temps, le pouvoir turc doit faire face à une remontée des attentats djihadistes, sur son propre sol et des interventions militaires complexes, en Syrie.
Présidentielle française : 1er débat entre candidats
Dix millions de téléspectateurs ont regardé, lundi soir, pendant plus de trois heures et demie, s'affronter cinq des onze candidats à la présidentielle française : François Fillon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon. Pourquoi cinq et pas les onze ? Tf1, la chaîne qui organisait le débat a justifié son choix, en avançant, qu'un débat à onze était difficilement organisable et que ses animateurs ont donc préféré inviter les candidats qui, aujourd'hui, récoltaient les meilleurs scores dans les sondages. Ce choix avait été validé par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), l'instance juridique de régulation des médias de l'audiovisuel.
Une approbation curieuse parce qu'elle officialise une différence de traitement, dans la campagne présidentielle, entre les « gros » et les « petits » candidats, alors que la loi électorale impose une stricte égalité de traitement entre tous les postulants. Mais les règles du showbiz politique ont été comme toujours d'une force supérieure…
Le débat fut intéressant mais sans surprises majeures. Chaque candidat a préféré valorisé certains éléments de son programme plutôt que d'attaquer celui du voisin. Les « affaires » qui ont dominé, depuis son début, cette campagne présidentielle, amenant l'inculpation de deux de ces cinq (François Fillon, Marine Le Pen, inculpés dans diverses magouilles), expliquent cette prudence dans les débats : les cinq candidats n'ont, surtout, pas voulu accroître le sentiment de rejet des hommes politiques déjà fort sensible chez les électeurs français. Les affaires, les affaires… ! Le lendemain du débat, Bruno Le Roux, le ministre de l'Intérieur de François Hollande, a dû démissionner pour avoir, lui aussi, employé ses enfants mineures, pour des emplois publics soupçonnés d'êtres fictifs. Et mardi soir, les enquêtes policières ont, considérablement, aggravé les charges pesant sur le candidat François Fillon : « escroquerie et usage de faux » ont été, rajoutés, mardi. Aucun scénariste d'Hollywood n'aurait pu imaginer un script aussi extravagant !
Au résultat, le débat a peu modifié les sondages sur les différentes personnalités : A la question « Qui a été le plus convaincant ? », le candidat d'En marche !, Emmanuel Macron, se classe en première place, avec 29%, devant Jean-Luc Mélenchon (20%), puis François Fillon et Marine Le Pen (à égalité à 19%), selon une enquête Elabe pour BFMTV. Le candidat socialiste, Benoît Hamon, arrive en dernière position, à 11%. Mais prudence, 50% des électeurs français n'ont pas encore choisi pour qui ils allaient voter.
Une poussée de Jean-Luc Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon, le candidat du courant radical « la France insoumise », s'est, en effet, bien tiré de ce débat un peu trop feutré : il fut le seul à avoir, clairement rappelé le climat délétère de cette campagne, sur fond d'affaires judiciaires. Il est vrai qu'il a été, aussi, porté par la réussite, le week-end dernier, du cortège qu'il avait organisé à Paris, entre la Bastille et la Place de la République où il fit un discours d'une heure devant 130.000 personnes, ce qui lui a permis de réussir la plus grosse manifestation populaire de cette campagne présidentielle.
L'homme, excellent orateur, présente des réponses sociales et écologiques qui répondent à un grand nombre d'inquiétudes des Français.
Assez bizarrement, les animateurs du débat de TF1 avaient renvoyé, en fin de soirée, ces questions, alors que les problèmes relatifs à l'emploi, aux rémunérations, au service public et à l'environnement sont, souvent, en tête des préoccupations des électeurs français. De même, alors que le monde connaît d'importantes turbulences, avec l'élection de Donald Trump, les nouvelles ambitions de Vladimir Poutine, les très graves conflits du Moyen-Orient, les inquiétudes sur le continent africain, où la France intervient, militairement, dans trois pays, la politique étrangère fut, étrangement, très peu, voire pas du tout, abordée pendant toute cette campagne présidentielle. Même sur la question de l'Europe alors que l'Union européenne traverse, aujourd'hui, de sérieuses difficultés et que l'idée d'une Union européenne, a beaucoup désenchanté une majorité de Français.
Mais à un peu plus d'un mois du premier tour, les sondages persistent à voir Emmanuel Macron et Marine Le Pen, en tête, et donc prévoient, au second tour, un affrontement entre le candidat Macron « centre-gauche/centre droit » et Marine Le Pen la présidente du Front National, situé à l'extrême droite de l'échiquier politique. Cette dernière a d'ailleurs très habilement mêlé, dans son programme, des propositions très protectrices, en matière sociale, un vif rejet de l'Union européenne et de la zone ‘Euro', à des positions plus traditionnelles de l'extrême droite avec, notamment, un très fort rejet de l'immigration. Emmanuel Macron joue beaucoup sur sa relative jeunesse (il n'a que 39 ans) mais malgré lui aussi, des talents indéniables d'orateur, il reste très imprécis sur le programme qu'il propose ou sur la majorité parlementaire sur laquelle il entend s'appuyer.
Car cette élection française est bien à quatre tours : deux tours pour la présidentielle et le mois suivant deux tours pour désigner les députés à l'Assemblée nationale. Il est fort possible que les électeurs français envoient des signaux contradictoires et que le président, voire la présidente, élu (e), ne dispose pas d'une majorité parlementaire qui lui est nécessaire pour appliquer son programme. Le nouveau quinquennat commencerait par une cohabitation. Pas le meilleur moyen pour régler d'importants, urgents et croissants dossiers difficiles…
Prochain rendez-vous : le mardi 28 mars, une autre chaîne, BFM TV, invite, quant à elle, les onze candidats. Il y a fort à parier, alors que les « petits » candidats, énervés d'avoir été mis de côté, interpelleront vivement les « gros » candidats des sondages. Parmi eux, deux candidats trotskistes Nathalie Arnaud (le seconde femme de cette liste très masculine, agrégée d'économie) et Philippe Poutou (le seul ouvrier) et deux représentants d'une droite, plutôt d'héritage gaulliste et très anti-européenne avec Nicolas Dupont-Aignant, bon orateur et un nouveau, François Asselineau, un très haut fonctionnaire qui connaît, très bien, ses dossier et notamment les questions sensibles concernant l'Union européenne.
La soirée promet d'être très animée.


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