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Romans d'amour ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 11 - 05 - 2017


Livres
Amel. Roman de Abdelkader Hammouche. Editions Barkat, Alger 2017. 400 dinars, 258 pages.
Elle était jeune, elle était belle, elle était heureuse, elle était libre. Elle aspirait à seulement vivre dans un univers pur où les êtres humains passeraient leur temps à s'aimer, à s'entraider, à sourire et rire, à voir, en somme, la vie sous un jour agréable. Hélas, la mort subite de la bien-aimée et compréhensive mère puis du père aimant la perturbe fortement. Un malheureux hasard (l'excès de confiance en une cousine à la légèreté cachée !) fait qu'elle sera violée. Enceinte, elle est renvoyée de la maison familiale par ses frères (qui avaient toujours rêvé de la « mettre au pas »); elle se retrouve seule dans la nature... après avoir avorté... pour ne pas enfanter, elle le sait, d'un enfant qui sera plus que malheureux dans une société qui ne comprend ni ne pardonne le moindre écart. Elle sera aidée, en cours de route, par des âmes plus que charitables (dont des Sœurs blanches encore installées à Alger, l'histoire se déroulant bien avant la vague « vertueuse » terroriste islamiste). Elle retrouvera un travail stable et des amies compréhensives. Elle reprendra goût à la vie... et elle rencontrera, grâce à des collègues de travail, celui qui deviendra son époux (tout en sachant toute son histoire) et futur père de ses enfants.
Tout est bien qui finit bien pour Amel... car « Dieu n'abandonne jamais ses créatures innocentes ». Mais, hélas, combien d'autres Amel, victimes involontaires de la sexualité débridée d'une société frustrée et d'une gent masculine machiste, haineuse et envieuse, n'auront pas sa chance.
L'auteur : ancien journaliste, actuellement avocat, Abdelkader Hammouche est déjà auteur de plusieurs romans (3), pour la plupart, sinon tous, tirés de faits authentiques.
Extrait : « Les hommes sont-ils donc tous des monstres obsédés à satisfaire leurs appétits sexuels par tous moyens sans se soucier de la dignité et de l'intégrité physique de leur victime, du traumatisme qu'ils lui causent ? Pensent-ils qu'avec l'argent, il leur est possible de tout acheter, de tout se permettre ? » (p 198).
Avis : Enfin, un bon « roman d'amour »... très (trop ?) réaliste.
Citation : « Pourquoi Dieu emporte-t-il toujours les êtres qu'on aime et accorde-t-il la faveur de la longévité à d'autres dont la vie n'est qu'une suite de mauvaises actions ? » (p 28).
Le fou de Selma. Roman de Mohammed Djabeur. Casbah Editions, Alger 2017. 600 dinars, 215 pages.
Décidément, l'amour est bien mal vécu dans notre société. Le premier est toujours, semble-t-il compliqué. La seconde est encore bloquée, bien souvent manipulée par les charlatans et des hommes du passé le plus obscur. On a donc l'histoire de la (trop) belle Selma, accusée d'avoir séquestré, mutilé et assassiné un enfant, fils de voisins. Accusé aussi de « sorcellerie »... juste après qu'elle a été répudiée (par une simple lettre anonyme) par un mari lointain.
Pis encore, elle est accusée d'adultère. Il y a, aussi, en parallèle, une histoire d'impuissance sexuelle suite à un « rabt » qu'il faut, bien sûr, dénouer grâce à l'intervention d'un imam « sorcier » qui nous livre son interprétation des textes sacrés et qui aime bien caresser le dos des « patientes » sous l'œil furibard... mais impuissant (sic !) du « marabout ». Il paraît que « l'impuissance et l'incapacité relèvent de la médecine et le « rabt » des sciences occultes ». En arrière-plan, toute une autre histoire de deux tribus, les Badr et les Nasr, l'une conservatrice et l'autre moderniste, qui se déchirent pour un territoire désertique... L'ancien et le moderne, le passé et le présent se mélangent, donnant à l'ouvrage l'allure d'un véritable « puzzle ». Et, bien sûr, l'ouvrage (un premier-né) étant écrit par un juriste, avocat et ancien magistrat du parquet, de surcroît, on a une « peinture » assez réaliste, assez dure parfois, des milieux judiciaires, côté cour et côté jardin. Plaidoyer et procès en même temps... les Proc' (pressés de conclure), les gendarmes (pressés de se débarrasser et de transmettre les dossiers) et les imams (pressés par l'appât du gain facile) en prennent, au passage, pour leurs grades. Heureusement, à la fin, la vérité éclate et la justice triomphe. C'est tiré par les cheveux, mais on s'en contente. De plus, on a une leçon de droit !
L'auteur : né à Aïn Témouchent (1940). Juriste de formation. Longue carrière de magistrat du parquet (plusieurs villes). Puis inscrit au barreau. Actuellement avocat à Oran. Premier roman !
Extrait : « Que puis-je objecter dans un monde où l'homme possède le droit absolu de changer de selle lorsque son séant n'a plus la force de prendre la même monture ? » (p 21).
Avis : Un autre « roman de gare » qui, celui-ci, se déchiffre un peu plus difficilement, l'écriture étant trop recherchée.
Citations : « La loi sur la rupture a deux poids et deux mesures; elle autorise le mari à chasser son épouse, par contre, la femme doit payer une rançon pour se libérer de son joug. Tout juste un deal entre un proxénète et une prostituée » (p 50). « Un bon avocat est celui qui attente le premier à la virginité de la loi en ayant l'audace de rechercher le sens, la valeur et la portée de ses dispositions visibles et cachées » (p 66).
Ali Bitchin. Pour l'amour d'une princesse. Roman de Riccardo Nicolaï (Traduit de l'italien par Karim Metref). Koukou Editions, Alger 2017. 800 dinars, 237 pages.
Quelle histoire ! Celle d'un gamin du village de Morteto (qui dépendait du bourg de Massa Nova ou Massa Cybea), Aldo (ou Aldino) Piccinino, mignon comme tout, bien curieux, audacieux et intelligent qui est capturé, au milieu du XVIe siècle, par les « Museaux noirs », les « Barbaresques » (Algériens), lors de leurs razzias sur la côte italienne. Emmené à Alger, il est assez vite adopté par le Raïs Fettah Ali (chef corsaire) et son épouse, Lalla N'fina, et bien élevé par la famille (qui avait perdu leur fils unique lors d'un séisme), après, bien sûr, l'enseignement accéléré des préceptes du Coran et des règles à suivre pour un bon musulman, la conversion à l'islam, la circoncision... et l'apprentissage de l'art de la guerre et de la « course », devenant ainsi Ali Bitchinin... Grâce à son audace, et à sa famille adoptive, bien que n'ayant pas oublié sa famille biologique, grimpant assez vite les échelons de la hiérarchie janissaire, il devient vite une véritable légende des mers. Un « Lion des mers » (Sba' el bhar), une « Mangouste » qui écumera la Méditerranée et il sera même, un jour, Chef de la Taïfa (après le décès de son père adoptif, mort au combat), le Pacha d'Alger et cela sur décision du Sultan lui-même. La fortune (devenue bien grosse) l'a, bien sûr, accompagné... La popularité aussi ! Il y a, aussi, une histoire d'amour (partagé dès le premier regard), suivie d'épousailles et de la naissance d'un enfant, avec la fille du Sultan du royaume de Koukou, la très belle et rebelle Lalla Lallahoum. Comme preuve d'amour, elle, la si religieuse, il lui construit toute une magnifique mosquée avec du marbre importé de sa région natale. Hélas, trop de qualités et trop de bonnes fortunes ne manquèrent pas d'attirer la jalousie de la Sublime-Porte. Aldo Piccinino, devenu Ali Bitchinin (Ali Bitchin pour les Algérois, nous précise le traducteur) sera éliminé par empoisonnement.
L'auteur : né à Massa en Toscane (Italie), il exerce le métier de libraire. Etudes en Littératures étrangères (Université de Pise). Il enseigne l'écriture créative et la lecture à voix haute. Et, par passion, il est également acteur de théâtre.
Extrait : « Dans l'histoire de la régence barbaresque, jamais aucun corsaire ne fut aussi aimé par le peuple; jamais une ville ne devint aussi riche en si peu de temps » (p 237).
Avis : Un livre écrit surtout pour les « Massois » (Italie), ville natale d'Aldo Picinnin... et pour les descendants de Ali et de Lallahoum, s'il y a en a. Belle description d'Alger, mais pas tendre pour les « Barbaresques » et leur manière de « faire » avec les esclaves.
Citation : « L'écriture n'était pas seulement un service bureaucratique mais plus une preuve de talent pour l'exécutant et une marque de raffinement, de bon goût et d'aisance pour la chancellerie » (p 62).


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