Des milliers de personnes ont marché, hier, à Bouzeguène (60 km au sud-est de Tizi Ouzou) pour exiger la vérité sur trois disparitions de citoyens enregistrées en moins d'une année et contre l'insécurité dans leur région. Les habitants venus de tous les villages de Bouzeguène ont répondu massivement présents à l'appel de la coordination des comités des villages de la localité pour exprimer leur colère face à cette insécurité marquée essentiellement par la disparition de deux hommes et d'une femme de décembre 2016 à septembre 2017 sans que la moindre vérité ne soit établie quant au sort et aux circonstances de ces disparitions dont la dernière remonte au 2 octobre dernier quand Farid Allane, un homme de 40 ans, employé dans une station-service de la région n'a plus donné signe de vie alors qu'il venait de terminer sa journée de travail. La marche silencieuse s'est ébranlée du collège Hamadi Mohand Saïd jusqu'au siège de la daïra avec de nombreuses banderoles déployées sur lesquelles des mots d'ordre ont été écrits. Nous pouvions lire: «Vérité sur la disparition de nos frères et sœur», «Justice sur l'assassinat du frère Arezki», «Halte au banditisme», «Non à l'insécurité», «Exigeons la vérité sur nos disparus», « Non à la perte des valeurs humaines » et « Non au laxisme ». Après les prises de parole des organisateurs et la remise aux autorités de la plate-forme de revendications des manifestants, la foule nombreuse s'est dispersée dans le calme au milieu d'une ville morte puisque la marche a été appuyée d'une grève générale totalement suivie.
