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Séduire, est-ce un art de gouvernance ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 19 - 10 - 2017

« Tout ordre qui élimine l'esthétique comme langue et la séduction comme parole implique inévitablement la dictature » Jacques Attali
Un discours politique est comme un chef d'œuvre ; s'il n'arrive pas à retenir l'attention par sa beauté, sa finesse et ses convenances il tombe dans la gamme de l'ordinaire. Il devient caduc par anticipation. L'on s'en sert, certes pour gérer, gouverner et administrer, mais il reste insuffisant au cas où il aura à créer une dissidence silencieuse par défaut d'égards à l'égard de celles et ceux à qui il est destiné.
Pour un manager l'acte de séduire n'est pas dénué de toute propriété. Il tend vers l'obtention de l'adhésion de tout son environnement envers ses objectifs. Aussi conçoit-il que forcer la main au labeur ou pratiquer une gestion à la Brejnev n'est pas de nature ni à croire en une hypothétique puissance ni encore à convaincre les plus réticents. Si un patron d'entreprise privée ne rechigne pas devant la panoplie d'actions séductrices qu'il prodigue face à ses employés, allant du salut fraternel à la tape d'épaule amicale, que dire d'un boss dans le secteur public ?
S'essayant à sauvegarder la valeur d'une certaine hiérarchie, il l'interprète mal croyant faire bonne œuvre à installer des murailles et des filtres dans les canaux usuels de la communication naturelle et humaine. Le maire ou le Wali qui ne reçoit en audience que ceux qui ne proclament que des amours ou du sens dans le poil aura tout le temps un œil vicié et obstrué et l'autre auto-optimiste.
Il est de ces responsables qui de l'emmurement et du cloisonnement sur soi en croient faire une gestion de salubrité publique. Ils pratiquent les portes fermées aux lieux et places des « portes ouvertes ». S'ouvrir aux autres et tendre une oreille n'enlève en rien du panache ou du brio que l'on s'égosille d'avoir. Un oui reste une décision et un non l'est aussi. Alors que l'indécision, le report, l'ajournement, l'instance n'iront qu'envers un discrédit qui n'a pas sa raison d'être.
Perdre son sourire pour un gouverneur est un signe de désarroi. S'il ne sait pas dessiner une expression semblant heureuse, il ne saura pas la semer sur les visages ou dans les parois des cœurs qui l'entourent. L'on se rappelle de la mine que donnait l'ancien ministre des affaires étrangères Ramtane Lamamra à tous ses interlocuteurs. Parlant même de condoléances, d'attentats meurtriers, il ne faisait pas le triste ou sinistre ministre. Il amadouait la mélancolie et domptait l'amertume. La question n'est donc pas une affaire de diplomatie plus qu'elle ne se confine dans un état d'âme génétique. A voir cependant certains responsables de haut niveau, dégageant une mine patibulaire, sentant l'épreuve ou la difficulté , l'envie d'être heureux vous échappe et une angoisse terrible vous prend à la gorge.
Dans ce cadre là, l'on ne parle pas de cette séduction de faire tomber dans son escarcelle des hommes ou des femmes. Mais prise sur le coté managérial, la seduction est plus importante qu'une campagne de sensibilisation. Elle ne vise pas à se faire aimer mais faire aimer ce que l'on prêche. Ce que l'on projette comme feuille de route, ce que l'on trace comme objectifs à atteindre dans le contexte d'une politique donnée.
Quel est le rôle que s'assigne un leader politique lorsqu'il harangue les foules ? Pour quelles visées les partis ou les organisateurs multiplient-ils les slogans de campagne et de mobilisation électorale ? Un seul but. C'est de ramener les gens à s'associer au projet, à l'entreprise ou à l'œuvre. Alors ? Tous ces actes visuels, graphiques ou oraux seraient imparfaits, s'ils n'étaient pas accompagnés d'une assurance en soi et d'un brin de pouvoir charmer les autres. Quand on entend un maire discourir sur l'hygiène ou l'écologie urbaines et paraissant lui-même angoissé, anxieux et froissé, l'on oubliera très vite ce qu'il vient de débiter tellement qu'il n'arrive pas à capter l'audimat. Que dire donc de ces certains walis incertains de leur statut, qui croyant séduire leurs concitoyens s'acharnent sur leurs représentants élus en hurlant à l'écran leur colère ou leur humeur omettant la responsabilité incombant à leurs prédécesseurs ?
Il est de nature didactique que la séduction se trouve également dans la package argumentaire. Il suffit pour cela de la bonne intention et de la nette conviction. Malheureusement, parfois ces deux ingrédients n'apparaissent pas dans la démonstration. Un ministre des finances qui ne serait pas trop enclin à la planche à billet, laisse tout le soin à son premier ministre d'aller à la besogne, se contentant du rôle d'imprimeur. Un ministre de l'industrie qui cultive le silence comme une précaution n'est pas de nature à booster le climat des affaires dans une situation où le pays en a grandement besoin. Il laisse aussi le soin à son premier ministre d'aller à la besogne se contentant du rôle de statisticien. Un ministre de la communication qui communique peu ou prou, qui ne s'investit pas dans le marketing politique des produits du programme d'action de son gouvernement, cultivant à son tour la prudence et l'éclipse n'est pas de nature à combler le manque qui se constate dans la confiance de l'Etat en son citoyen. Laissant également le soin à son premier ministre d'aller à la besogne, se contentant du rôle de quasi imprimatur. Un ministre du tourisme qui souhaite « renforcer la coopération touristique entre l'Algérie et le Niger » et s'enorgueillit de « la dynamique entre les deux pays » n'est pas apte à promouvoir la destination Algérie pour séduire la grosse clientèle européenne, russe et d'ailleurs.
Quand un ministre censé diriger les affaires religieuses et non exclusivement celles de l'islam, s'adonne à n'identifier comme musulmans que ceux qui lui paraissent « modérés », c'est qu'il manque de miséricorde et de clémence envers les autres et s'installe ainsi en lieux et places d'un dieu omnipotent ne cherchant à séduire personne.
Des exemples identiques sont légendes. Cependant il y a de ces responsables qui s'impliquent avec presque un succès frontal dans l'opération de vouloir à tout prix épater l'audience. Benghebrit, Bedoui ou Mihoubi pour l'exemple font tout pour prendre à branle-bas de combat les actions que leurs secteurs respectifs recommandent.
C'est vrai de dire que la séduction peut provenir d'un souci de manipulation ou d'outil de propagande. En tous cas, elle ne saurait être du mensonge quoique dans certaines conditions elle apparaitrait telle une fausseté ou une imposture. L'on dit souvent qu'un responsable n'a pas besoin de plaire, ni d'attirer vers soi la sympathie ou l'admiration d'autrui. Il est nommé par acte d'autorité et s'en fout de ce fait d'avoir à obtenir de l'estime. Mais comme toute volonté de vouloir faire aux autres ce que l'on veut qu'ils fassent, il est indéniable d'abord d'user de ce pouvoir de séduction et ensuite persévérer à l'entretenir. Ainsi, il y a des cas où cette séduction n'exige pas trop de féculents ni de stratagèmes. Etre soi-même, fondamental, modeste, juste contribue mécaniquement à se découvrir sans le vouloir dans la peau d'un grand « charmeur ». A-t-on besoin d'afficher une immodération protocolaire sur un visage déjà consterné ou tenir un langage trop solennel et formaliste pour croire que l'on tient là la clé de la gloire ou l'accès à la postérité ? L'histoire ne retiendra dans ses redoutables annales que la vertu et la simplicité des uns et l'orgueil et l'inconvenance des autres. « La vraie séduction de l'acteur, c'est faire admettre au public qu'il est vraiment le personnage » disait un acteur-artiste.
Ainsi c'est à la forte croyance en ce que l'on voit ou l'on entend que résidera ou non tout attachement. Autrement dit quand il y a du vrai ; l'admiration n'est que plus vraie. Sinon l'on va chuchoter que derrière chaque acteur il y a un scenario écrit d'une main et reste mal interprété par une autre.


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