Hier, pour la troisième journée consécutive, la grève déclenchée dans la zone industrielle de Ain Smara, par les travailleurs de l'Entreprise nationale des matériels des travaux publics (ENMTP) s'est poursuivie et a pris plus d'ampleur en rassemblant des masses importantes d'ouvriers à la direction générale de cette entreprise localisée à la cité Streif', située à l'entrée de ce site industriel. Dès le matin, donc, selon les estimations avancées par des participants à la grève que nous avons contactés, entre 600 et 700 travailleurs se sont massés à l'entrée de la zone pour empêcher tout travailleur de l'entreprise de tenter de rejoindre son poste de travail habituel. « Cette décision a été prise par les grévistes après avoir constaté, la journée précédente, que des travailleurs, identifiés plus particulièrement parmi le personnel administratif, n'avaient pas respecté le mouvement de grève et se sont rendus à leurs bureaux, pour se livrer à leurs activités habituelles », nous ont indiqué des travailleurs, à partir du piquet de grève. D'autres ont signalé qu'il a fallu l'intervention de la brigade de gendarmerie nationale de Ain-Smara pour permettre aux autres travailleurs des entreprises partenaires de l'ENMTP ou autonomes, de franchir le piquet de grève pour se rendre à leur travail. Le président-directeur général de l'ENMTP, M. Boulebd Slimane, qui était à son bureau durant toute la journée d'hier et activait normalement, a tenu à démentir tout départ à Alger pour concertation, comme nous l'avions indiqué dans notre article paru hier, puis il a confirmé que « des gens ont fermé le matin les grilles du portail empêchant d'autres d'entrer dans la zone. Toutefois, a-t-il reconnu, le taux de participants au mouvement de grève dans la zone de Ain-Smara reste toujours élevé ». Au sujet de la réunion prévue pour ce matin au siège de l'entreprise et devant rassembler les responsables de celle-ci avec le partenaire social, le PDG de l'ENMTP a affirmé qu'il ne s'agit pas de négociation, mais d'une réunion avec ce partenaire légal. « On ne peut qualifier cette rencontre d'une réunion de négociations, a-t-il tenu à préciser. Car, a ajouté M. Boulebd, si la réunion était avec les représentants du mouvement de grève on peut parler, effectivement, de négociations, mais ce n'est, nullement, le cas car il s'agit d'une réunion de concertation avec le partenaire social dont on ne peut pas anticiper sur l'issue de celle-ci ». Quant à M. Medkour Moussa, secrétaire général du syndicat d'entreprise, il nous a indiqué, hier, quand nous avions réussi à le contacter, qu'il participait à une réunion au ministère de l'Industrie et des Mines. Il se contentera de nous dire qu'il nous appellera, dès la fin de cette réunion, pour nous parler plus tard, de la situation à Ain-Smara et de la réunion d'aujourd'hui à l'ENMTP.
