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Oran: Cinq à huit ans de prison pour blanchiment d'argent
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 20 - 02 - 2018

Le tribunal criminel, près la cour d'Oran, a condamné, hier lundi, quatre personnes à des peines allant de cinq à huit ans de prison pour blanchiment de capitaux, selon l'article 389, alinéa 2, du code pénal. Pourtant, K. Mohamed Amine, D. Toufik, S.A.B. Mohamed et N. Lakhdar étaient initialement poursuivis pour des faits de trafic de drogue, en bande organisée, suivant les articles 17 (alinéas 1 et 3) et 18 de la loi 04-18 portant prévention et répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes, infraction ou tentative d'infraction à la législation et à la réglementation des changes et des mouvements de capitaux de et vers l'étranger, selon l'article 1 de l'Ordonnance 96-22 concernant la répression de l'infraction à la réglementation des changes et blanchiment de capitaux. C'est dire si les charges retenues contre les accusés étaient lourdes de conséquences.
Arrestation et saisie de plus d'un milliard de centimes
Les faits de l'affaire remontent au 13 février 2017 quand K. Mohamed Amine, 34 ans, commerçant installé à M'dina J'dida, est appréhendé, devant chez lui, à la cité Lescure, en possession de 1,4 milliard de centimes. La brigade de recherches de la gendarmerie nationale qui a procédé à son arrestation a agi sur la base de renseignements faisant état de l'existence d'un réseau spécialisé dans le blanchiment de l'argent provenant du commerce de la drogue, dont Mohamed Amine serait le collecteur. Interrogé sur l'origine de ces fonds, le suspect répond qu'il rend service à un ami marocain, un certain Abdelaali, qui lui aurait demandé de remettre cet argent à un certain Mohamed : «Quatre personnes que je ne connais pas sont passées à ma boutique et m'ont confié cet argent à remettre à Mohamed. J'en ignore le montant et la provenance», certifie le suspect aux interrogateurs. Ceux-ci trouvent, également, en sa possession un appareil de téléphone dont le répertoire contient des numéros appartenant à des narcotrafiquants marocains dont certains ont été arrêtés : «C'est Abdelaali qui m'a envoyé cet appareil par l'entremise de Mohamed», explique Mohamed Amine, en niant une quelconque implication dans un trafic de stupéfiants.
Suspicion de fuite de capitaux
L'exploitation des informations contenues dans le mobile permet, également, aux enquêteurs de mettre la main sur trois autres personnes, à des endroits différents de la ville, qui étaient en possession d'importantes sommes d'argent : D. Youcef, 37 ans, entraîneur de football dans une association sportive réputée, et S.A.B. Mohamed, vendeur de cosmétiques de 25 ans, sont arrêtés près de Fernand-ville, en possession de plus de 330.000 DA, et N. Lakhdar, 45 ans, commerçant de pièces détachées pour automobiles, est interpellé près de Akid Lotfi avec près de 300 millions de centimes. En raison de l'argent retrouvé, en leur possession et des appels téléphoniques échangés avec le cellulaire de Abdelaali (détenu par Mohamed Amine) et un certain nombre d'appels avec des narcotrafiquants marocains, les enquêteurs élaborent cette thèse, selon laquelle, il serait en présence d'un réseau de blanchiment d'argent, provenant du trafic de drogue, qui s'apprêtait, ce jour-là, à envoyer au baron marocain prénommé Abdelaali, la recette des ventes de stupéfiants aux fins de blanchiment. Après instruction du dossier, les 4 suspects sont inculpés des chefs d'accusation cités plus haut et incarcérés dans le centre de détention d'Oran.
Délit de naïveté ?
Lors de leur comparution, les quatre accusés nient être impliqués dans le trafic de drogue ou le blanchiment d'argent et encore moins dans la fuite des capitaux. Mohamed Amine réitèrera ses déclarations selon lesquelles il pensait rendre service à son ami casablancais, sans se douter que cela pouvait se rapporter à la drogue ou au blanchiment d'argent. De son côté, Youcef, l'entraîneur de football, jurera en pleurant que l'argent trouvé en sa possession devait servir à l'achat d'une voiture : «Mais vous avez échangé des appels avec le téléphone qui se trouvait, en possession de Mohamed Amine», objectera le président d'audience. «Oui, mais je ne lui ai jamais parlé. Je parlais avec celui qui devait me vendre la voiture», sanglotera Youcef, en affirmant ne pas connaître Mohamed Amine. S.A.B Mohamed, qui se trouvait en sa compagnie, lors de l'interpellation, rejettera également l'ensemble des charges : «J'accompagnais Youcef qui avait rendez-vous, avec le vendeur de la voiture mais je ne connais personne, hormis lui et je n'ai rien à voir avec tout cela», déclarera-t-il, avant que le représentant du ministère public fasse remarquer qu'il a échangé «20 appels avec le dénommé Abdelaali et 32 appels avec des narcotrafiquants marocains notoires, dont un certain Ayoub.» Ce à quoi l'accusé rétorquera qu'il ne les connaît pas.
Faits établis
N. Lakhdar, vendeur de pièces détachées auto, à Zitoune, expliquera que les 300 millions trouvés en sa possession étaient la propriété de clients algérois : «Ils devaient acheter des moteurs mais comme ils trouvaient que c'était peut-être un peu cher, ils ont laissé l'argent le temps de la réflexion», indiquera-t-il en ajoutant que ces clients lui avaient donné le numéro de mobile d'un certain Hadj, auquel il devrait rendre l'argent s'ils changeaient d'avis : «Quand j'ai constaté qu'ils n'appelaient pas, j'ai téléphone au dénommé Hadj pour lui rendre l'argent. Nous nous sommes fixés rendez-vous du côté de Akid Lotfi et c'est là où j'ai été arrêté». A la question, posée par le président d'audience, de savoir pourquoi ces Algérois ne sont pas réapparus pour réclamer les 300 millions, Lakhdar ne pourra pas apporter de réponse. Après l'avocat de la partie civile qui, au nom de l'agent judiciaire du Trésor, a estimé que les faits contre les accusés étaient établis et que l'analyse des échanges téléphoniques démontre leur culpabilité, le représentant du ministère public a requis 14 ans de prison, en adossant son réquisitoire sur les résultats de l'analyse des appels téléphoniques, les déclarations de K. Mohamed Amine qui a reconnu que l'argent était destiné à Abdelaali et l'arrestation, le même jour du 13 février, de tous les accusés en possession de sommes d'argent considérables.
Absence de preuves tangibles
Pour les avocats de la défense, pourtant, l'accusation n'a pas apporté de preuves suffisantes accablant leurs clients respectifs. Les avocats de S.A.B. Mohamed ont assuré que rien ne reliait leur client aux trafiquants de drogue, les échanges téléphoniques ne pouvant, à eux seuls, constituer une preuve matérielle accablante : «On ne condamne pas sur de simples présomptions», ont-ils averti, en plaidant l'acquittement. Le défenseur de K. Mohamed Amine a remis en question l'enquête préliminaire en s'interrogeant sur la non identification du dénommé Mohamed - intermédiaire présumé entre son client et Abdelaali- que Mohamed Amine avait pourtant décrit et qui aurait pu éclairer la justice : «Il y a peut-être des parties impliquées dans le trafic de drogue mais notre client n'a aucun lien, avec elle. Il a agi par naïveté», a-t-il conclu, en demandant les circonstances atténuantes. Les autres avocats ont également plaidé l'acquittement des deux autres accusés en plaidant le manque de preuves matérielles et l'absence de liens entre les accusés qui, hormis Youcef et Mohamed, ne se connaissaient pas Au retour des délibérations, le tribunal écartera les accusations de trafic de drogue et la fuite des capitaux pour ne retenir que le blanchiment d'argent pour lequel il condamne K. Mohamd Amine à 8 ans de prison et les autres accusés à 5 ans. Les condamnés devront également verser, solidairement, la somme de 100 millions de centimes au Trésor.


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