Quatre personnes originaires de M'Sila ont été condamnés par le Tribunal criminel d'Oran à la prison à perpétuité pour importation, détention et transport de 11 quintaux de résine de cannabis en provenance du Maroc. Les faits de cette affaire remontent à juillet 2016 lorsque, agissant sur renseignements, des éléments du DRS interpellent le dénommé G. Hassan à Sidi Khettab, wilaya de Relizane, qui se trouve à côté d'un camion de type Faw. La fouille du véhicule permet de mettre la main sur 11 quintaux de kif dissimulés dans diverses parties. Hassan jure ignorer qu'il transportait de la drogue et accepte de piéger le «traître» qui l'a ainsi manipulé. Il téléphone à son contact L. Abdallah Mourad, lui fait croire qu'il est tombé en panne à Sidi Khettab et lui demande de le rejoindre. L. Abdallah arrive en compagnie de deux autres personnes, H. Lakhdar et K. Rabah, que les éléments du DRS arrêtent pour suspicion de trafic de drogue. Lors de l'enquête préliminaire, tous les accusés font des aveux et expliquant avoir récupéré la marchandise à Es-Sénia et devaient la convoyer à l'est algérien. G. Hassan était chargé de conduire le camion tandis que ses trois complices devaient sécuriser la route pour éviter les barrages des services de sécurité. Devant le juge d'instruction, toutefois, tous reviennent sur leurs déclarations, en affirmant n'avoir aucun lien avec le trafic de drogue. L. Abdallah Mourad est le seul à maintenir ses aveux : «J'étais au courant que je devais sécuriser la route pour un camion transportant de la drogue. Tout cela sous la direction de H. Lakhdar qui m'avait proposé l'opération». Lors de l'audience, Hassan criera à la manipulation : «Je ne savais pas que je transportais de la drogue. Lakhdar m'avait dit qu'un certain Abdallah Mourad cherchait un chauffeur pour le transport de la peinture et, comme j'étais sans travail, j'a accepté l'offre.» H. Lakhdar rejettera, également, les accusations qui planent sur ses épaules et dira ignorer tout sur un quelconque trafic de drogue : «Abdallah Mourad m'avait demandé de lui trouver un chauffeur pour le transport de la faïence et de la peinture. Ce que j'ai fait. Pour le reste, je ne suis au courant de rien», affirmera-t-il. Alors que AbdAllah Mourad maintiendra ses précédentes déclarations et récusant les propos des deux précédents accusés, K. Rabah indiquera s'être rendu, à Oran, en compagnie de Abdallah Mourad et H. Lakhdar pour réserver dans un hôtel en prévision de la célébration de son premier anniversaire de mariage : « Je ne savais pas du tout ce qui se tramait». Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public déclarera que la culpabilité des accusés est établie grâce à leurs aveux lors de l'enquête préliminaire, la drogue trouvée dans le camion et les contradictions dans les déclarations des accusés qui tentent se dédouaner. Il requerra la perpétuité pour l'ensemble des mis en cause. Hormis l'avocat de L. Abdallah Mourad qui a plaidera les circonstances atténuantes pour son client, tous les autres avocats plaideront l'acquittement de leurs mandants, au motif de l'ignorance et du doute qui subsiste sur l'implication et le rôle de chacun : «Il n'y a pas de preuves matérielles démontrant qu'il y a eu entente entre les accusés pour évoquer la bande organisée», diront-ils en substance, en insistant sur le fait que ces accusés sont, en tout état de cause, victimes des gros bonnets du trafic de drogue. A l'issue des délibérations, le Tribunal criminel s'est rangé à l'avais du ministère public et prononcé la réclusion à perpétuité contre l'ensemble des accusés.
