Le départ forcé du premier responsable de la Direction technique nationale (DTN), Boualem Charef, qui s'occupait de la sélection nationale des U23 et encadraient en même temps les autres sélections des jeunes catégories, nous renseigne sur les intentions de la FAF quant à la formation et au développement du football national. Boualem Charef a été poussé au départ par le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, qui lui avait signifié qu'il était déçu par les résultats enregistrés par les sélections des jeunes catégories, à peine huit mois après son installation. La sortie de Zetchi est étonnante quand on sait qu'il avait toujours appelé à donner du temps aux entraîneurs comme les Alcaraz, Madjer et Belmadi, alors que ce devrait être le cas quand il s'agit encore plus des jeunes catégories. Le discours de Zetchi lors de la récente réunion qu'il avait tenue avec Charef, avait poussé ce dernier à claquer la porte. Pis encore, les entraîneurs engagés par Charef à la tête des sélections des jeunes catégories avaient reçu tous des correspondances de la part de la FAF leur signifiant la fin de leur mission. Un autre argument qui a contraint Charef à la démission. Il avait compris que la FAF voulait son départ, après celui de Rabah Saâdane, sachant que c'est ce dernier qui avait suggéré de travailler avec Charef lequel a toujours réussi avec les jeunes. En fait, le président de la FAF avait une autre vision, à savoir recruter des techniciens espagnols qui activeront au sein des futurs centres de formation (Académies de la FAF) et de la Direction technique nationale. Zetchi a déjà recruté des techniciens espagnols de Villarreal pour «prospecter des jeunes footballeurs à travers le pays». A l'évidence, tout ce beau monde sera payé en devises, au moment où les réserves de change de l'Algérie s'assèchent et les plus hautes autorités du pays prônent la politique d'austérité. Ainsi en plus de la dilapidation de l'argent de la FAF, pour ainsi dire, Zetchi aura fait perdre à la formation et au développement du football en Algérie deux années, qui ne seront jamais rattrapées. Pour rappel, il avait recruté Fodil Tiknouine à la tête de la DTN puis Rabah Saâdane sans parler de leurs adjoints, alors que son intention était, dès le départ, de ramener des techniciens espagnols. Ces techniciens doivent d'abord s'adapter et s'imprégner de la réalité du football algérien pour commencer à travailler sans avoir la garantie de réussir dans la mesure où ces techniciens sont d'illustres inconnus de Villarreal, dont les résultats en matière de formation en Espagne ne plaident pas en leur faveur. En somme, l'engagement de Zetchi de «réhabiliter la formation dans le football algérien» demeure une simple promesse, identique à celles faites en ce qui concerne l'arbitrage, l'implication de la DTN dans le choix des entraîneurs et surtout la mise en place d'une DTN forte et performante. Autant de promesses non tenues qui seront payées cash par le football national et qui se retourneront contre l'actuelle FAF.
