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Que nous dit la lettre de Bouteflika ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 14 - 03 - 2019

Le pouvoir a répondu par l'astuce et le détournement aux attentes du mouvement populaire puissant et pacifique du 8 mars 2019. Dans cette lettre du 11 mars 2019, le chef de l'Etat et ses courtisans annoncent de façon victimaire, mettant en exergue le sentiment de pitié, que sa candidature à l'élection présidentielle, n'était pas souhaitée par lui. Alors par qui ? Pourquoi avoir déposé à un rythme temporel vertigineux plus de 6 millions de signatures au profit du candidat président ? Ecoutons-le : « qu'il n'a jamais été question pour moi, mon état de santé et mon âge, ne m'assignant comme ultime devoir envers le peuple algérien que la contribution à l'assise des fondations d'une nouvelle République en tant que cadre du nouveau système algérien que nous appelons de nos vœux ». Agé et malade, il souhaite tout de même, ce qui n'a pas été fait pendant 20 ans avec un prix du baril à plus de 100 dollars, construire une nouvelle République. Il souhaite être le maître d'œuvre du processus politique dont il est le seul à avoir le secret. Première question: Comment le régime politique déconnecté du réel, arc-bouté au pouvoir rien que pour le pouvoir, ayant contribué à renforcer le système politique par la corruption, le clientélisme et l'allégeance, peut-il prétendre construire autrement le politique ? La magie de la rhétorique politique permet de virevolter d'une posture à une autre en fonction des conjonctures et des situations, quitte à sacrifier quelques lampions, dans le but de rester le maître du jeu.
Des propos sinueux
Convenons le peu de crédit qu'il est possible d'attribuer à ces propos sinueux, jouant à la fois sur sont retrait du cinquième mandat et le maintien au pouvoir pour une durée non précisée, afin d'engager les « changements » qui s'imposent selon une démarche interne au pouvoir. Celui-ci désigne les mêmes hommes confortement installés dans les cercles dominants, disciplinés comme il se doit, et prêts à mettre en exécution les décisions de ceux qui les ont placés. Le contraste est lourd de sens : de la continuité, comme conviction politique forte et répétée pendant 20 ans, objectivant un bilan chiffré produit pour soi et pour ses obligés, sans aucun débat public, le régime politique face au mouvement social, évoque de façon manipulatoire et avec une légèreté qui dépassent tout entendement, la nécessité de réformer un système politique fabriqué par eux ! Faut-il donc être prêt à se renier pour vouloir coûte que coûte , continuer à jouir du pouvoir ?
Tout s'efface face au maître de séance. Rien ne devient important. La constitution est balayée. Deuxième question : Que devient dans ce tour de passe-passe le droit fondamental pour tout Etat tant soit peu respectueux des normes qu'il a lui-même initié ? Elles semblent être oubliées en cours de route, pour nous informer du report des élections, lui permettant de continuer son « œuvre ». Le ton devient doucereux, « respectueux » de la population à l'origine de ce report. La rhétorique se reproduit.
Rappelons-nous : le président-candidat ne s'est présenté au 5ème mandat que sous la « pression du peuple ». Le « sacrifice » aura été le maître-mot dans la première lettre de candidature à l'élection présidentielle. Il redevient modeste et disponible, malgré sa maladie et son âge, nous dit-il, pour relever le défi de la nation. Tout est dans l'inversion sémantique : il est dans « l'obligation » de répondre aux exigences de la population. Il ne le souhaite pas ! Allons donc. C'est plus fort que lui !
La disqualification du droit
Dans la dernière missive, il s'agit de faire taire toute « appréhension ». Convenons de la légèreté du mot qui semble très inadéquat et irrespectueux en eu égard à la colère de tout un peuple. Il dit en substance ceci : « Le report de l'élection présidentielle qui a été réclamé vient donc apaiser les appréhensions qui ont été manifestées afin d'ouvrir la voie à la généralisation de la sérénité, de la quiétude et de la sécurité publique dans l'objectif d'entreprendre ensemble les actions d'importance historique qui permettront de préparer le plus rapidement possible l'avènement d'une nouvelle ère en Algérie ». Autrement dit, les mots ensorcelants et envoutants évoqués (« quiétude, nouvelle ère, importance historique ») doivent encore nous permettre de « dormir » paisiblement pour permettre à la situation de retrouver la fameuse « stabilité » au cœur de la grammaire du pouvoir politique.
Il n'a donc que faire du droit devenu secondaire et marginal. Face aux revendications politiques exprimée par la population durant plus de 3 semaines, exigeant la rupture avec le système politique en vigueur, il est important, quitte à s'inscrire dans le déshonneur politique, à décrédibiliser son image sociale, à faire abstraction de toute conviction, d'affirmer : « J'y suis, j'y reste ». Le pouvoir ne lui reste qu'une seule alternative : user de la malice pour poursuivre le quatrième mandat. L'implicite de la lettre peut se lire comme suit : « Malgré toutes vos manifestations que j'ai entendu, je resterai au pouvoir sans votre consentement. Je fabriquerai « le changement » dans la continuité, avec les mêmes acteurs politiques qui me sont dévoués corps et âme. Je préparerai ma succession à partir de mes propres normes ». La lettre est enrobée de mots mystificateurs et paternalistes pour concrétiser l'objectif essentiel : sauver ce qui reste d'un système politique en empruntant des chemins tortueux dominés par la tactique politicienne la plus saugrenue au détriment de la rigueur morale et juridique.
« L'angélisme politique »
« L'angélisme politique » dit avec dérision, se poursuit. La lettre annonce la tenue d'une « conférence nationale inclusive et indépendante ». Le chef est toujours le même. Ses adjoints vont organiser cette conférence. Elle n'est dés lors plus indépendante. Ce sont d'anciens compagnons appelés en urgence, hommes du sérail, en l'occurrence Lakhdar Brahimi et Lamamra. Paradoxal tout de même ! Les jeunes générations ont pourtant montré avec force et détails, leurs capacités à dire le sens de leurs luttes, semblent bien loin de ce processus politique.
Mais qu'importe ! La conférence doit se tenir avec un personnel politique qui a l'assentiment du cercle politique dominant. La rhétorique réapparait avec des mots puissants et forts qui donnent faussement l'impression que tout se décidera au cours de cette conférence. « Parlez ! C'est moi qui décide » ! Les mots sonnent faux. Ils sont évoqués surtout pour sauver la face du pouvoir. Il faut être naïf ou peu connaisseur des arcanes du pouvoir fonctionnant à l'intrigue et à la manipulation depuis de longues décennies, pour prendre pour argent comptant les éléments généraux de cette lettre concernant la conférence. Elle se donne à lire au premier degré, comme l'espace de pouvoir par excellence !
Cette conférence fourre-tout, sans objectifs précis, se présente comme totalisante : « La conférence nationale inclusive et indépendante sera une enceinte dotée de tous les pouvoirs nécessaires à la discussion , l'élaboration et l'adoption de tous types de réformes devant constituer le socle du nouveau système que porte le lancement du processus de transformation de notre Etat-Nation ».
Peut-on sérieusement croire qu'une conférence de quelques jours dont on ignore la composante sociale et politique, puisse être à même, dans un Etat peu performant, dans le flou socio organisationnel, puisse répondre à autant d'objectifs généraux à la fois ? Il faut gagner du temps. Pour cela, la conférence devient l'espace de rencontre idéal pour le cercle politique dominant !


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