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Violence permanente : révolte ou perversion ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 08 - 09 - 2020

On s'était habitué aux mouvements collectifs et autres émeutes qui éclataient pour un oui, pour un non, ici et là, à travers le pays. On s'était habitué aux grandes arnaques économico-financières. C'était devenu d'un banal ! Mais, les choses ont rapidement évolué. Les manifestations populaires pacifiques du Hirak n'ayant été qu'une magnifique et prometteuse parenthèse, presque «hors du temps», mais toujours ouverte ( ?).
Désormais, comme le phénomène de la corruption qui s'est étendu aux individus au niveau des postes les plus subalternes -sans que l'on s'en aperçoive ou, surtout, sans qu'on ne lui attribue tout de suite un degré de dangerosité sociétal important- voilà que la «révolte» (sic !) a touché des groupes très restreints et même des individus, pourtant habituellement hors de portée du virus de la violence. Du moins, le croyait-on !
En un espace de temps très court, on s'est retrouvé face à des incidents incompréhensibles, parfois même pour leurs auteurs lorsqu'ils ont retrouvé la raison, face au juge. On a vu des gens assassiner froidement des proches parents pour deux sous, pour un arbrisseau, pour un téléphone portable minable ou pour un misérable lopin de terre, pour un mot de trop.
On a vu une « petite criminalité » (re-sic !) en hausse avec une nouvelle forme de criminalité organisée, moins saisissable mais plus dangereuse pour le citoyen normal : celle des bandes (devenues au fil du temps de véritables « gangs ») de quartiers populaires (les retombées de la suppression des bidonvilles et du relogement dans de nouvelles cités-dortoirs, sans infrastructures d'accompagnement , disent les spécialistes) qui, parfois, font des « descentes » dans les quartiers supposés nantis afin de rançonner les citoyens ou qui se disputent des « territoires », plus qu'un simple parking, dans des affrontements au sabre et à l'arme blanche. On a vu... On a vu... on voit...
Quelque chose ne « tourne plus rond » ici-bas et la sécurité a déserté bien des murs. On ne sait si ce sont les moments de baisse, toujours angoissants, du prix du baril de pétrole qui sont la cause de la nouvelle «descente aux enfers», ou si ce sont les changements climatiques, ou si c'est la hausse infernale des prix des produits de large consommation, ou si c'est l'impatience face aux confusions et aux valses-hésitations de la vie politique et économique nationale, ou si ce sont les retombées, certes tardives mais bel et bien là, de la «réconcilio-tolérance 100», ou si ce n'est qu'une «mode» (à cause des télés poubelles), ou si ce n'est qu'une fièvre passagère de jeunes en «détresse», ou si, tout simplement, pour paraphraser une juriste (Feriel Lounici, août 2012) parce que «le châtiment (de la justice) ne surpasse plus l'avantage résultant des délits et que le mal de la peine ne surpasse pas le profit du délit», ou les effets du Covid-19 ?
Donc, peu à peu, la révolte ou la « résistance sociale» comme énoncée par un sociologue (en partie peut-être légitime, au départ) s'est transformée en perversion sociale bien ancrée. C'est tout là l'image d'une «société balançant entre déviances et déliquescence » (Chérifa Sider, août 2012) qui n'arrive plus à se retrouver dans un pays qui, peut-être, se développe trop vite pour elle, avec ce que cela représente comme traumatismes et comme comportements étranges, car on a trop longtemps cru qu'ils étaient étrangers, et les décideurs pensant sincèrement qu'avec un discours politique social-populiste, une action politique politicienne ne gérant que le court terme et une atmosphère empreinte de morale religieuse, allaient faire barrage aux coups du mauvais sort et éviter les maux «occidentaux» chez un peuple, déjà fataliste, puis peu à peu devenu hypocrite.
«Chaque jour, on interdit la vente de l'alcool dans un café ou dans un autre. Alors, patron et clients transportent leurs pénates ailleurs. Le peuple boit, le peuple vend à boire, le peuple défie toutes les interdictions, tandis que les responsables essayent de gagner ses bonnes grâces en affectant de défendre la morale et la religion », ainsi s'exprimait déjà un des personnages de Tahar Ouettar (Ez-Zilzel, 1973).
Hélas, trop de dépassements et de dérives institutionnelles, trop de mauvais exemples venus des « Algériens d'en haut » ont fait accroire en haut et en bas que, désormais, dans ce pays, « il n'y a de changement que par l'anarchie : on est en train de nous acheminer de plus en plus vers une société basée sur l'exclusion et la destruction. « Je ne suis pas d'accord avec toi, alors je te détruis » (Zoubir Arous, universitaire chercheur au Cread, in Liberté 21 octobre 2008) et que « un être sans loi n'est pas un hors-la-loi, d'où un sentiment de non-culpabilité qui accompagne la violence actuelle » (Farid Kacha, psychiatre, 2009).
Il fallait un changement radical, semble-t-il. Avec une loi antigang (une ordonnance récemment promulguée) ? Pourquoi pas. Telle est la question. Encore qu'il est peut-être un peu tard, notre système s'étant retrouvé enfermé dans le cercle vicieux (construit durant des décennies par des « viciés », puis bien entretenu par des « vicelards ») de la sanction et du pardon aveugles, amenant tous les deux, inéluctablement, soit la haine (avec la loi du plus fort), soit l'anarchie (avec la loi du mieux placé).
La situation paraît bien compliquée et la solution idéale presqu'introuvable. Sauf si la société se faisait violence pour sortir enfin de son « organisation d'origine rurale donc de type traditionnel et de caractère segmentaire donc fondamentalement clandestine » (Slimane Medhar, 2009). Sauf si tous les citoyens, administrateurs et administrés, gouvernants et gouvernés, pauvres et riches, honnêtes gens et vieux malfrats repentis, enseignants et enseignés, juges et avocats, journalistes ou animateurs et lecteurs ou auditeurs/téléspectateurs se (re-) mettaient, pour guérir, dans le bain d'une sorte de psychothérapie collective, afin de se comprendre et de comprendre les autres, à la lecture et à la découverte d'Ibn Khaldoun. Toute une révolution sociétale. Et, encore faut-il que Ibn Khaldoun accepte de se réveiller dans ce nouveau monde où les gens n'ont progressé que dans leurs folies!


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