Coup dur pour les étudiants licenciés en architecture, urbanisme et métiers de la ville (Géomètre et topographe) de l'institut des sciences et techniques appliquées (ISTA) de l'Université de Tlemcen, qui ont entamé, depuis lundi dernier, un mouvement d'arrêt des cours, pour revendiquer leur droit de formation en Master. Selon Kerfah Mohamed Amine, président de la section syndicale de l'union générale des étudiants libres (UGEL), « les titulaires de licence en cette filière sont exclus de la formation de Master et ce, contrairement à d'autres étudiants de l'ISTA qui peuvent continuer leur formation de Master à la faculté de technologie de Chetouane ou au niveau du nouveau pôle de la rocade d'Imama. Cette décision entraîne de l'incompréhension ! Nous ne pouvons pas poursuivre nos études comme les autres après le diplôme de licence ! Notre avenir est incertain en raison des débouchés qui ne seront plus assurés pour nous sans ce diplôme, qui peut nous offrir une solide formation théorique pour se préparer à la vie active ! Sans le diplôme de Master, notre parcours professionnel ne nous permet pas d'acquérir un métier et nous ouvrir la voie pour une carrière professionnelle très prometteuse ! Les promesses données aux étudiants topographes et géomètres par la direction n'ont pas été tenues jusqu'à présent pour résoudre cette situation préoccupante et tendue des étudiants ». Au-delà de la formation et de la peur de ne pas poursuivre leurs études de Master, l'inquiétude concerne aussi les indemnités de stages pratiques des étudiants de 1ère, 2ème et 3ème année. « Les étudiants de sciences agricoles de 1ère et 2ème année n'ont toujours pas perçu leur indemnité de stage ainsi que certains étudiants de 2ème année n'ont perçu que 3000 dinars durant leur stage au lieu de 17.000 dinars. Est-ce que l'ISTA va régulariser le paiement de ces indemnités aux étudiants stagiaires ?» s'interroge Kerfah Mohamed Amine, qui précise que le recteur de l'Université s'est engagé, lors d'une récente réunion avec les représentants des étudiants de l'ISTA, de régler ce problème. Toujours sur le plan pédagogique, les étudiants réclament de nouveaux matériels de topographie (Gps, théodolites et station totale), l'utilisation à bon escient du laboratoire de cet institut qui est toujours fermé ainsi que des travaux pratiques pour l'ensemble des étudiants des sciences agricoles et alimentaires de 1ère, 2ème et 3ème année. « L'apprentissage par l'expérimentation grâce à des travaux pratiques en laboratoire, des projets transversaux et des stages au niveau des entreprises favorise une insertion professionnelle plus rapide et plus facile mais malheureusement le labo de l'ISTA n'est pas bien exploité. Des équipements et matériels de topographie sont dépassés et anciens. Certains enseignants ont une grande charge de cours à supporter et dispensent plusieurs matières à la fois, même si ce n'est pas leur spécialité, tels que la géologie, l'hydraulique, le LGC, Excel et communication. Il y a aussi le problème de certains étudiants des sciences agricoles, qui se sont retrouvés avec une seule spécialité de la production d'huile essentielle pour la parfumerie. Même chose pour les étudiants des sciences alimentaires qui ne suivent que des cours sur les produits laitiers et dérivés alors que leurs fiches de vœux ont porté sur les sciences alimentaires », ajoute le président de l'UGEL. Sur le plan social, N. Yazid, 3ème année topographe, D. Zakaria, 3ème année en sciences alimentaires, D. Hamadi , étudiant en sciences agricoles, affirment que « le problème du transport irrite les étudiantes qui doivent regagner leur cité à Chetouane. Elles sont obligées de transiter par la cité Bachir El Ibrahim et rejoindre ensuite leur cité, soit par car ou par taxi. Certaines étudiantes partent à pied de la cité El Bachir El Ibrahim pour rejoindre la cité de garçons Tidjani Hadam, afin de prendre le bus vers leur cité, alors que la cité de 200 lits de notre institut est fermée depuis des années. Nous voulons que le transport soit directement assuré pour les étudiantes de notre institut vers la cité de Chetouane et également de la cité Tidjani Hadam vers la cité de Chetouane, c'est très possible ».
