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De la déconstruction de l'échec
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 06 - 01 - 2022

« Ceux qui peuvent vous faire croire en des absurdités pourront vous faire commettre des atrocités. » Voltaire dans Essai de 1765 « Questions sur les miracles. »
Je vous propose de vous extirper, d'emblée, de vos connaissances et autres expériences pour que vous puissiez mieux appréhender l'essence de cette chronique. Il ne s'agit ni de biais de représentativité ni celui de primauté ou d'encrage.
Il n'est aussi pas question de biais d'autorité ou de croyance. Il ne s'agit, enfin, aucunement de biais de proximité ou de confirmation. Les biais cognitifs, même s'ils permettent à un groupe donné de partager des valeurs et des façons de voir, restent notre premier frein à la connaissance.
Notre cerveau est une machine prodigieuse dont le fonctionnement nous échappe encore et toujours et ce qui relève des préjugés, conscients ou implicites, nous semble fondé.
Selon les théories psychologiques, une personne pourrait penser consciemment quelque chose et posséder, en même temps, dans l'ombre, nombre de préjugés qui feraient que son comportement ne sera pas en adéquation avec sa personnalité consciente, et tout cela sans qu'elle s'en aperçoive forcément. En philosophie, on tente de conceptualiser ces phénomènes et entrevoir les conséquences éthiques et épistémologiques de telles contradictions.
La version la plus populaire sur la conceptualisation est celle de l'universitaire et auteure américaine Tamar Gendler. Selon elle, « nos biais sociaux implicites sont la résultante de liaisons subtiles entre certaines représentations que nous nous faisons, des affects particuliers et un comportement adapté ». Nous devons, alors, nécessairement, passer par la déconstruction d'un monde biaisé par une sorte de prison à idées.
Je serai certainement, à raison d'ailleurs, considéré comme un aventurier de risquer une définition de la déconstruction. Elle est pour moi une expérience défiant les conventions établies, rendant possible, ce qui est, par logique, impossible. Sa particularité, sa singularité réside dans le fait qu'elle ne peut être considérée ni comme une méthode, la mettant ainsi à l'abri de l'incomplétude, ni comme une théorie, qui serait malencontreusement accessible à la critique.
La déconstruction est une posture qui se suffit à elle-même. Elle est ce qui arrive sans raison, ou du moins, sans raison apparente, et sans cause, ou du moins, sans cause pouvant l'anticiper. La déconstruction n'est pas une création de la modernité, elle a toujours existé, mais n'est pas dans le passé, elle ne le questionne pas, ne vit pas à travers, elle est un chemin vers l'avenir. Elle ne s'attaque pas aux erreurs ni aux illusions. Elle s'attaque plutôt aux certitudes, à l'inattaquable ou ce qui nous parait inattaquable, à, justement, ce qui est pour nous définitivement irréductible.
La déconstruction n'est pas contestation, n'est pas seulement changement, n'est surtout pas destruction. Elle n'est pas non plus un examen par autrui, elle n'est pas étrangère au fait à déconstruire. Elle est une préparation au tout autre. En mouvement, elle suspend l'autorité, disqualifie le savoir, déleste les concepts de leur pertinence et renverse leur ordre.
Ce que nous vivons dans le moment présent est, par définition, ce qui arrive quand ça arrive avant que cela ne soit pensé, pas encore pensé. On y accède par une déconstruction réfléchie et différenciée de choix et de renoncements.
En déconstruisant, nous ne cherchons pas le nouveau, nous n'inventons pas par la transgression, nous ne fabriquons pas par la méthode, nous ne concevons pas par calcul, nous ne créons pas par projection.
La déconstruction est un alignement parfait et indissociable du savoir, du pouvoir, du voir et de l'avoir, loin de toute violence, de tout conflit. C'est un acte de renversement des hiérarchies, une désorganisation des systèmes, une exploration du fonctionnement et enfin une exploitation des écarts.
Un déconstructeur est libéré de sa condition, est propulsé dans l'univers de la vérité vraie et des nouvelles humanités. Ainsi, il s'arroge le droit, non seulement de questionner le concept, de soumettre à examen le système, mais d'aller au-delà du concept, de réfléchir au-delà du système. La déconstruction, au-delà des couples polarisés, qui conduisent inlassablement vers l'un ou l'autre, consiste au dépassement de cette situation par l'inversement de cette polarité. Il n'est toutefois, pas question de détruire l'existant, le traditionnel, l'héritage, mais de le renouveler. Il ne s'agit pas d'accaparer pour dominer mais de disséquer pour améliorer. La déconstruction pourrait être une invitation au futur, une préparation au tout autre sans anticipation, sans biais implicite, sans orientation préalable. Ce qui fait obstacle au nouveau, c'est notre conception du nouveau, comme ce qui fait obstacle à la connaissance est la connaissance du moment. Si je connais, je ne connais plus. Si je crois savoir, je ne saurai plus. L'Algérie nouvelle est bien là. Ce qui l'empêche d'exister dans nos têtes, c'est l'ancienne, induite par la polarisation : nouvelle/ancienne, par cette forme d'opposition nouvelle/ancienne. Si nous considérons le développement par rapport au sous-développement, si nous considérons le nouveau sur la base de l'ancien, nous ne verrons plus ce qui arrive, pour cela nous devons aller au-delà de ce qui existe, non pas en l'ignorant, non pas en l'effaçant mais en le réparant. La déconstruction, au lieu de chercher à remplacer, commence par dépasser la polarisation, par éliminer la domination, ignorer la hiérarchisation, nuancer l'existant, pour enfin, ajouter de nouvelles perspectives.
Croire pouvoir anticiper l'Algérie nouvelle est une erreur gravissime puisqu'elle annonce l'échec programmé. L'Algérie nouvelle n'est pas une posture politique, ni une position diplomatique et encore moins une attitude économique, c'est une survenance, une occurrence pour laquelle on se prépare sans jamais l'anticiper.
Cela peut évidemment paraitre déconcertant, cela peut manquer de clarté dans une époque qui appelle limpidité et radicalité, je vous le concède ça l'est et pas qu'un peu, mais nier l'existant ne le fait pas disparaitre, car il s'agit en premier d'intentionnalité : questionner pour mieux comprendre, pour améliorer au lieu de compulser pour satisfaire des intérêts inavouables.
Déconstruire c'est remettre en cause notre vision du monde, notre vision de l'Algérie nouvelle, prendre notre distance de nos aprioris et, enfin, mettre à jour les possibilités abandonnées en réactivant la répétition.
Déconstruire est un appel à l'éveil, une sorte de wokisme revisité, délesté de ses déviances moralisatrices, élagué de ses fausses évidences tenant plus au cynisme qu'à l'esprit critique. Ainsi surviendra l'Algérie nouvelle, celle dont chacun rêve, celle que personne n'impose, celle que personne ne prétend pouvoir anticiper.


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