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Nos médecins sont partis: sachons garder ceux qui restent (encore)
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 10 - 02 - 2022

L'exode de centaines de médecins devrait nous interpeller à plus d'un titre; tenter d'avoir des explications tirées par les cheveux à cette catastrophe et qui ne sauraient convaincre même pas leurs auteurs ne pourrait que faire empirer la situation, donner la fausse impression que nous avons une pléthore de spécialistes et ne pas savoir quoi en faire ? Est non seulement une contrevérité mais cela acte un déni d'une réalité qui fait que des pans entiers de l'Algérie profonde souffre d'un manque cruel en compétences médicales; la preuve est qu'on continue à ramener des missions étrangères en leur assurant des conditions de travail et de rémunération optimales pour parer à ce déficit, l'Algérie, ce n'est pas le littoral où la densité médicale est assez élevée; la santé est une chose trop sérieuse pour la prendre avec légèreté. Les raisons de ce départ en masse sont multiples mais se rejoignent dans le fait qu'elles traduisent un profond malaise matériel surtout, mais non seulement, c'est le statut même du cadre qui est entamé, ses conditions socioprofessionnelles, le cadre de vie, l'absence de perspectives.
Le médecin trouve d'abord son bonheur dans la satisfaction professionnelle, hélas, cela fait bien longtemps qu'il a fait son deuil sur la question, enchevêtré qu'il est dans une inextricable situation d'absence de moyens, de conditions sociales humiliantes, d'un environnement bureaucratique pesant et d'un sentiment de stagnation sur place. Jusqu'alors, le secteur privé pouvait être une alternative mais la réalité est en train de changer l'activité libérale, et en train de perdre son aura victime de la pandémie, de la dégradation des conditions économiques et d'une réglementation étouffante et archaïque qui a déjà fait des dégâts ailleurs tels les déserts médicaux en France par exemple qui pousse ce pays à trouver des solutions en venant puiser dans le vivier des pays africains et du tiers monde en assurant ainsi des besoins simples mais vitaux à ces candidats au départ déçus.
Prétendre de façon simpliste que ces médecins sont partis car victimes d'une concurrence des plus âgés qui ne veulent pas céder leur place est loin de refléter la réalité, car cela concerne une infime minorité intéressée par une carrière hospitalo-universitaire ou publique. Par ailleurs, cela est simplement tributaire d'une réglementation dont on manque manifestement de volonté d'appliquer non seulement dans la gestion des carrières médicales qui méritent, à la différence des toutes les autres, un traitement de faveur au vu de la longue période nécessaire à la formation d'un médecin de rang professoral et de son remplacement, mais dans tous les autres secteurs administratifs où des personnes ayant largement dépassé la limite d'âge de la retraite continuent à occuper les postes; le malheur est que ce sont maintenant de jeunes professeurs qui jettent l'éponge et quittent les hôpitaux.
Récemment, l'un deux ayant pris cette décision m'affirma amèrement et fort surpris que sa démission lui aura pris quelques minutes; les signatures indispensables des deux responsables étaient apposées illico presto sans même lui demander les raisons de son départ prématuré ! Et une des deux, soit ils pensent se débarrasser ainsi d'un souci de plus, soit ils approuvent les raisons qui poussent les médecins à abandonner et acquiescent à la dure réalité! Et pour d'autres, à vrai dire, nos administratifs dès qu'ils constatent qu'un médecin après une longue et intense carrière en public fait le choix d'embrasser une carrière en libéral, il devient subitement mal vu; les vestiges de la pensée «socialiste» restent encore indélébiles.
Et maintenant, cette pierre jetée dans la mare peut-elle faire prendre conscience à nos responsables pour tenter de redresser la situation ? Au rythme où vont les choses cela reste fort douteux !
Rester passif et ne pas réagir aura pour message d'encourager cette tendance à vider les hôpitaux et aller ailleurs et, chose nouvelle, même certains privés y sont de la partie; cela ne fera donc qu'enfoncer le secteur de la santé dans le marasme; le citoyen, incapable de se faire soigner de l'autre côté de la mer, en paiera chèrement le prix et parfois de sa vie, mais s'il y a une volonté à rattraper ce qui peut l'être encore, il faut prendre des décisions rapides sans trop palabrer et se perdre dans des débats stériles, séminaires et autres assises devenues la marque de passage de chaque ministre et qu'on fait vite de reléguer aux calendes grecques à chaque remaniement ministériel, un air de déjà-vu se pointe périodiquement au point d'en faire perdre toute crédibilité à toute initiative.
Pourtant les solutions simples sont les plus efficaces. Améliorer les conditions d'exercice et de rémunération, que ce soit dans le public ou dans le privé qui, quoi qu'on pense, a joué et continue de le faire un rôle primordial dans la prise en charge de la santé du citoyen et qui risque aussi de disparaître faute de relève; ce sont des conditions minimales et indispensables pour sauvegarder des acquis obtenus au prix d'énormes sacrifices et un savoir-faire et des expériences inestimables.
Assurer les exigences d'une formation de qualité est aussi une revendication légitime. La médecine est une science qui évolue perpétuellement, elle exige une mise à jour des connaissances; le malade est en droit de bénéficier des données les plus actuelles; à ce jour, il n'existe aucune stratégie de prise en charge de ce volet; la formation médicale continue n'est pas considérée comme un investissement par les responsables du secteur mais comme une charge, la connaissance est une denrée monnayable et coûteuse mais dont les retombées sont garanties et fructueuses. Aujourd'hui, en dehors d'un sponsor pharmaceutique devenu aussi de plus en plus rare, la quasi-totalité des médecins ne peut se permettre d'assister à un congrès international ou de bénéficier d'une formation complémentaire, quelques-uns, pas les plus nombreux, prennent à leur charge totale ces formations; les médecins du public disposent d'un budget quoique dérisoire qui ne peut assurer les conditions matérielles d'un véritable transfert de savoir et il n'existe pas de feuille de route qui prend en charge les besoins du secteur afin d'orienter et de tirer profit au maximum de ces bourses. Par contre, pour les médecins libéraux, il n'existe aucun mécanisme d'incitation à la mise à jour régulière des connaissances, ils ne peuvent même pas défalquer ces dépenses de leurs imposition leur formation dépend uniquement de la volonté et des sacrifices des uns et des autres.
Et j'emprunte cette réflexion à laquelle j'adhère entièrement d'un de nos valeureux professeurs qui a résumé la situation en affirmant que le jour où tout le monde pendra conscience qu'il n'aura de choix de se faire soigner qu'ici dans nos hôpitaux et avec nos médecins, ce jour-là, chacun mettra sa main à la pâte pour redorer le blason de ce secteur et en faire une fierté nationale.
Un proverbe bien de chez nous nous le rappelle: «Arrêtons d'occulter les rayons du soleil par un tamis», affrontons la réalité et ayons le courage d'apporter les vraies solutions aux problèmes connus avant que ce ne soit trop tard; nos médecins sont partis, sachons en retenir ceux qui restent.


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