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Assassinat de Sherine Abou Akleh: Elle continuera à s'appeler Palestine
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 15 - 05 - 2022

L'assassinat de Sherine Abou Akleh à bout portant par un sniper israélien a éclipsé le temps -d'un enterrement- le conflit russo-ukrainien dont la médiatisation à outrance fait occulter depuis plus de trois mois le reste du monde et par là, les causes justes et les droits légitimes des peuples opprimés.
En mission sur le terrain pour rapporter et raconter le réel et le vrai comme il est du devoir de chaque journaliste et ce, quelles que soient les conditions et les circonstances, Sherine Abou Akleh a été visée le matin du mercredi 11 mai, par un sniper sioniste d'une manière des plus précises. Couverte d'un casque et d'un gilet par-balles, la journaliste palestinienne n'a cependant pas échappé aux balles assassines. Celui qui l'a ciblée a atteint la toute petite partie de sa tête qui n'était pas couverte. Un coin sous l'oreille que ne pouvait atteindre qu'un tireur d'élite, bien entraîné à la mise à mort de cibles aussi lointaines qu'elles pouvaient l'être. Il avait ainsi calculé minutieusement son coup, au millimètre près. Il a suffi d'une seule balle, selon le jeune qui voulait la secourir, pour atteindre la journaliste mortellement. Son corps inerte gisait près d'un arbre dont le tronc portera longtemps l'impact des balles du tueur.
L'on ne pourrait penser dans de telles conditions que l'armée de l'entité sioniste n'avait pas prémédité le coup. Sherine Abou Akleh ne pouvait vraisemblablement échapper à son destin de chahida alors qu'elle devait être ce jour-là le porte-voix des habitants du camp de Jenin soumis aux affres des exactions de l'armée israélienne depuis les premières heures du matin et, depuis toujours.
La journaliste était présente sur les écrans depuis plus de 25 ans pour l'exercice d'informer et faire entendre la cause palestinienne et les droits légitimes de son peuple. Son assassinat a semé l'effroi dans l'esprit du monde jusqu'à éclipser le conflit russo-ukrainien dont les conséquences sont attendues pour repenser les équilibres du monde et les priorités de ses puissances.
Un peuple dont on veut falsifier l'histoire et l'existence
Ce n'est certes pas le cas de Sherine Abou Akleh que le monde va certainement oublier parce qu'elle a fait partie d'un peuple dont on veut ignorer et falsifier jusqu'à l'histoire et l'existence.
Son assassinat ne changera rien à la donne et aux schémas machiavéliques de ses exécutants tant leur accointance avec les puissances du monde s'entremêlent étroitement jusqu'à en confondre les intérêts. Et bien que toutes les hautes et importantes personnalités du monde ainsi que l'ensemble des institutions nationales et internationales aient condamné vivement son exécution, il n'est pas dit que l'esprit de la communauté internationale s'acharnera à punir ses bourreaux. Sherine Abou Akleh a quitté ce monde avec, avait-elle écrit dans une lettre-testament adressée à sa meilleurs amie, la seule satisfaction d'avoir été la voix de ceux qui n'ont pas de voix, ni le droit à la parole, ni à la défense de leurs droits légitimes ni même à la vie tout simplement. Elle est une nouvelle autre chahida qui partira en laissant la Palestine occupée, torturée, trahie par ceux-là mêmes qui se doivent de la défendre parce qu'elle a été leur passé, elle est leur présent et sera inévitablement leur avenir. Ils le savent tous même s'ils s'empressent de pousser leur servilité aux bourreaux des Palestiniens en pliant l'échine jusqu'à toucher le sol. L'entité sioniste le sait puisqu'elle a continué le jour de son crime, sa salle besogne en malmenant le camp de Jenin, en incendiant ses maisons et en incarcérant ses citoyens. Pendant ce temps-là, Sherine Abou Akleh faisait ses adieux à ses compatriotes, allongée inerte sur un brancard. Elle a troqué son casque contre un keffieh que les Palestiniens appellent «El hata», son corps étreint par l'emblème national de son pays, avec son gilet par-balles dessus. Elle était portée, depuis mardi, par ses confrères et de nombreux citoyens, à bras-le-corps et le cœur.
Elle l'a été après avoir été transportée à l'hôpital où son corps a été disséqué pour, disent ceux qui l'ont exigé, connaître les véritables conséquences de sa mise à mort. Le président Mahmoud Abbas, qui lui a réservé jeudi dernier des funérailles militaires officielles au siège de la présidence de l'Autorité à Ramallah et l'a décorée de la médaille de l'Etoile d'El Qods, a demandé qu'une enquête soit menée par la Cour pénale internationale (CPI) pour le même objectif.
Sabra et Chatila, Dir Yacine et autres drames
L'on se demande que va apporter une telle enquête de nouveau au sombre tableau sur lequel l'entité sioniste inscrit ses crimes de guerre et ses crimes contre l'humanité. Elle le fait depuis que sa création en tant qu'Etat a été inscrite avec tous les droits au niveau des Nations unies alors qu'elle l'a été en contradiction de toutes les lois internationales. Elle l'a été par la spoliation d'une terre dont l'extermination de son peuple est programmée depuis longtemps. Rien n'oblige donc Israël à respecter le droit international, les droits de l'Homme, les conventions, les résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale de l'ONU et autres institutions internationales censées protéger les peuples et leur existence. Des enquêtes, le peuple palestinien en a eu de nombreuses. Ses drames ne se comptent plus. Sabra et Chatila (Liban), à El Yarmok, Dir Yacine, ses milliers de prisonniers sous les décisions fallacieuses de ce qui est qualifié d'«incarcération administrative» dont le renouvellement se fait au gré des humeurs des bourreaux sionistes, la torture morale et physique des enfants, leur emprisonnement, le martyre quotidien de Gaza, les flagrantes violations des lieux saints d'El Qods par les colons sous la protection de leur armée, la destruction de nombreux quartiers et l'exclusion de leurs habitants... Sherine Abou Akleh racontait quotidiennement la Palestine à travers ces aspects dramatiques. Native d'El Qods, elle connaissait les affres subies par les habitants du quartier de Cheikh Jarah. Elle est partie en laissant derrière elle toutes ces injustices. Mais elle savait que sa parole faisait peur à une armée des plus sophistiquées au monde. Une armée qui a été aussi terrorisée par son corps sans vie mis dans un cercueil et transporté par des milliers de citoyens palestiniens tout au long des rues d'El Qods pour la faire rejoindre sa dernière demeure au cimetière de Bab El Khalil.
Elle s'appelait Palestine et s'appellera Palestine...
Les sionistes ne se sont pas contentés de l'exécuter en plein jour alors qu'elle était sans défense, mais avaient lancé des bombes lacrymogènes et même tiré à balles réelles sur la foule dense qui voulait assister à son enterrement. L'entité sioniste a peur des Palestiniens quand ils s'unissent pour le mal et pour le pire. Sherine Abou Akleh a réussi à les ramener tous, que ce soit sous le son du muezzin du haut des minarets et des cloches des églises.
Abou Mazen a prévenu que cette cohésion même «de circonstance» risque de provoquer une explosion générale. Les Palestiniens savent que leur force est dans leur union. Démunis de tout moyen militaire de défense, ils ont toujours gardé la tête froide et haute devant une armée portant jusqu'aux dents des armes de dernière génération.
Et par là, le monde entier sait que les sionistes tressaillent devant ces enfants palestiniens qui manient avec dextérité la fronde et la pierre. Ils craignent terriblement leur Intifadha. Prions que l'explosion générale dont parle le président palestinien en soit ainsi. Les Palestiniens savent qu'ils ne doivent compter que sur eux-mêmes. Ils savent qu'ils doivent lutter quotidiennement contre ceux qui veulent leur changer leur identité et prendre leur terre par la force du sang et du crime. Une terre qui, dirait Marmoud Derwiche, s'appelait Palestine, s'appelle Palestine et s'appellera (toujours) Palestine et sur laquelle ils méritent de vivre...


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