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Le miroir de l'Histoire
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 26 - 05 - 2022

Il y a des situations où même si la loi est de ton côté, cela ne change rien à ta culpabilité aux yeux de la communauté. Durant la guerre d'indépendance en Algérie, des Algériens sont passés dans l'autre camp, celui des colonisateurs, pour combattre leur peuple, et ils sont aujourd'hui vus et jugés différemment qu'on soit d'un côté ou de l'autre du miroir de l'histoire. Coupables de délations, de participation à la torture et aux assassinats d'Algériens aux côtés de l'armée coloniale, les harkis restent des traîtres pour leur peuple naturel.
Les Français, eux, qui ne leur ont pas réservé un traitement respectable après l'indépendance de l'Algérie, tentent aujourd'hui de se racheter en leur demandant pardon et en leur consentant un dédommagement financier conséquent. La France peut leur offrir décorations et honneurs, mais, franchement, faut-il en attendre autant de l'Algérie ? Il s'agit là de conditions vécues par tous les peuples qui ont connu des guerres, mais en Algérie l'ampleur du phénomène est très vaste, ceux qui sont passés dans l'autre camp se comptent par milliers.
A la fin de la guerre, ces derniers ont été ciblés par les Algériens, qui ont souffert de leurs exactions à travers leur participation dans la guerre aux côtés des ennemis. Beaucoup seront abattus de la pire des manières, alors que des milliers d'autres ont été rapatriés en France avec les colons. Ils sont les harkis pour les Français, des traîtres pour les Algériens. Que peut la loi ou la politique pour réconcilier les deux bords ? Soixante ans après l'indépendance, l'empreinte du mal reste ineffaçable. Pourtant, la justice française trouve indécent et diffamant de les traiter de traîtres. Deux femmes, Nora et Saliha, respectivement âgées de 53 ans et 45 ans, l'ont appris à leurs dépens, après avoir été reconnues coupables par les juges de Castres pour avoir porté des allégations portant atteinte à « l'honneur ou à la considération des Harkis », en écrivant publiquement sur les réseaux sociaux : « On ne peut pas faire confiance aux Harkis, ce sont des traîtres » et aussi « les Harkis, pfft, pourquoi pas les collabos des Allemands contre la France. Tout est bon pour gagner des élections, misère, les Harkis ont tué des Algériens ».
Suite à une plainte par une association de harkis, le tribunal correctionnel de Castres a jugé que « ces propos tombent sous le coup du délit de diffamation. Traître est une notion diffamante, selon la jurisprudence de la Cour de cassation ». Les deux prévenues ont écopé d'une amende de 1 000€ chacune, plus 800€ chacune au titre de réparation du préjudice moral et 500€ solidairement pour rembourser les frais de justice de l'association, selon un article publié le 21 mai dans un média français. Ce verdict changerait-il quelque chose aux yeux des Algériens, pour lesquels le mot harki est synonyme de traître ? Les Français eux-mêmes ont fait subir les pires sévices à leurs concitoyens qui ont collaboré avec les Allemands lors de l'invasion de la France par les nazis. Peut-on poursuivre en justice ceux qui qualifient les collaborateurs des nazis de traitres ? Traître est une notion diffamante si on qualifie ainsi quelqu'un qui n'a pas collaboré avec l'ennemi de ses racines ancestrales. C'est plus une affaire morale que juridico-linguistique.


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