Depuis son accession parmi l'élire en 1970, jamais la JSK n'a connu une telle série de revers, trois en championnat domestique et une en Ligue des champions, deux compétitions où les Kabyles avaient pourtant clairement affiché leurs ambitions. Le coach belge José Riga a subi les conséquences immédiates de cette entame, jugée catastrophique pour un club traditionnellement habitué aux titres. Les dirigeants du club, déçus par la gestion humaine et sportive du technicien belge, n'ont pas attendu longtemps pour engager un nouvel entraîneur capable de redresser la barre. Leur choix s'est porté sur Abdelkader Amrani dont la grande expérience pourrait être la clé du redressement de l'équipe. L'ancien driver du MCO a vite pris les choses en mains, mais on peut dire que sa mission n'est guère facile. Non pas que les coéquipiers de Sayoud sont dénués de talent, mais parce qu'ils sont traumatisés par cette série d'échecs. Effectivement, la plupart d'entre eux sont des joueurs d'expérience, tels Harrag, Oukaci, Guemroud, Salhi, Mouaki, Ouattara et Boukhenchouche. Ils auraient pu éviter cette défaite de la phase aller s'ils n'avaient pas commis tant d'erreurs face à un adversaire qui n'en demandait pas tant. Quoi qu'il en soit, il ne sert à rien de se lamenter sur cet épisode douloureux pour toutes les composantes du club. Au contraire, le défi des joueurs est de se ressaisir au plus vite, c'est-à-dire ce soir au stade du 8 Mai 1945 à Sétif où les attendront de pied ferme les Sénégalais de Casa Sports. Ces derniers sont convaincus que les données de ce débat sont en leur faveur, eux qui ont exploité les défaillances de leurs rivaux pour glaner les trois points de la victoire. Il est facile d'imaginer que les Sénégalais, avec leur avantage du match aller, ne vont pas aller la fleur au fusil. Au contraire, ils vont laisser l'initiative aux Canaris et miser sur les contres pour les surprendre. Cependant, les coéquipiers de Mouaki auront la chance d'être conseillés par un entraîneur habitué à relever de tels défis. Bien qu'il n'ait pas assisté au premier match, Abdelkader Amrani a concocté un plan de jeu qui va aider ses poulains à gagner la seconde manche. Mais avant cela, le coach technicien a pris la température de sa nouvelle équipe et a tenu un discours de circonstance à des joueurs, répétons-le, traumatisés et qui doutent de leurs capacités. Et pourtant, tout le monde sait qu'ils ont les qualités techniques pour d'abord marquer le premier but, avant de terrasser leur rival sénégalais. Car, il faut préciser que la JSK doit inscrire au moins deux buts et ne pas encaisser pour ne pas être incluse dans un record peu reluisant. En effet, jamais dans toute sa longue histoire, la JSK n'a été éliminée dès le premier tour de la Ligue des champions. Il ne faudrait pas qu'il s'agisse d'une première, et on présume que les joueurs sont conscients de cette donnée. A ce propos, les Canaris doivent s'inspirer de l'exemple des Mouloudéens du MCA, eux aussi en fâcheuse situation avant leur rencontre face au NC Magra, et qui se sont battus de toutes leurs forces pour gagner le match et chasser le doute. On a cru que les gars du Doyen allaient subir un autre revers tant leur attaque était amorphe depuis le coup d'envoi du championnat. Finalement, ils ont débloqué leur compteur et glané les trois précieux points. Les Kabyles ont probablement vu ce match, et cela devraient les inspirer qu'en football tout est possible, à condition de ne pas faire de complexe et de se battre jusqu'au bout. Leurs nombreux fans croisent les doigts et espèrent que leurs favoris ne les décevront pas cette fois.
