Considérée aujourd'hui maladie chronique, l'obésité n'est pas moins la cause de 195 maladies, dont le diabète, la pression artérielle, l'essoufflement, le cholestérol, les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux et le cancer. D'où le signal d'alarme tiré le président de la Société algérienne d'obésité et des maladies métaboliques (SAOMM), Pr Ammar Tebaibia, qui a indiqué dans ce sens que ces dernières années, les chiffres ont commencé à augmenter en Algérie. «Actuellement 30% des femmes en Algérie sont obèses ou en surpoids. Alors que chez les hommes ce taux est de 14%. Quant aux enfants, le problème de l'obésité a carrément pris une courbe dangereuse», a-t-il relevé, hier, lors d'une intervention sur les ondes de la radio régionale de Constantine. Des évaluations confirment qu'en l'an 2030 l'Algérie pourrait devenir le deuxième pays d'Afrique en termes de nombre de femmes obèses, et au premier rang pour les hommes, a-t-il encore alerté. Soulignant que cela reste du domaine des évaluations théoriques, mais les mesures nécessaires doivent être prises pour freiner cette maladie et réduire les chiffres, a-t-il estimé. Expliquant dans ce sillage que ceux qui ont un début d'obésité peuvent, après cinq ans, devenir gravement obèses, et que l'obésité à long terme est difficile à éliminer. « Nous nous efforçons maintenant de tirer la sonnette d'alarme avant que la situation ne s'aggrave », a-t-il soutenu. Aujourd'hui mieux vaut prévenir que guérir, a-t-il insisté. Concernant les causes qui provoquent l'obésité, l'intervenant souligne que l'une des raisons de la propagation de l'obésité est le changement de mode de vie et le manque de mouvement, dont la dépendance aux appareils technologiques qui ont contribué à la réduction des mouvements, ainsi que la consommation de graisses et de sucres. « Nous devons équilibrer les calories que nous mangeons avec l'effort que nous faisons », a-t-prévenu, ajoutant qu'il existe également des raisons génétiques, ainsi que l'état psychologique, qui causent toutes l'obésité, qui peut être transmise de la mère au fœtus. Aussi, certains médicaments et des traitements conduisent au même résultat. Le Pr Ammar Tebaibia conseille dans ce contexte que la famille soit préparée à une alimentation saine. Car le traitement peut consister en une alimentation saine et des mouvements appropriés. Non sans rappeler que certains médicaments peuvent aider à traiter l'obésité. « Il existe aujourd'hui dans le monde des médicaments modernes qui réduisent le poids humain de 20 à 25% », a-t-il expliqué. Quant au recours à la chirurgie pour enlever les graisses du corps, il préviendra que dans ces cas, on peut avoir des complications. « La chirurgie en cas d'obésité est recommandée pour les personnes qui ont d'autres maladies chroniques telles que des difficultés respiratoires », a-t-il précisé dans ce sens. Pour l'intervenant, perdre du poids nécessite de le fixer et de le maintenir, ainsi qu'un schéma nutritionnel approprié. « Parce que l'obésité est une maladie chronique qui peut réapparaître si nous ne respectons pas les bonnes habitudes de vie », a-t-il souligné. Par ailleurs, le Pr Ammar Tebaibia relève que l'obésité a été associée dans l'esprit des Algériens à un bon niveau de vie, alors qu'il n'en est rien. Indiquant que des études confirment que plus une personne devient obèse, plus sa qualité de vie baisse et son espérance de vie diminue. L'espérance de vie moyenne en Algérie après l'indépendance ne dépassait pas 55 ans, et elle se situe actuellement à 79 ans pour les femmes et 78 ans pour les hommes. Le Pr A. Tebaibia a annoncé l'organisation en Algérie de la première conférence internationale sur l'obésité.
